Partie 18

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  "Comment ça, "revenue" ?!
- Bah, elle est venue le voir, quoi ! Avec sa fille. Elle voulait le voir, et Emilie a réussi à le retrouver.
- Et comment ?!?
- Mais, j'en sais rien, moi, putain ! En plus, cette garce veut le faire payer pour ça.
- Pour quoi ?!
- Pour voir sa gosse.
- MAIS POURQUOI ?!
- MAIS J'EN SAIS RIEN ! Soi-disant c'est lui qui as amené à leur départ, alors il doit payer s'il veut revoir la fille qu'il a rejeté !
- Mais...
- Putain, ta gueule ! Qu'est-ce que tu peux être chiante !"
C'est la première fois que Craig me répond sur ce ton. C'est offusquent...
"J'veux pas en parler, d'elles. Elles nous ont gâché la vie et elles comptent la détruire désormais."
Je baisse la tête, dépitée, tâchant de m'en aller. Quoi de plus accablant que d'apprendre que l'ex-femme et la fille de l'homme qu'on aime sont à nouveau de retour, et que la personne qu'on affectionne en biais nous trouve barbant...
"Tu vas où ?
- Je rentre chez moi.
- Et les cours ?
- J'en ai rien à faire. Je vais préparer le dîner que j'étais censée faire hier, pour mes parents, et que j'ai n'ai pu entreprendre à cause d'une certaine personne qui me trouve "emmerdante" !
- Attend..."
Je continue de marcher. Je ne compte pas le pardonner aussi facilement, cette fois.
"Putain, mais, attend !
- NON, je ne t'attendrais pas ! Fou-moi la paix !
- Qu'est-ce qui t'arrive, merde ?!
- Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui M'ARRIVE ?!? Rien, tout va bien, la vie est belle, tout est parfait ! Je viens juste de me faire remettre en place par un couillon, qui ne cesse de me créer de problèmes depuis que je l'ai rencontré, et à cause de qui je viens de me faire gifler par la mère de la salope qui m'a giflé la veille, salope qui m'a insulté à cause de ce même couillon, qui n'a rien trouvé d'autre à faire que de la ligoter, puis de se battre avec ses partenaires sexuels, avant de disparaître pendant 3 jours, omettant de donner de nouvelles à la conne que je suis. Et, pour accentuer le tout, CE COUILLON m'apprend que l'ex-femme de l'homme pour qui je renferme des sentiments, qui n'est autre que son frère, est de retour à ses côtés, sans pour autant oublier de lui amener sa fille en cadeau ! Quoi de mieux ?!
- Calmes-toi, ce ne sont que de simples petites histoires passagères !
- Pour toi, oui. Ce n'est pas la première fois que tu te fais tabasser, ou que atterris en prison, ou même que tu tombes amoureux. Tu ne peux pas comprendre mes sentiments, en ce moment.
- Tu le penses vraiment ? Il est vrai que je ne peux me mettre à ta place, mais je te rappelle que moi aussi je suis amoureux d'une fille dont les sentiments pour moi ne sont pas réciproques."
Il n'a pas tord...
"Je...
- Je, je, je. Combien de fois devrais-je te le rappeler ? Cesse de ne penser qu'à toi.
- Je ne pense pas qu'à moi !
- Tu ne fais que penser à tes sentiments ! Est-ce que tu as pensé aux miens, à ce que j'éprouve lorsque je t'entend décrire mon frère comme "l'homme de ta vie" ? A ceux de la mère de Lucie, à qui on annonce qu'elle a foutu sa vie et celle de sa fille en l'air ? A ceux de Liam après que son ex-pute lui ai demandé de la payer pour avoir une simple discussion avec sa fille, qu'il n'a pas revu depuis plus de 10 ans ?! Non, tu n'as pas pensé à tout ça. Tu as juste été effrayée par le fait de perdre la personne chère à ton cœur !!
- Tu aurais agis de la même façon !
- Non, j'aurais d'abord pensé à ton bonheur avant le mien !
- Et c'est mon bonheur ?! Tu aurais fais quoi ?! Tu aurais persuadé ton frère de sortir avec moi ?!?
- Non, j'aurais...je ne sais pas, mais j'aurais fais ce qu'il aurait fallu faire pour te rendre heureuse !
- Eh bien, si tu veux me rendre heureuse, lâche-moi les bottes !"
Cette dernière phrase m''a échappé si brusquement, que j'en suis plus affectée que Craig.
"Si c'est ce que tu veux, c'est d'accord."
Il tourne alors les talons et s'en va dans la direction inverse. Je ne trouve pas le moyen de l'en dissuader. Aucun son ne veut sortir de ma bouche. Je le regarde alors disparaître petit à petit au loin, sans réagir.
Pourquoi est-ce qu'il faut que ça se termine toujours comme ça, entre nous...


*
Lundi 19 mars :

Je ne suis pas allée en cours depuis jeudi dernier, ou du moins, depuis jeudi soir. J'y suis retournée dans la journée, pour m'excuser auprès de Craig, mais il m'a littéralement ignoré, et ne m'a pas du tout adressé la parole durant les deux heures de cours d'histoire. Au final, j'étais tellement blessée par sa réaction et je n'ai tellement pas supporté d'avoir suivi le cours d'un prof d'histoire autre que Mr. Lehman, que je suis rentrée chez moi. Le soir-même, j'ai feins d'être malade et je suis restée couchée dans ma chambre pendant 2 jours. Ma mère s'est par la suite inquiétée, et elle est restée avec moi tout le week-end, ce qui a été une première pour moi, vu que j'avais pas passé autant de temps avec elle depuis des années. On en a alors profité pour faire du coloriage (si, si, vraiment !), jouer à la Wii, faire un peut de shopping loin de mon quartier et de celui de Craig, et aussi faire des cupcakes, qui ont fini dans nos estomacs à peine terminés.
Je comptais rester avec elle, aujourd'hui encore, puisqu'elle ne reprend le travail qu'à 15h, et sécher par la même occasion, mais elle m'a encouragé à retourner en cours.
Je ne lui ai pas parlé de Craig, mais je suppose qu'elle a instinctivement compris le problème...
"Coucou, toi !
- Salut, Stan.
- Alors, on était malade.
- Ouais, en quelques sortes."
Stan a été le seul à prendre de mes nouvelles, vendredi et samedi soir, après avoir trouvé mon numéro de fixe, en cherchant le nom de ma mère dans l'annuaire. Il m'a raconté qu'il est allé le demander au secrétariat, après avoir compris qu'il ne servait strictement à rien de chercher "Rodriguez" sur internet, puisque je n'y suis pas répertorié, et que j'ai encore moins "facebook", ou "twitter".
"T'avais quoi ?
- Je te l'ai dis au téléphone. Grippe.
- Je n'y crois pas.
- Tu m'as souhaité un bon rétablissement, pourtant.
- C'était pour te faire croire que j'y croyais.
- ...Tu n'as pas autre chose à faire que de me questionner sur des improbabilités ?
- Oh, oh ! Donc tu admets que tu m'as menti.
- Je ne t'ai pas menti, je t'ai...trompé.
- En quoi est-ce différent ?
- Depuis quand es-tu intelligent ? Tu avalais toute sorte de couleuvres, avant.
- Oui, avant. Mais Craig m'a appris à être plus vigilent."
Il est vrai que Craig n'accepte pas si facilement les mensonges qu'on lui allège.
"Tu as des nouvelles de lui ?
- Ouais, on était ensemble, ce week-end. Ce bâtard m'a niqué au Paintball, ha ha !
- Ah..."
Il doit bien s'amuser depuis que je l'ai délivré...Quoique, je me sentais plus prisonnière de ses sentiments que lui des miens.
"Et...il va bien ?
- Ouais, tranquille. Bah, tiens, le voilà. Hé, Craig, par ici, mon gars !"
Oh, non, non, non, non, non !! Je ne veux pas le voir. Il va encore me regarder de travers et ensuite m'ignorer ardemment.
"Salut.
- 'Lu, mec ! T'es rentré à bon port hier ?
- Ouais, Liam est venue m'chercher.
- Tu rigoles ?! Putain, t'aurais pu m'prévenir, j'ai dû faire le trajet à pied, moi !"
Je me retourne et entame ma marche lorsque Stan m'attrape par le bras.
"Tu vas où ?
- Je vais en cours. J'ai anglais.
- Attend, t'y vas pas avec Craig, vous êtes ensemble, non ?
- ...Non."
Je libère mon bras et m'enfuit lâchement. Je ne tiens pas à rester plus longtemps en la présence de Craig. Je ne pensais pas le revoir aussitôt, et le regard froid qu'il m'a lancé avant de saluer Stan m'a pleinement abattue. Pourquoi est-ce qu'il réagit comme ça ? Je ne comprend pas ce qu'il lui arrive. D'accord, je lui ai demandé de me laisser tranquille, mais pas de me renier à ce point. J'ai juste l'impression d'être...
"RODRIGUEZ !"
...Lucie.
"Tiens, Lu...
- Sale pute à grande gueule ! Je te déteste !
- Que...?
- T'es allée voir mes parents !!
- Ta mère, seulement !
- Et tu l'as insulté d'alcoolo !
- Je lui ai remis les idées en...
- DE QUEL DROIT ?
- Je voulais...
- A cause de toi, elle nous a réunit, mon père et moi, dans le salon, pour nous parler des merdes qu'elle a commis !
- Ecoute...
- Et pour ça, je...je t'en remercie."
Hein ? Quoi ? C'est Lucie qui a dit ça ?!
"Comment...?
- Merci. Je ne te le redirais pas deux fois.
- C'est déjà fait.
- Bah, tu ne l'entendras pas une 3ème fois !
- Mais pourquoi ?!
- Parce que je ne suis pas le genre de fille à remercier les sous-espèces.
- Non, je te demande pourquoi tu me remercie, justement !
- Eh bien...tu as réussi à nous réunir, chose qui n'était pas arrivée depuis des années..."
J'ai l'impression de m'entendre parler.
"Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On s'est réuni et on a parlé. Ma mère a lâché tout ce qu'elle avait sur le cœur et moi j'ai vidé mon sac. ça nous a fait tellement de bien, qu'on a finit par dîner ensemble...elle a même fait mon potage préféré. Et pour ça, je ne peux que te remercier.
- Tu viens de me le dire pour la 3ème fois, ha ha !
- Salope !
- Je m'emmerde, Lucie.
- Et bah, va te faire bien en*****, pétasse !
- Par ton père ?
- Oh, la...
- Pfouahahahaha ! T'aurais dû voir ta tête !!
- J'retiens, Rodriguez.
- De même, Black.
- A jamais !
- On se reverra en Enfer !"
Elle repart aussi rapidement qu'elle est arrivée, vivement, sans un bruit. ça m'en bouche un coin, je ne m'attendais pas du tout, mais du tout, à la voir venir me remercier. Je m'étais plutôt préparée à m'en recevoir une bonne et à me faire une nouvelle meilleure ennemie.
Je suis rassurée que ça ai marché pour elle, j'espère juste qu'elle s'est de même excusée auprès de Craig, puisque, sans lui, rien de tout cela ne se serait passé.
Bon, ce n'est pas tout, mais je vais être en retard en cours si je continue à m'attarder de la sorte. J'espère juste que Mr. Smith ne va pas s'attarder sur mon cas, encore une fois. L'heure de colle qu'il m'a mis la dernière fois m'a amplement suffit. Quoique, c'est plus mon heure à côté de Craig qui m'effraie le plus. Imaginez-vous assis à côté de votre ex, qui vous déteste au plus haut degré et qui ne cesse de vous fixer avec des yeux pleins de haine...
AH, MERDE ! Il est là, il est là ! Il attend devant la porte de la salle de cours, ce qui ne m'arrange pas du tout. Je vais devoir passer devant lui pour entrer, et ça se trouve, il patiente là pour voir où je vais m'asseoir et se poser à côté de moi. Raaah, qu'est-ce que je peux faire, bon sang ? Je ne sais comment échapper à ses yeux...
"Rodriguez, qu'attendez-vous pour entrer ?
- Ah, Mr. Smith !
- Comptiez-vous sécher mon cours, encore une fois ?
- Euh...
- Vous étiez absente au cours de vendredi, n'est-ce pas ? Vous rattraperez le cours perdu en permanence, sans oublier de me copier une dissertation avec, comme sujet, "l'absence"."
Mais il est sérieux, lui ?! Pourquoi pas la "sécheresse" !
"Et si j'ai un certificat médical ?
- Alors vous me ferez une dissertation sur la "médecine et son évolution aux Etats-Unis".
- Je préfère l'absence.
- Si ça vous plait. Allez, ouste, en place."
J'avance lentement jusqu'à ma place habituelle, et zieute avec attention les gestes de Craig, qui me suit de près. Je le vois alors reculer de deux pas et s'installer près de Simon, le "con" de la classe, ce qui me déçoit tout particulièrement.
"Pourquoi tu t'éloigne autant de moi ?!"
Crotte, j'ai parlé à haute voix...
"Rodriguez, à qui vous adressez-vous ?
- A...à personne. J'étais dans mes pensées, je suis vraiment désolée.
- Vous me ferez donc le deuxième sujet de dissertation !
- Mais...
- En plus du premier.
- HORS DE QUESTION !
- Vous ripostez, en plus !
- Evidemment ! Je ne vois pas ce qui vous autorise à me donner autant de travail ! J'ai juste été absente lors d'une séance d'une heure ! UNE HEURE ! Et vous venez m'importuner avec votre médecine à l'absence !
- Baissez d'un ton.
- Et si je n'en ai pas envie ?!
- RODRIGUEZ !
- Je m'en vais.
- Rasseyez-vous.
- J'en ai ras le cul."
Non, mais il se croit qui au juste ?! J'suis déjà assez démoralisée et trop fatiguée de toutes ces histoires à la con, et voià qu'il en rajoute une couche.
"Alice, ton carnet.
- De santé ?
- Cessez vos moqueries.
- Laissez-moi sortir.
- Je ne vous y autorise pas.
- Comme que je ne vous autorise pas à me garder ici."
Je tente d'ouvrir la porte, mais en vain, celui-ci l'a fermé à clé. ça m'énerve tout ça ! Je pensais qu'en venant ici, j'allais me sentir mieux et que les choses allaient enfin s'arranger avec Craig, mais ça n'a pas du tout été le cas. La seule personne qui a réussit à illuminer un moment de cette matinée, c'est Lucie.
"Rodriguez, je ferais part de mon mécontentement à vos parents.
- J'ai l'argent qu'il faut pour me payer un avocat.
- Serait-ce une plaisanterie ?
- Ai-je l'air de railler ?
- Non, mais moi de même.
- C'est ça."
Je continue de forcer sur le poignet de la porte, pour sortir d'ici, mais il tient bon.
Abattue, je me laisse glisser au sol et je me mets à sangloter comme une petite gamine de 4 ans...j'en ai ras le bol. Pourquoi est-ce qu'il faut que tout va de travers dans les moments où tout s'arrange ? Je venais finalement d'accepter les sentiments de Craig (sans y répondre) et de reconstituer des liens avec ma famille, et voilà qu'une autre garce casse tout ! Suis-je destinée à être malheureuse à vie ?!
"Alice, levez-vous...
- Non, je ne veux pas."
Je ne veux pas que les gens de la classe me voient dans un tel état...J'ai le nez qui coule et je n'ai pas de mouchoir à portée de main.
"Je peux l'emmener à l'infirmerie ?
- Eh bien...
- Je ne crois pas qu'elle soit en état favorable pour assister aux cours. Elle a subit quelques persécutions ces jours-ci, d'où son comportement...
- ...je te laisse l'y emmener, mais je n'omettrais pas de prendre rendez-vous avec sa parents, en compagnie de la directrice.
- Cela va de soi."
Craig m'empoigne le bras et me soulève aussi facilement qu'une plume. Après quoi, il me prend dans ses bras et me porte, tel un prince avec sa bien-aimée.
"Vous pouvez nous ouvrir la porte, s'il-vous-plaît ?"
Je cache mon visage de mes mains et me blottis dans ses bras, le nez enfouis dans son torse.
"Ne me salis pas avec ta morve.
- C'est trop tard, elle est déjà pleinement étalée sur le haut de ton T-shirt.
- Je vais te le faire laver, tu vas voir."
Il m'adresse enfin la parole...ça m'a manqué.
"T'es lourde, tout de même.
- ça te fera des muscles.
- Je n'en ai pas besoin.
- Oh, que si.
- T'insinue quoi, là ?
- Que t'es squelettique.
- Tu t'ai pas vu...tu as perdu du poids, on dirait.
- Je croyais que j'étais lourde.
- Tu es moins lourde.
- Comment tu peux en être aussi sûr ?
- C'est visible sur ton visage.
- Ce ne sont que 750 grammes.
- C'est visible tout de même.
- Hahahahaha, n'importe quoi !
- Tu souris enfin."
Je cesse de rire et lève mon visage pour le regarder.
"C'est de ta faute.
- Hum ?
- Je suis malade de toi.
- Ah bon ?!
- Oui...
- Et ça veut dire ?
- Que ton absence m'a causé du tourment."
Il se stoppe net et me regarde finalement à son tour.
"Tu m'as demandé de rester loin de toi, non ?
- Mais pas de cette façon, là !
- Comment, alors ?!
- ...je ne le voulais pas. ça m'a juste échappé sous les nerfs !
- A d'autres ! Allé, descends."
Il se baisse un peu, jusqu'à ce que mes pieds touchent le sol, mais je m'agrippe à lui et refuse de le lâcher.
"Hé !!
- Tu encore me laisser seule, c'est ça ? Je ne veux pas que tu m'ignores plus longtemps ! Je veux que tu me colles aux pieds, que tu me suives sans cesse, que tu m'harcèles de messages et d'appels, et que tu me laisses nullement souffler !"
Je le sens alors m'étreindre à son tour.
"C'est ce que tu désires réellement ? Même en sachant que je t'aime et que je risque de tenter l'impossible avec toi.
- ...Je m'en contrefiche, je sais me protéger.
- Hahahahahaha, ce n'est pas faux. Alors je peux tenter tout de suite ?
- Quoi donc ?
- J'ai envie de toi..."
Je le lâche sur le coup et manque de tomber en arrière.
"Fais gaffe, imbécile.
- C'est de ta faute, tu dis des choses...bizarres.
- Ce n'est pas bizarre, c'est la réalité. J'ai vraiment envie de te prendre dans mes bras, de t'embrasser partout sur le corps, te lécher le cou de bas en haut, te mordre les oreilles, te voler ta langue et la déguster avec soins...et puis, après, j'aimerais te toucher et te caresser partout, sur ton corps nu...
- Arrêtes..."
Ce qu'il raconte m'embarrasse au plus haut point. Je suis encore vierge, moi, et ce genre de discours ne fait que me troubler plus et me donner des idées quelques peu...sauvages.
"Alicia..."
Il prend ma main et la dépose sur son torse, au niveau de son cœur, qui bat à une vive allure.
"C'est l'effet que tu me procures à chaque fois que ton corps se colle au mien, alors imagine-toi quand je t'embrasse...
- Hum...je..."
Avant même que je puisse placer un mot et répondre à sa "requête", il m'embrasse fougueusement. Je sens alors sa langue frôler la mienne, et ses mains n'hésitent pas à aller se balader sous mon pull. Je ne peux lui permettre d'aller plus loin...
"Alicia..."
Il s'arrête et se recule.
"Merde, j'suis désolé, j'me suis emporté...
- Sale con...
- J'suis désolé...tu m'as tellement manqué que je n'ai pas pu me retenir...
- Cela ne fait que 4 jours.
- C'est déjà plus qu'assez pour moi."
QUELLE IMBÉCILE, je suis ! J'ai tout de même partiellement répondu à son baiser.
"Tu m'en veux ?
- Je suis habituée..."
Vu le nombre de baisers que j'ai reçu de sa part, j'ai désormais l'impression qu'on est bel et bien en couple...
"Dit-moi, ce soir, tu veux venir chez moi ?
- Pourquoi faire ? Je tiens à ma virginité, moi !
- POUAHAHAHAHAHA !!! Non, petite puce, je voulais juste qu'on passe la soirée ensemble, vu que tu n'es pas venue ce week-end..."
C'est vrai que je lui avais promis de venir...
"Y aura quoi comme film, cette fois-ci ?
- La Belle et la Bête.
- On l'a déjà vu !
- On peut le revoir.
- T'as pas plutôt "La Belle et le Clochard" ?
- Si, si ! ça te dit alors ?!
- C'est d'accord, mais à condition que tu restes sage !
- Promis !"
Quel gamin...
"Bon, bah, à ce soir ! J'vais en cours, moi !
- Hé, tu vas tout de..."
Il ne me laisse pas le temps de terminer ma phrase et gambade vers l'aile ouest, me laissant seule au milieu du couloir, le haut remonté...
DIEU DU CIEL !! Si je l'avais laissé continuer, ne serait-ce qu'une minute, j'aurais perdu ma virginité et ma dignité avec ! Il va falloir que je sois plus vigilante, désormais. Sa faim de sexe et sa soif d'amour s'accentuent de plus en plus, et ça, ce n'est pas bon signe.


* J'ai traînée en ville toute la journée, n'ayant rien à faire au lycée. Craig m'a envoyé plusieurs messages entre midi et deux, pour savoir où j'étais et avec qui je mangeais, mais je lui ai simplement répondu que j'étais à la bibliothèque, pour rattraper mes heures perdues, ce qui est absolument mensonger. Mais bon, tant qu'il m'a cru, c'est le plus important.En ce moment, je suis planté devant le lycée, attendant que celui-ci quitte les lieux. Il est 18h30 passés, mais je ne l'ai toujours pas vu sortir."Excusez-moi, vous parlez français ?"Une adolescente plus jeune que moi me fait face."Oui. Pourquoi ?- Vous étudiez ici ?- Euh, oui...- Sauriez-vous à quelle heure se termine le dernier cours.- 18h15. Vous attendez quelqu'un ?- Oh, oui ! Mon chéri. On m'a dit qu'il restait jusqu'à la dernière heure, ici.- Ah. Vous ne pouvez pas le contacter ?- Je n'ai pas son numéro..."C'est louche. En général, quand tu sors avec quelqu'un, tu prends tout d'abord ses coordonnées..."Ah, il est là !! CRAIIIIIIIIIIIIIG !!!! YOUHOU !!!"Craig ? Elle a dit "Craig" ?! Pincez-moi, je rêve !!"Alice ? Qu'est-ce tu fais là ?!- Bah, je t'attendais !"Ah...on a répondu en même temps."Je parlais à Alice, Alicia. Qu'est-ce tu fout là, toi ?! Jt'ai dis que j'voulais pas t'voir !"Attendez, attendez, attendez...elle s'appelle Alice ? ALICE ? Comme moi ?! Et comme la fille de Mr. Lehman ?!!"T'es méchant ! Et puis, c'est qui elle ?"Elle me pointe du doigt. Craig se rapproche de moi, se place derrière moi et m'entoure de ses bras."C'est ma femme."J'aperçois alors une chevauchée de haine apparaître dans les yeux de la jeune fille, dites Alice."Moi - C'est qui ? La fille de Liam ?Craig - Exact.Elle - J'ai un prénom. Alice.Moi - Enchantée, Alice. Moi, c'est Alice.Elle - Te fou pas de moi, la vieille !"LA VIEILLE ?! Mais c'est a besoin d'une fessée, cette gosse ! Si ce n'étais pas l'enfant de Mr. Lehman, je l'aurais déjà ruée de coups..."Craig - Alice, laisse Alicia tranquille et rentre chez toi.Elle - Non, je veux venir chez toi. Je n'ai pas eu l'occasion de te voir ce week-end.Craig - Je n'en avais pas envie. Et, en ce moment, tu me déranges. J'ai besoin d'être seule avec Alicia.Elle - Je ne vous laisserais pas tranquille ! T'es à moi ! Craig - Putain, mais quand est-ce que tu vas finalement saisir que je suis ton oncle ?!Elle - Je m'en fou !Moi - Euh...on nous regarde, là...Elle - Ta gueule, toi !"Kouuuuuuuuuwwaaaaa ?! Mais je vais la castrer, celle-là ! Elle se croit qui, au juste."Craig - Alicia, t'as du crédit ?Moi - Oui.Craig - Compose le : 06.24.34.05.12.Elle - Qui t'appelle, là ? Papa ?!Craig - Waah, t'as deviné ça toute seule ?!Moi - J'appelle ?Craig - Passe."Il s'empare de mon téléphone et appuie sur la touche "appel". Après deux-trois sonneries, un interlocuteur décroche, et je reconnais instantanément la voix de Liam (j'ai son numéro, désormais !!!). Craig ne perd pas son temps et lui demande de venir chercher sa "putain de fille", après quoi il raccroche et me rend me téléphone."Merci.- Pas de quoi..."Il a l'air très énervé..."Elle - J'rentrerais pas avec Papa !Craig - T'as prévenu ta mère ?Elle - Elle est occupée.Craig - Elle s'envoie en l'air avec combien d'hommes ?Moi - Craig !Elle - J'sais pas, mais en tout cas, toi, elle t'as bien baisé !"Sans m'y attendre, j'ai vu la main de Craig gifler la joue d'Alice."Aiiiieuh !!!- ça t'apprendra, petite garce !- Fils de p*** !"Oh, oh...* Je suis assise à l'arrêt du bus devant le lycée. Je ne supportais pas de voir Liam, sa femme et sa fille réunis, et Craig l'a bien remarqué. Il m'a alors demandé de l'attendre ici. Les "parents" d'Alice sont arrivés tous les deux, en voiture, et juste à temps. Craig et elle étaient sur le point de s'entre-tuer, et j'ai dû les retenir un peu, même si en échange je me suis reçue quelques coups par-ci, par-là...Tout de même, ça en fou un coup...Je ne pensais pas que je rencontrerais la famille de Liam d'aussitôt, et je ne m'attendais pas à ce que sa femme soit aussi belle. Elle a un air familier avec Eva Langoria, et son corps de mannequin ne fais que la raviver.Néanmoins, je ne suis pas aussi surprise que je le pensais. Je m'imaginais déjà fondre en larmes, m'enfermer dans ma chambre pendant le restant de mes jours, et finir toxico et alcoolo. Bon, il est vrai que je me suis très mal sentie en les voyant tous les 3 ensemble, et que je suis encore un peu secouée, mais, pour je ne sais quelle raison, ça m'a partiellement soulagée. De toute façon, ce n'est pas comme si Liam allait se remettre avec son ex-femme ou tout quitter pour elle, et rentrer en France..."On y va ?- Oui."Craig me prend la main et m'entraîne dans sa marche. Il a l'air plus détendu, lui aussi."Alors ?- Sa mère va la ramener dans sa chambre d'hôtel.- Et ton frère ? Il ne t'en a pas voulu pour la gifle ?- Elle l'a mérité, cette garce. Personne n'est autorisé à agir de la sorte avec ma "femme".- Ah..."Je me sens en sécurité, lorsque j'ai Craig à mes côtés. Il est toujours là pour me protéger, pour m'encourager et me réconforter. Et en ce moment, j'ai grand besoin de réconfort. Je tiens bon, depuis tout à l'heure, mais j'ai failli fondre en larmes lorsque j'ai aperçu Liam, que je n'avais pas vu depuis une semaine, désormais."Liam vient avec nous. - Comment ?- Il reste avec moi, le temps de s'assurer qu'Alice ne tentera pas encore de me perturber."ça veut dire que Mr. Lehman va passer la soirée avec nous ?!?"Et...qu'est-ce qu'il va faire, chez toi ?- On regardera le film ensemble, si ça ne te dérange pas.- Crois-tu vraiment que cela me dérangerais de partager un moment avec..."Merde, je ne dois pas lui dire ça, ça va encore le blesser."Avec la personne que tu aimes, je sais.- Je suis désolée...- Ce n'est rien..."Je sens qu'il est offusqué, mais qu'est-ce que je peux y faire ! Je ne vais tout de même pas renier le fait que je suis amoureuse de Liam, ou faire croire à Craig que c'est lui que j'aime ! "Et si jamais Alice vient ? Et qu'elle nous dérange ?- On ira chez Stan. Elle ne le connaît pas et ne sait pas où il habite.- Donc il est juste question de localisation ? Je veux dire, tu ne seras tranquille que là où elle ne pourra te trouver ?- Exactement."Si c'est ainsi, je pense que j'ai une proposition qui pourrait nous intéresser tous les deux. On pourrait aller quelque part où je serais à l'aise et où il n'y aura pas de Liam, ce qui arrangera fortement Craig...même si ça me déçoit un peu..."ça te dit de venir passer la nuit chez moi ?"


Chronique d'une fille AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant