Partie XIII - Louis

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Je crois que la peur prend doucement forme en moi. Si ce n'est pas ça alors je ne sais pas trop de quoi il s'agit. Ce n'était au début qu'une petite sensation gênante sans être désagréable, puis elle a grandit à mesure que le temps m'a semblé défilé sans que je ne parvienne à trouver de réponses à des questions qui se posent d'office. Je ne sais pas où je suis et ça ne ressemble en rien à ce que j'ai pu subir un lendemain de beuverie. Je me sens comme perdu. Je n'ai pas mal. C'est plus profond, déroutant et effrayant. Je suis quelqu'un d'impatient, j'aime que les choses avancent même si le rythme est lent ; tant que ce n'est pas statique ça me convient. Or là, même mes pensées font du sur place. Si au moins elles tournaient en rond.

La patience n'est pas une de mes vertus, c'est un truc à Zayn ça. Lui seul peut rester devant sa toile blanche pendant des heures sans sourciller ou montrer quelconque signe d'ennui. Moi j'ai besoin d'action ou au moins de converser quand je ne fais rien, histoire que je n'ai pas l'impression de ne rien foutre. Or, là, j'ai beau me tourner et me retourner je suis toujours dans la même position et je me sens toujours autant à l'étroit. À vif.

Ouais, je crois que je commence à flipper. Je sais ce que c'est d'avoir la trouille. Je n'suis pas fait de glace, c'est ce que je ressens à chaque fois que je dois faire un choix dans la vie, j'ai la trouille de me tromper et je suis la personnification même de ce que veut dire être indécis. Avoir la trouille, c'est aussi ce que je ressens quand je matte un film d'horreur mais là encore, c'est une terreur consentie et recherchée, et ce que je vis à l'instant, ça n'a rien de semblable. J'ai peur. Et contrairement aux films, aux livres, aux décisions, je ne parviens même pas à admettre qu'il puisse y avoir un moyen de l'arrêter de se répandre en moi. C'est comme si j'allais me noyer. Et il n'y a rien pour y mettre fin, pas même un bouton d'arrêt. L'insécurité est totale, je me sens à découvert et je n'entends même pas la voix de Zayn qui s'indigne de mes jérémiades me convainquant que ce n'est qu'un moment d'une réalité, un moment qui a un début et une fin. Zayn a toujours représenté l'opportunité d'une fin, mon joker quand je n'y arrive pas seul. Mais là, il semble qu'il n'y ait que moi.

Égaré en moi.

Half of me [Zouis] FR TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant