Chapitre 11

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30 Avril 2016

Je sortis de l'aéroport. La nuit était tombée depuis un moment et seules quelques voitures restaient sur le parking. Pendant mes dix heures de vol, j'ai pu réfléchir ou plutôt, j'ai pu m'inquiéter, sur ce que j'allais trouver à New York : sur la réaction de mes amis, du gang en Russie ou de James. Evidemment, c'est le meilleur moment pour penser à ça quand tu es bloquée dans un avion pendant dix heures.

Je m'appuyais contre ma portière et soupirais. Onisim est loin maintenant et Jay ne va sûrement pas venir me chercher. Je montais dans ma voiture en essayant de me détendre mais le simple fait de penser qu'Onisim m'ait suivi me fit frissonner. Ma plus grande faiblesse...

Je roulais en direction du manoir se trouvant en pleins milieu de la campagne. Je pouvais voir les lumières de la ville, qui ne dort jamais, dans mon rétroviseur alors que les bâtiments du QG apparaissaient devant moi. Je garais ma voiture et m'avançais vers l'entrée de mon bâtiment. Dans l'ascenseur, je sentais le stress monter. Et s'ils m'en voulaient d'être partie ? Les portes s'ouvrirent sur le couloir plongé dans le noir.

Je me dirigeais vers ma chambre pour y déposer mes affaires avant d'aller toquer à la chambre de Chris. Quand j'ouvris la porte, la chambre était déserte. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il n'y avait personne à 2h du matin, et décidais de faire le tour de l'appartement : personne et le frigo vidé. Je partis à toute vitesse dans les appartements de James imaginant le pire. Quand j'arrivais devant sa porte, elle était entrebâillée. Je pris mon arme et entrais prudemment. J'avançais, sur mes gardes, dans le noir, jusqu'à sentir le froid d'un canon sur ma tempe.


- Hello Isaé, dit une voix arabe que je connaissais bien, content de te voir !

- Hakim...


Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'une aiguille s'enfonça dans mon cou et ce fut le trou noir.



31 Avril 2016

Je me réveillais attachée à une chaise en métal et avec un goût de rouille dans la bouche. Ça y est, ça recommence... J'ouvris les yeux difficilement et découvris une pièce sombre où de l'eau stagnait sur le sol, la porte en face de moi semblait en métal et des tuyaux couraient au plafond. La pièce sortait tout droit d'une bonne vieille série typique américaine où l'héroïne se faisait torturer.

Je soufflais, exaspérée : moi qui voulais rentrer pour être au calme, c'était raté. Je commençais à gigoter mes mains sur ma chaise cherchant à me détacher quand la porte s'ouvrit sur Hakim et deux hommes qui discutaient en arabe. Je fis semblant d'être encore endormie pour capter le maximum d'informations.


- Tu veux frapper ici ? demanda l'un des deux hommes à Hakim en lui montrant une image sur la tablette qu'il tenait.

- Oui. J'ai entendu dire qu'il y avait une nouvelle équipe de ces infidèles américains, lui répondit-il avec dédain et aplomb.


Je serrais les poings et les dents. Ne pas répondre, ne pas répondre, ne pas répondre... Les deux hommes sortirent en claquant la porte en métal derrière eux, me laissant seule avec Hakim et son sourire en coin. Je relevais la tête pour lui montrer que j'étais belle et bien réveillée et il tira une chaise que je n'avais pas remarqué jusqu'ici pour s'asseoir en face de moi.


- Tu sais ce que ça m'a fait quand j'ai appris que tu avais réussi à partir sans tuer un seul de mes hommes ? commença-t-il dans un anglais parfait.

TeamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant