Double identité [Dramione]

6. Rapprochement intentionnelle

  Hermione et Blaise étaient en ce dimanche après-midi en train de travailler dans un coin de la bibliothèque. Elle était assise en tailleur sur sa chaise, un livre entre les cuisses et un autre sur la table tandis que Blaise tenait un livre d'une main en écrivant sur un parchemin avec l'autre. Ça faisait bien deux heures que leur rythme de travail suivait cette cadence et Hermione aurait pu continuer ainsi des heures si le jeune métis n'avait pas craqué.

— Je capitule ! s'exclama Blaise en lâchant tout ce qu'il faisait et en laissant sa tête s'abattre sur la table.

— On abandonne déjà ? demanda Hermione amusée. Tu déclares forfait ?

— Je ne nous savais pas en compétition.

— N'oublie pas que je suis une Gryffondor et que tu es un Serpentard.

— Ça j'avais compris merci ! On n'aura jamais fini, ce genre de chose se fait en un voir deux mois !

Hermione profita des plaintes de Zabini pour souffler un peu. Il est vrai que M. Slughorn avait fait un peu fort ce coup-là. Pourtant, ça ne n'étonnait pas la jolie brune.

Si ça avait été Harry ou un de ses chouchous, il n'aurait pas donné autant de choses à faire tandis que là, c'était elle, Hermione Granger, la "fille" de dentiste. Il avait tout de même était indulgent parce qu'il adorait Blaise - bien que le jeune homme fût à Serpentard - sinon il aurait donné le double de ce qu'il avait déjà donné. Concernant Harry et Ron, elle ne leur avait toujours pas parlé, mais rien que penser à cela, la mettait mal à l'aise.

— Oh tu m'écoutes !

— Moins de bruit ou je vous mets dehors ! s'exclama Mme Pine qui passait juste à côté d'eux lorsque Zabini avait haussé la voix.

—Tu disais ? demanda Hermione en s'étirant en arrière pour faire craquer son dos.

— Je disais qu'il faudrait qu'on... Tu peux éviter de me pointer cet horrible dessin de Gryffondor sous le nez, dit-il en regardant le sweat d'Hermione

— Tu n'as qu'a pas le regarder Blaise, rétorqua Hermione.

— Facile à dire difficile à faire quand il y a de quoi mater.

Un petit silence s'installa. Hermione était surprise par la répartie de Zabini. Venait-il de faire allusion à ma poitrine ou ce n'était que le fruit de mon imagination ? Elle se redressa afin d'être toute droite puis elle croisa ses bras sur la table avant de laisser tomber sa tête entre.

— Oui Granger tu as très bien compris où je voulais en venir, dit-il un rictus à la bouche.

Elle se racla la gorge dans un bruit peu audible.

— Tu disais ? répéta la belle brune en soufflant, les yeux fermés.

— Il faudrait que l'on essaye de travailler dessus en semaine après les cours.

— C'est déjà ce qu'on fait.

— C'est déjà ce qu'on fait ? Tu veux dire, se rejoindre à la bibliothèque et se chamailler pour un oui ou pour un non, un pour ou contre. Puis repartir avec des parchemins à moitié vides.

Hermione ne put s'empêcher de rigoler face à l'analyse pertinente de son interlocuteur. Il avait raison.

— Il n'empêche que mes créneaux horaires après les cours sont tous pris. La semaine dernière, on n'avait pas tant de devoirs que ça puisque c'était la rentrée, mais cette semaine va être différente et je pense qu'on aura beaucoup trop de travail à faire pour consacrer du temps en plus au devoir de Slughorn et ne parlons pas de ceux qui nous donnent à la fin de ses cours.