Chapitre I

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MATHIEU

Lundi 7 Septembre 2015
03h34

« Cher journal,
Je n'arrive pas à dormir ce soir. Demain c'est la reprise des cours et je pense que ça va être dure. Je ne l'ai pas vue durant ces deux mois de vacances, elle n'était jamais chez elle. Quant à moi, j'ai passé mes journées à sortir, faire la fête et fumer ; c'était génial.
Maintenant, c'est un dur retour à la réalité. Il faudra se lever, chaque jours, à 6h, suivre des cours inintéressant et rentrer à 18h. Heureusement pour moi, j'aurai peut-être la chance d'être dans la même classe que Théo, mon meilleur ami, qui est également son cousin.
Comment vais-je réagir en la retrouvant demain matin dans le bus, après deux mois de séparation ? Je n'ai cessé de penser à elle, son visage, son odeur, son corps. J'ai même -souvent- rêvé d'elle, qu'elle était avec moi le jour comme la nuit, et qu'elle m'appartenait. Non, je ne suis pas amoureux, loin de là, c'est juste une attirance physique très forte.
Bon, je vais fumer une ou deux clopes et je vais essayer de dormir.
Merci d'être là, Math. »

Lundi 7 Septembre 2015
6h00

Mon réveil eut à peine le temps de sonner que mon poing le frappa et il se retrouva à terre. J'avais horreur de ce maudit réveil et de ces animateurs radio qui disent n'importe quoi dès le matin ; j'avais tout simplement horreur d'être réveillé. Je ronchonnais en m'étirant, me levant et en m'habillant. Je m'imaginais déjà dans une classe merdique, avec des profs insupportables et des horaires de cours horribles.
Alors que je descendais dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner, je reçus un message de Théo :

[Théo : Salut gros, ça va ? On se retrouve dix minutes en avance à l'arrêt de bus pour une petite clope ?]

Je souris en voyant son message et j'acquiesçai directement en me servant un verre de jus d'orange et un bol de céréale. Après avoir avaler mon repas, je me dirigeai vers la salle de bain, pour faire ma toilette et me coiffer. Je regardai l'heure sur mon portable qui afficha '' 7h09 '' et je décidai de partir en direction de l'arrêt de bus ; je pris mon sac, enfilai mes baskets et parti les écouteurs enclenchés.
Un soleil matinal brillait dans le ciel, et un vent léger se fit sentir -je pense que ça va être une belle journée. Lorsque j'arrivais à l'arrêt de bus, je vis Théo qui m'attendait en parlant avec sa cousine et je continuais de marcher en sa direction avec un sourire scotché aux lèvres. Je dis bonjour à Théo en lui faisant un tchek, j'hésitai à dire bonjour à Éléonore qui écoutait de la musique et, quand elle tourna la tête vers moi et qu'elle me fit un petit sourire, je me résignai et lui fis un léger sourire de côté. Elle était tellement belle ; ses cheveux châtains retombés en bas de son dos, elle portait un jean slim clair, un débardeur couleur blanc crème et une veste en cuir noir. Je parlais à Théo et lorsque nous commencions à fumer, elle me regarda en secouant la tête -comme pour me dire que nous étions des imbéciles- et elle regarda ailleurs avec un air déçus.
Quelques minutes plus tard, nous avions terminé notre cigarette et le bus arriva, Éléonore monta la première, son cousin la suivit et je montai le dernier après quelques autres personnes. Quand je regardai dans ce bus de ville, je constatai qu'il n'y avait plus de place assise, alors je me dirigeai à ma place habituelle ; au milieu, debout, en m'appuyant sur le côté du bus. Je remis mes écouteurs, parlai avec quelques potes, et, quand je relevai la tête, je la vis juste en face de moi entrain de me regarder mais lorsque nos regards se croisèrent, elle détourna vite son regard en baissant la tête. Je souris à la simple pensée qu'elle puisse me regarder sans que je m'en rende compte, qu'elle faisait exactement ce que je m'apprêtais à faire. Malheureusement pour moi, dès que je commençais à la regarder, je n'arrivais plus à ôter ma vue de son  magnifique visage. Elle avait toujours les même mimiques lorsque nous sommes dans le bus ; elle joue avec une mèche de ses cheveux, elle regarde l'heure sur son téléphone, elle replace ses cheveux correctement, elle mord sa lèvre inférieure quand elle réfléchit et tourne la tête de temps à autre dans ma direction. 
Nous arrivions au lycée. Elle descendit la première et moi le dernier, comme toujours. Elle rejoignit ses amis, les serra dans ses bras et commença à rire avec eux, pendant que Théo et moi rejoignons notre bande. Chacun raconta ce qu'il avait fait pendant les vacances, et nous avions presque tous fais la même chose ; faire la fête, boire, fumer et remmener différentes filles chaque soir chez soi ; pour nous c'était la définition de super vacances. Lorsque la sonnerie retentit, tous les élèves de première allèrent sur la cour pour que l'on connaisse nos classes.
Théo et moi étions heureux car nous nous trouvions dans la même classe, ainsi que d'autres mecs de la bande. Il y avait, cependant, deux petits problèmes :
Le premier était que j'avais également Justine dans ma classe. Cette fille me court après depuis la sixième, elle ne me lâche jamais et j'ai horreur de ce genre de nana. Elle a la réputation d'une grosse salope, d'une fille facile et elle en ait fière. Physiquement, il faut avouer qu'elle tout de même potable, une grande blonde aux yeux bleus. Mais cette pauvre fille n'a pas grand chose dans la tête.
Le deuxième problème est qu'Éléonore est dans la même classe que moi. Comment pourrais-je me concentrer si je sais qu'elle est juste à côté de moi ? D'un côté ça me rassure qu'elle soit avec moi -si quelqu'un la drague, je le saurai- mais je risque encore de me faire coller pour manque de concentration en cours.
J'inspirai profondément en me disant que Théo était avec moi et que j'avais une super classe et des profs pas mal ; tout pour passer une belle année. Notre professeure principale nous emmena dans notre classe, Théo et moi nous mettions au fond et Éléonore se mit à la table à côté avec Hugo.
Hugo tente de séduire la belle brune depuis son arrivée, l'année dernière. Comme plusieurs garçons dans ce bahut, il essaye tant bien que mal d'avoir une petite intention de sa part mais cette fille s'en moque et les envoie tous balader -ce qu'elle fit en demandant à Hugo de bouger pour que Marine, sa meilleure amie, se mette à côté d'elle. Je ris en voyant ce pauvre Hugo partir avec un air dégoûté. Elle me regarda, incompréhensive en me voyant rire et je lui fis un clin d'œil en arrêtant de rire pour parler avec Théo.

- C'est bon t'es rassuré ? Hugo a bougé, me balance-t-il en riant.
- Pourquoi tu dis ça toi ?
- Me prends pas pour un con mec, je vois très bien que t'aimes bien ma cousine depuis qu'elle est arrivée, dit-il souriant. Mais t'inquiète ça ne me gêne pas, tant que tu lui fais pas de mal.
- Mais arrête, je m'en fou. Ça m'a juste fait rire la façon dont elle a envoyé bouler ce con, répondis-je en riant à mon tour.
- Ouais, mais t'arrêtes pas de la regarder dans le bus et ne le nie pas, je t'ai vue faire plusieurs fois.

J'allais lui répondre mais Mme Gautier nous demanda le silence pour nous distribuer des papiers à remplir, et toute la journée se déroula ainsi.
Le soir, à 18h00 lorsque je rentrai chez moi, je trouvai mon chat, Neige, dans la cuisine entrain de miaulait pour avoir son bol de lait. 

- Deux minutes ma belle, je viens de rentrer, lui dis-je en la prenant dans mes bras.

Je lui servis son repas et m'allumai une cigarette en buvant une bière sur le canapé. Je mis un film, me connectai sur internet, mangeai une pizza et fumai -en espérant que ça m'aide à mieux dormir ce soir. Je parlais avec plusieurs personnes sur facebook, fumais plusieurs cigarettes et quelques joints, et arrivai à l'oublier plusieurs minutes. Mais son visage me revint, comme toujours. Alors je me dépêchai de fumer et de boire. Ça me faisait tellement de bien de l'oublier pendant quelques temps, de penser à autre chose et de me détendre.
Vers 00h, je décidais d'aller me doucher pour aller me coucher. Je me glissais dans mes draps, et, comme je l'espérais, j'arrivais à m'endormir facilement. Juste avant de tomber dans les bras de Morphée, je pensais à elle, son odeur, son rire, son visage, son corps et je m'endormis en souriant.
Durant cette nuit, je n'ai rêvé que d'elle, nue contre mon corps, et lorsque je me suis réveillé, j'étais transpirant. C'est à ce moment, que je me suis décidé de lui parler pour que tout ce bordel cesse et que je retrouve le contrôle de moi-même.

Je te hais, moi non plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant