Chapitre 3

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Me voilà donc partie pour la première journée de cours et de moquerie. Je ne comprends pas pourquoi Miranda et Frank tiennent à ce que Léa et moi partions de la maison en même temps. Ce n'est pas comme si ma compagnie lui tenait à cœur. D'autant plus qu'elle s'y rend sur son, soi-disant, magnifique scooter rose qui vous donne la nausée, et moi sur mon éternel vélo aussi banal que moi. Mais en y réfléchissant, ça paraît logique, étant donné qu'il n'y a personne sur qui rejeter la faute lorsqu'on arrive en retard, si elle ne part pas en même temps que moi.
Je parcours mes 7 km habituels pour aller jusqu'au lycée. J'arrive au moins 30 min après Léa. Je regarde ma montre et voit que j'ai 20 min de retard. Merde ! Le premier jour en plus ! Le destin continue de s'acharner contre moi. Je pénètre avec hâte dans le bâtiment. Les surveillants ne sont pas là, ils ne se doutent sans doute pas qu'il y a une retardataire le premier jour. Je me précipite vers les feuilles accrochées au mur de l'entrée, où sont affichées les nouvelles classes. Après ça il m'a fallu au moins 10 min pour localiser mon local. Une fois trouvé, je frappe à la porte et je rentre dans la classe de madame Priler.
- Mademoiselle Lucky ! 30 minutes de retard le premier jour, c'est un record ! Allez-vous asseoir.
Je me dirige vers ma place habituelle, c'est à dire seule, tout au fond, sous le regard amusé des autres que je sens me faire rougir.
- Bien, je disais donc ...
Je vous épargne le discours habituel et rasoir sur le fait que nous sommes dans la cours des grands, ce qui, par conséquent, nous oblige à nous comporter comme tel. Non seulement c'est exactement le même discours depuis la création du lycée, ce qui remonte à plus de 30 ans, mais en plus il ne sert à rien, étant donné que les personnes présentes dans cet établissement se comportent toujours comme des gamins de primaire.
C'est lorsque le cours devient plus intéressant que quelqu'un frappe à la porte. Le directeur M. Risbak entre et tout le monde se lève.
- Bonjour à tous, d'abord je vous souhaite la bienvenue pour cette nouvelle année qui commence, ensuite je vous présente votre nouveau camarade de classe, Dylan O'Brien. 
Il fait signe au nouvel élève d'approcher. Celui-ci a à peine mis un pied dans la classe que des dizaines d'exclamations fusent, venant surtout des filles. Il est vrai qu'il est plutôt beau, avec ses 1m80, c'est yeux noisette partant vers le vert, ses cheveux bruns légèrement en pétards, son sourire accompagné de ses petites fossettes qui a dû en faire tomber par terre plus d'une, son style vestimentaire classique mais classe à la fois et son corps plutôt bien foutu. Je ne pense pas qu'on ait déjà vu un mec aussi beau dans notre lycée. C'est pourquoi, entant donné que toutes les pétasses du lycée vont se jeter dessus sans attendre, je ne me fatigue pas trop à baver sur lui. Ce qui n'est de toute façon pas mon genre. Il est clair que je n'ai aucune chance, et de toute façon, aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'en ai pas envie.
- Bien, je vous laisse.
Une fois le directeur sorti Mme Priler prend la parole.
- M. O'Brien, si vous voulez bien vous présenter à la classe.
- Je m'appelle Dylan, j'ai 17 ans et je viens d'emménager pas très loin d'ici. Il n'y a pas grand-chose à dire d'autre.
- Merci. Vous pouvez aller vous asseoir à côté d'Élodie, étant donné que c'est la seule place de libre.
Elle a dit cela comme si, même pour elle, le fait qu'il doivent s'asseoir à côté de moi était horrible. Les autres filles font la grimace, je suis prête à parier qu'elles auraient éjecté leur voisin sans hésiter pour laisser la place à Dylan.
- Salut.
Est-ce à moi qu'il parle ? Vu comment il me regarde en souriant, je suppose que oui, autant lui répondre.
- Salut.
Je dois sans doute avoir l'air étonnée, car il rit légèrement. Ça fait longtemps qu'on ne m'adresse plus la parole, sauf pour se moquer de moi ou m'insulter.
Mais je sais très bien qu'après l'heure du déjeuner, il ne me regardera plus de la même manière. Oui, chaque nouveau a droit au discours des "populaires" sur les gens fréquentables et les bons à jeter. Évidemment, vous aurez compris que je suis au plus bas de la liste des bons à jeter.
Les cours se déroulent normalement, jusqu'à ce que la sonnerie retentisse et que tout le monde se dirige vers la cantine. Je suis le mouvement, me sers à manger et me dirige vers une table libre pour manger seule, comme à mon habitude. Je sais que ça a l'air triste, mais c'est mieux ainsi.
Je vois Dylan à l'autre bout de la cafétéria, il cherche un endroit où s'installer. Les filles ne se gêne pas pour le mater lorsqu'il passe à côté de leur table. Il se dirige vers moi, ça se comprend, je lui la seule élève à qui il ai parlé depuis son arrivée. Malheureusement pour lui, il n'a aucune chance de passer l'obstacle qui se dresse entre nous ; la table des cheerleaders et des joueurs de football. Franchement je trouve qu'ils auraient pu trouver mieux comme sport, que cette banalité qu'est le foot.
On dirait des chiens qui courent après un ballon ! Mais ce n'est malheureusement pas moi qui pourrai changer le monde.
Je disais donc, que Dylan va devoir passer à côté de cette table qui, soi-disant passant, comprends ma "sœur". Et évidemment, celle-ci et sa bande de copines, se jettent sur lui comme des chats sur une souris. Sans comprendre ce qui lui arrive, il se retrouve assis à leur table.
Il me regarde et m'adresse un petit sourire, comme pour s'excuser. Je le lui rends pour lui faire comprendre que ça ne fait rien, que j'ai l'habitude.

Fais-moi revivre (Dylan O'Brien)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant