J'ai froid. Putain j'n'aime pas le froid, et je déteste la chaleur, alors à choisir je suppose que je ferais mieux de cesser de me plaindre. Mes yeux sont ouverts sur le ciel sombre. Il ne pleut plus, mes vêtements sont pourtant alourdis par les intempéries et des frissons parcourent désagréablement ma peau. Ce n'est pas la première fois que je passe la nuit à observer le ciel, à croire que j'ai du temps à perdre. Non, c'est juste que je suis conscient que la vie est courte, qu'elle doit être savourée parfois, et je la désire de manière si paisible. Mais ne désire-t-on pas toujours ce que l'on ne possède pas ? Parfois, je suis distrait et je me rends compte que j'ai raté tout le spectacle, n'assistant qu'au levé de rideau et au dernier acte. Mais cette fois j'ai tout vu, je suis resté attentif, obnubilé par la vue qui me surplombait ; je me suis repu de la beauté du ciel, j'ai pu l'observer se mouvoir et fluctuer au fil des heures qui passaient. Je respire fort, mes poumons s'emplissant de l'air oxygéné que m'offrent les arbres de cet endroit isolé.
« Tu me fais chier », ses mots tournent en boucle et je ris doucement. Ce n'est pas de joie, mais de dépit, de honte. Je sais que ce n'est pas exactement ce qu'il a dit pourtant le côté négatif de ma personnalité s'auto-flagelle. Je suis inutile et je fais chier la seule personne qui me supporte et m'apprécie habituellement pour ce que je suis. C'est douloureux. Je me sens con, et j'ai toujours honte et ma petite virée n'a rien changé à mon état d'esprit. Je me sens juste fatigué mais je combats le sommeil, parce que j'aime pas spécialement dormir, c'est juste ce truc vital sans lequel on ne peut vivre et dont je me passerais volontiers. Lorsque le sommeil s'éprend de moi, je me sens à découvert, infirme. Je n'ai plus aucun contrôle, aucun choix, aucune possibilité. J'ai peur de dormir, presque tous les soirs, parce que dans mon esprit naissent souvent des scènes plus désagréables les unes que les autres. Des souvenirs, parfois le fruit de mon imagination. Je ne dors que dans le confort de mes draps, dans la sécurité de ma chambre, là où je me sens bien, ou encore quand j'ai suffisamment bu pour ne me rendre compte de rien. C'est peu commun, et personne ne sait qu'il s'agit certainement de ma plus grande peur. De plus, le sommeil me rappelle trop souvent que même s'il ne me quittait jamais et que je désertais ce monde, personne ne chercherait à me réveiller. Pas même elle finalement, parce qu'il a raison, elle se fout de moi et aura tôt fait de trouver un autre trophée. Après tout, nous ne sommes liés par rien.
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Half of me [Zouis] FR Terminée
FanfictionC'est l'histoire de deux amis, de conscience et de prise de tête. Deux êtres assez opposés. L'un cherche son idéal, tandis que l'autre prône la réalité. Trouver un juste milieu lorsqu'on n'oublie que le cœur n'est pas qu'un muscle, c'est ... compliq...