Une silhouette sombre progressait silencieusement dans de sinistres bois. La lune, croissant pâle immobile, illuminait d'une lueur fantomatique sa longue cape noire bordée d'or. Les arbres, ombres hérissées et menaçantes, semblaient incliner leurs branches dessechées sur son passage. les quelques feuilles mortes qui jonchaient sic le sol paraissaient s'écarter, comme pour lui ouvrir un chemin dans cette jungle squelettique. Des rafales glacantes hurlaient, s'engouffrant entre les arbres, donnant l'impression qu'elles étaient lacérées par les pointes aiguisées des branches et qu'elles manifestaient leur agonie. Le spectre continuait son avancée sans la moindre hésitation, vénéré par des cohortes de monstres de bois et ovationné par le chant glaçant du vent.
La végétation se fit moins dense et finit presque par disparaître lorsqu'il entra dans une vaste clairière. Le vent, ici, avait le loisir de laisser libre court à sa fureur destructrice et giflait violemment les ronces qui s'emmêlaient dans un affrontement silencieux.
La silhouette s'arrêta, sa cape se débattant furieusement dans son dos comme pour déserter ce lieu maléfique. Elle reprit son avancée plus lentement, faisant crisser la terre, poussière d'os elimé, sous ses pas. Des colonnes de crânes morbides se lançaient à l'assaut du firmament et projetaient des ombres effilées sur les ronces qui les cernaient. Les crânes fixaient l'inconnu de leurs orbites vides et grimaçaient dans l'obscurité.
Au fur et à mesure qu'il se rapprochait du centre de la clairière, les colonnes se faisaient plus nombreuses et se mêlaient aux ronces, si bien qu'il fut bientôt cerné par un amoncellement d'os et d'épines qui, à la lueur cauchemardesque de la lune se transformait en une créature immonde et difforme.
Il finit par atteindre l'épicentre. Dans cette prison circulaire protégée par une muraille épineuse, son regard se posa sur la tombe. L'imposant sépulcre, profondément enfoncé dans le sol, était strié de fissures malgré son épaisseur de marbre. La silhouette se courba, mit un genou a terre et posa ses mains sur le couvercle d'une froideur cadavérique. Le vent cessa de souffler, les ronces arrêterent de craquer, les colonnes cessèrent de crisser, et la clairière entra dans un silence absolu, insoutenable.
Le spectre souleva le couvercle.
Un hurlement déchirant, bestial, retentit, faisant vibrer l'air et l'impregnant de ses ténèbres.
Ce prologue est relativement court et peu paraître inutile, mais il s'avérera indispensable à la compréhension de l'histoire à un moment donné.
Merci pour votre lecture et à très bientôt !
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Nécromanciens
FantasyLorsque Saithan entend des rumeurs étranges sur une créature qui ravage la région et qu'il voit de ses propres yeux les traces de son passage, il décide alors de mettre à profit ses compétences dans l'art de la chasse et de pister cette chimère insa...
