Chapitre 12

693 62 8
                                    

Vous vous obligez à reprendre votre cours en faisant abstraction du bordel ambiant. Interprétant votre inaction comme une autorisation, vos élèves passent au cran supérieur. Le bruit de la classe atteint des niveaux de turbines d'avion remplies de verre pilé et lancés à plein régime dans un champs de gravier, c'est insupportable mais vous tenez bon...

...pendant quelques secondes car, lorsque les élèves commencent à jeter chaises et tables à travers la classe, vos nerf lâchent. Toute la rage accumulée, toute votre haine enfouie sous des monceaux de zénitude resurgit en flots incontrôlables tel un ras de marée de pure violence. Vos sens et votre force sont exacerbés par cet afflux de rage. Vous voyez le monde comme si celui-ci tournait au ralenti. Vous vous sentez invincible, vous ETES invincible !

Tout en esquivant avec facilité les petits projectiles que l'on vous jette au visage, vous repérez un élève en train de balancer sa table dans votre direction. Vous poussez un hurlement rauque de possédé. En prenant appui sur votre bureau, vous vous propulsez dans les airs pour intercepter le mobilier-projectile. Vous parvenez à agripper un des pied avec votre main et, profitant de son inertie, vous faites un tour sur vous même pour retourner l'objet à l'envoyeur avec une puissance décuplée !

L'impact est dévastateur, des élèves sont projetés de toute part et certains, blessés, commencent à gémir "il faut que j'aille à l'infirmerie monsieur, mdr xD !". Vous n'entendez pas leurs plaintes, la pulsation du sang dans vos tempes est assourdissante et vous cherchez déjà une autre cible sur laquelle déverser votre hargne.

Vous ressentez une vive douleur dans votre dos. Vous faites volte face, bien décidé à punir dans le sang le mécréant qui a osé s'en prendre à vous. Votre agresseur est un homme en blouse blanche armé d'un étrange fusil. Vous vous apprêtez à lui foncer dessus quand vos jambes se dérobent sous vos pas. Vous vous effondrez de tout votre long, incapable de bouger. L'homme à la blouse s'approche et murmure à votre oreille :

- "Voilà, tout doux. C'est fini maintenant, tout va bien se passer. Un gentil monsieur en blouse blanche comme moi va vous mettre un joli gilet avec les manches qui s'attachent dans le dos. Ensuite on vous amènera dans une chambre rigolote avec des coussins tout partout, même au plafond."

Incapable de résister plus longtemps au somnifère que l'on vous a injecté, vous plongez dans les abîmes du sommeil. GAME OVER.


Le cours dont VOUS êtes le hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant