Chapitre 4

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C'est la fin des cours. Je dépose mes livres dans mon casier quand quelqu'un me bouscule violemment, je manque de tomber.
- Alors pouffiace on tient plus debout ?
Je me retourne et vois le gang des cons qui joue au football, ils me regardent avec un sourire narquois sur le visage. Celui qui m'a bousculé n'est autre que le leader et porte-parole de ces idiots.
- Laisse-moi tranquille Peter.
- T'es qui pour me donner des ordres ?!
Il se rapproche dangereusement de moi, pour presque me cracher au visage.
- T'es personne.
J'essaye de me dégager mais son bras s'interpose entre moi et la sortie.
- T'espère pas t'en tirer comme ça ?
Ça y est, il va soit m'injurier soit me frapper. Je ferme les yeux, attendant mon sort. Avec le temps j'y suis préparée.
- Elle t'a demandé de la laisser tranquille.
J'ouvre les yeux et vois Dylan derrière la grosse brute qui me retient prisonnière. Peter se retourne et fixe celui qui a osé prendre ma défense.
- Je vois que tu n'as pas encore bien retenu ce que l'on t'a dit au déjeuner Dylan. Vu que c'est ton premier jour, je vais faire comme si je n'avais rien entendu, mais tu ferais mieux de te tenir à carreaux.
Peter me lance un regard noir et s'éloigne suivit de sa meute de chiens.
- Ça va ? me demande Dylan.
- Disons que ça pourrait aller mieux, mais merci.
- C'est toujours comme ça ?
Je lui réponds d'un signe de la tête. Je ne sais pas pourquoi mais lui répondre à haute voix rendrait la chose trop réelle.
- Il faut que j'y aille. Merci encore.
- Pas de quoi.
Je m'éloigne en sentant son regard me suivre. Je n'ai pas osé le regarder dans les yeux, j'avais peur de son regard, peur qu'il me regarde avec pitié, ce que je ne supporte pas.
Je monte sur mon vélo. Le scooter de Léa n'est plus là, je suppose donc qu'elle est partie chez une de ses amies, puisque d'habitude elle m'attend pour pouvoir se vanter de sa vie magnifique et se moquer de la mienne devant ses amis.
Je commence mon chemin habituel jusqu'à la maison, jusqu'à ce que je décide de faire un détour par la forêt. Je n'aurai qu'à prétexter avoir été retenue pour nettoyer les tables de la cafétéria à cause de mon retard ce matin. Je suis sûre que ça leur ferait plaisir.
Une fois à la lisière de la forêt je descends de mon vélo pour continuer à pied. Je ne crois pas que ce vieux machin tiendrait le coup sur les chemins cabossés du bois.
Je m'assieds le dos contre un arbre et je regarde la forêt qui m'entoure.
J'aime venir ici, je me sens bien. Presque libre, entourée de silence et d'arbres. Les arbres ... ils sont vraiment beaux. Ils sont grands, majestueux et tranquilles. Ils sont libres eux. Ils ne dépendent de personne.
J'ai déjà pensé à m'enfuir dans ces bois, mais c'est ridicule. Je ne pense pas être prête à me nourrir d'insectes.
Il n'empêche que cette forêt est devenue mon endroit secret, mon refuge, l'endroit où je me rends quand ma vie devient peu supportable. Ce lieu m'apaise et me rappelle que la vie n'est pas faite que de mauvaises choses.
Je me lève pour profiter de ce moment de répit et je marche entre les arbres tout en admirant ce qui se trouve autour de moi, comme si c'était la première fois que je les voyais. Je me surprends même à fredonner l'air de je ne sais quelle chanson. Mesdames et messieurs je vous présente les effets que peut avoir la forêt sur les adolescentes ... elle les transforme en Blanche Neige !
Malheureusement, cet instant de sérénité absolue doit avoir une fin. Je reprends donc mon vélo. J'arrive à la maison vers 18h. J'avoue que j'ai un peu peur de la réaction des deux idiots qui me servent de parents. Non, en fait, j'ai carrément la trouille, mais ça en valait la peine. Je rentre dans la maison, tremblante. Frank et Miranda sont dans le salon.
- Je peux savoir pourquoi tu rentres si tard ? me lance Frank.
- J'ai dû rester plus tard à l'école.
- Tu aurais pu penser un peu à nous, on meurt de faim ! Dépêche-toi d'aller préparer à manger !
Ils ont évidemment totalement ignoré ma justification, mais au moins je n'ai pas eu droit au sermon auquel je m'attendais. Je me dirige vers la cuisine, mais quand je m'apprête à passer, Frank se place devant moi. Il n'a même pas levé la main que j'ai déjà compris qu'il va me gifler. Sa main s'abat brutalement sur ma joue qui me brûle déjà.
- Tiens, ça c'est pour avoir laissé Léa rentrer toute seule !
Voilà pourquoi Léa est partie en avance. Je sers les poings en préparant le repas. Ma joue me brûle, mais je ne m'en soucie pas, avec le temps j'ai appris à encaisser.
Une fois le repas prêt et tout le monde à table, je dois faire un effort surhumain pour ne pas balancer la nourriture à la belle gueule de Léa.

Fais-moi revivre (Dylan O'Brien)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant