Energie

Chapitre 34

Trois mois plus tard.

Le soleil levant illumina notre petite cabane et je m'étirai paresseusement.
À mes côtés Kévin, toujours endormi, lachait des petits ronflements réguliers.

Je m'extirpai doucement de son étreinte et après avoir enfilé un kimono sorti de notre petite cabane.

Celle-ci, construite au bord de l'eau, donnait directement accès aux longues plages de sables fin et à la mer azur d'Hawai.

Se réveiller ici chaque matin était un bonheur éternel.

Tout ce qui s'était passé les derniers mois semblait tellement lointain... comme si ça n'avait jamais existé.
Maintenant j'avais une vie parfaite, avec l'homme que j'aimais.

Je n'utilisais presque plus mes pouvoirs, voire plus du tout. Je n'en avais pas besoin. Kévin et moi avions un job de serveurs dans un petit restaurant au centre ville, et avec ça nous avions largement de quoi vivre.

Haleiwa était vraiment le paradis.
Les gens étaient gentils et acceuillants, le temps était toujours magnifique, on ne se lassait pas de la vue incroyable..

Nous vivions un rêve éveillé.

Mais tout le monde sait que chaque rêve à une fin.

Ce jour là donc j'étais parti me promener le long de la plage.

Un peu plus loin que notre cabane se trouvait une petite crique que mon amoureux et moi aimions particulièrement.

C'était là que nous étions arrivés pour la première fois à Haleiwa.
C'était également là que Kévin m'avait demandé en mariage, et que j'avait accepté.
Et pour finir c'était là que nous nous projetions de nous marier dans quelques semaines.

Je m'assis sur un rocher lisse et sec et attachait mes cheveux en un chignon pour ne pas les avoir dans les yeux.

Qu'étaient ils devenus ?
Daryl, Jy, Michael, Zoé, Greg, Joffrey, Daphnée et Sauréa... je n'avais même plus de nouvelles d'Aby.
Comment allaient-ils tous ?
Toutes ces rencontres que j'avais faite en si peu de temps et qui avait changé ma vie..
Est-ce qu'ils m'avaient oublié ?
Est-ce qu'ils me detestaient maintenant que je les avais quitté ?

Comme pour voir si mes pouvoirs n'avaient pas rouillé, je posai ma main sur le rocher et aspirai un peu d'énergie.
La sensation familière du frissonement dans mes veines me rappela aussitôt des souvenirs. Et surtout un: la resurection de ma mère.
Qu'est-ce qu'elle en pensait elle, de là où elle était ?

Un petit soupire triste m'échappa. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, je doutais.
Je doutais d'avoir pris la bonne décision.
Mais de toute façon ce qui était fait était fait.
Il était trop tard pour les regrets.
Je devais...

Soudain un cri strident retentit loin derrière moi et je me levai d'un bond.

Ça venait de chez nous.

Rien n'était sûre, mais déja un lourd pressentiment pesait dans ma poitrine.

Je me mis à courir à toute vitesse le long de la plage. Je ne sentais plus la douleur ni la fatigue, seulement ce pressentiment pénible qui grandissait au fur et à mesure que je m'approchai de chez moi.

Quand enfin la cabane fut visible la tension redescendit d'un coup.
Tout semblait normal.

Je poussai un soupire de soulagement et regagnai tranquillement le petit habitat.

Fausse alerte.

Je poussai la porte entre ouverte et me dirigeai vers la chambre.
Je ne pourrais être totalement tranquille qu'après m'être assurée que Kévin allait bien.