Partie VIII - Zayn

626 48 11
                                    

Je me lève sous son regard noir et l'aura d'agitation qui émane de lui me fait grimacer. Ça m'énerve de toujours me sentir comme un gosse en sa présence, j'ai beau tenter paraître détaché, c'est toujours un échec cuisant. Je le contourne exagérément et me saisi de mon portable. 32 appels manqués, 18 messages et 607 notifications Twitter, joli score. Cependant, il m'est arrivé de faire mieux.

- Tu vois ? Dis-je, victorieux, en brandissant mon appareil sous le nez de l'autre emmerdeur. Les mêmes chieurs que d'habitude. Niall inclus. Qu'est ce qu'elle veut d'ailleurs la fausse blonde ? Avec ce que j'ai appris vaut mieux pas qu'il montre son nez au risque que je le lui brise. Pourtant il ne réplique rien, je ramène le téléphone à moi, cherchant la raison de son silence et à nouveau la sonnerie retentit manquant me faire lâcher ce maudit téléphone. Numéro inconnu. Je suppose que pour une fois je vais faire entorse à ma règle selon laquelle je m'interdis de répondre à ce genre d'appel. Je n'aime pas avoir la sensation qu'en méconnaissant l'identité de l'appelant, celui-ci ait une sorte de pouvoir sur moi. Je tourne le dos à l'asperge protéinée qui tape le bout de ses doigts sur le bar et me fixe comme il le faisait déjà quand nous étions gosses.

- Ouais. Réponds-je en fixant le bout de mes pieds.

- Bonjour, Zaïn Malik ? Je soupire, je déteste qu'on écorche mon nom, comment peut-on même oser le faire ?

- C'est Zayn avec un « Y ». Payne tape plus fort sur la table, il déteste que je parle ainsi et je l'emmerde.

- Zayn Malik. Répète-t-elle en retenant un soupir. Est-ce vous ?

- Évidemment, vous appelez sur mon numéro, ça me semble logique d'en déduire que c'est moi. C'est pourquoi ? J'ai rien à acheter, j'ai pas d'argent ; je veux pas d'assurance, je n'ai ni voiture, ni appartement. En vérité je suis hébergé par mon frère, il est plein aux as, si vous voulez je vous donne son numéro. N'importe lequel, sécurité sociale, portable, fixe, compte bancaire, peu impor-

- Je vous contacte au sujet de Louis Tomlinson, vos noms et numéros sont renseignés dans nos fichiers. Zayn mais sans le « Y » c'est bien vous ? Je crois que j'ai blanchis brusquement, mon cœur palpite et ce n'est pas prêt de cesser ; parce que c'est tout à fait le genre de ce petit effronté d'écrire mon prénom avec la mauvaise orthographe juste pour m'emmerder. Si un inconnu m'appelle à son sujet c'est qu'il est arrivé quelque chose. Je sais que je suis la seule personne qui compte pour lui, la seule en qui il a confiance et la seule qu'il renseignerait si on avait besoin d'informations à son sujet. Comme son groupe sanguin, l'adresse de son appartement ou ma carte bleue pour le tirer de la merde que sont les cellules du commissariat.

- Où ?

- Hopital Saint-Jean.

- J'arrive.

- Att- Je m'en fous de ce qu'elle va dire ; que ma présence est peut-être inutile et que je ferais mieux de faire autre chose que traverser toute la ville. Mais ça changerait rien à mon intention de débarquer alors autant économiser sa salive.

- Qu'est ce qu'il se passe ? En moins d'une minute j'ai enfilé ma veste et mis les premières baskets que j'ai trouvé. Je ne suis pas apprêté, c'est une urgence. Il tente encore d'attirer mon attention alors même que je le pousse pour avoir accès au tiroir sous le bar et récupérer l'enveloppe contenant mes papiers d'identité, de l'argent liquide et tout ce que je détiens concernant Louis.

- Tu vas où ? Zayn ! Parce que même s'il a son propre appartement, encore une fois, il n'a confiance qu'en moi ; plus qu'en lui-même. Mon pilotage automatique est enclenché me permettant d'ignorer l'inquiétude qui pourrait me faire agir bêtement. ZAYN  ! Cinq minutes plus tard j'enfourche ma moto et file sur les routes à une vitesse que Louis envierait. Mon Louis.

Half of me [Zouis] FR TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant