Chapitre 6

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Une semaine est passée, et Dylan a continué de venir près de moi, malgré le fait que je ne veuille pas d'aide. Ceci dit, ce n'est pas comme s'il m'aidait tout de même, il me tient compagnie. Mais j'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose, s'il continue d'être près de moi. Je n'ose pas lui dire de me laisser crever, la gueule ouverte, en paix. Alors, je ne dis rien. Et puis, j'avoue que j'aime sa compagnie. Il ne parle pas quand il sait que je n'ai pas envie de parler. Mais ce n'est pas pour autant que le silence nous mets mal à l'aise, non, c'est un silence apaisant, un silence rien qu'à nous.
C'est peut-être stupide. Oui, sûrement.
En tout cas, il restait avec moi, malgré les regards réprobateurs des autres. Tout allait plutôt bien, mais tout bonheur à toujours une fin. Et la fin c'est aujourd'hui.

Je me réveille, avec déjà le sentiment que cette journée sera une de ces mauvaises journées, dont j'ai le secret.
Je me lève, m'habille, et descend préparer le petit-déjeuner. Ma "famille" descend un peu plus tard, et on se met à table.
- Tu pourrais faire autre chose que des œufs et du bacon pour une fois, me lance Léa.
Je ne réponds pas, lui lançant un œuf en pleine tête par la pensée.

On part pour l'école 15 minutes en retard, à cause de mademoiselle parfaite qui estimait ne pas être assez parfaite, et a eu besoin de 1h30 pour tartiner son visage de produits plus dégelasses les uns que les autres.
J'arrivais donc à l'école avec 20 minutes de retard. Génial.
J'entre dans ma salle de classe, le professeur me lance un regard noir.
- Mademoiselle Lucky, encore en retard. La prochaine fois vous me ferez une rédaction de 20 pages sur l'arrivée ponctuelle en cours.
Je serre les poings et pars m'asseoir à ma place, à côté de Dylan.
- Ça va ? me demande celui-ci.
- Ça va.

La sonnerie de midi retentit. Enfin. C'est la première fois que les cours me semblent aussi ennuyeux.
Je vais m'asseoir à ma table. Dylan s'apprête à me rejoindre, mais ma sœur et ses copines bondissent pour lui bloquer le passage. De là où je suis, je parviens à entendre ce qu'ils disent. C'est Léa qui prend la parole.
- Où tu vas comme ça Dylan ?
- Je vais manger. Alors si vous voulez bien me laisser passer ...
- Attends une minute, ne me dis pas que tu vas manger avec cette ...
- Je te déconseille de finir ta phrase, la coupe Dylan, maintenant laisser moi passer.
- Pourquoi tu ne viens pas manger avec nous ? On est toutes beaucoup mieux qu'elle.
Je peux voir le visage de Dylan se crisper sous la colère. J'avoue que ça me fait plaisir qu'il prenne ma défense, mais je n'en vaut pas la peine.
- Laisser moi passer.
Il a bien détaché chaque mot, et son ton ne laisse pas de place à un refus. Les filles s'écartent, et il me rejoint. Il tente de me sourire, mais ça ne fonctionne pas très bien, la colère étant encore visible sur son visage. J'ouvre la bouche, mais il me faut plusieurs secondes avant qu'un son ne veuille bien sortir.
- Merci ...
Aussi bizarre que ça puisse paraître, c'était un vrai merci.
J'ai pris l'habitude de remercier tout le monde machinalement, par peur des représailles. Mais là, c'était un vrai merci.
Il me sourit. Il semble s'être détendu.
- Il n'y a pas de quoi.

Les cours de l'après-midi ont été tout aussi ennuyeux que ceux du matin. Pour vous dire à quel point s'était une mauvaise journée.

Je rentre dans la maison, et me dirige directement vers la cuisine pour préparer la table pour le souper.
Léa est dans le salon, un sourire niait sur le visage.
- Tu as l'air de très bonne humeur. Qu'est-ce qui te rend si heureuse ? lui demande Miranda.
- Tu te souviens qu'il y a le bal d'hiver, dans deux semaine ?
Le bal d'hiver. J'avais complètement oublié. Ça se comprend, je n'ai pas le droit d'y aller. Et puis, de toute façon, je trouve ça stupide.
- Oui, je n'ai pas oublié.
- Eh bien, quelqu'un va m'inviter au bal.
- Va ?
- Oui, il ne l'a pas encore fait, mais il ne devrait pas tarder. Tout le monde le dit.
- Ah bon, et qui est-ce ?
- Dylan O'Brien.
BAM
Je viens de faire tomber les quatre assiettes que j'avais dans les mains, faisant sursauter toutes les personnes présentes dans la maison. Pendant quelques secondes, je ne réagis même pas à la vue des assiettes brisées qui risquent de me coûter cher, trop surprise par l'affirmation de Léa.
Ce n'est que quand Miranda commence à s'énerver que je réalise ce que j'ai fait.
- Mais tu es complètement idiote !
Frank débarque dans la pièce.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Il baisse les yeux vers les débris de verre, et sa tête vire au violet.
- Pardon. Je n'ai pas fait exprès, je murmure.
Pour toute réponse, Frank s'approche de moi d'un pat rapide, et abat son poing sur ma joue.

Fais-moi revivre (Dylan O'Brien)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant