Chapitre 2

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Deux silhouettes se battaient sous le soleil de midi, parmi les maintes dunes du désert d'Ok. On pouvait apercevoir une vaste ferme à proximité dont le toît de tôle reflétait la lumière aveuglante qui irradiait le sable et le rendait brûlant.

Saithan para tant de bien que mal une rapide attaque d'estoc et tenta une attaque basse et courte mais il fut paré et désarmé. Déséquilibré, il tomba sur le sol.

- Allez, on se relève ! T'imagines-tu que ton adversaire attendra patiemment que tu te remettes sur pied pour reprendre le combat ?

Saithan regarda son père, qui le dominait de toute sa taille, il croisait les bras, son épée de bois rangée dans sa ceinture, et il paraissait exaspéré. Le garçon se releva et essuya la sueur qui lui coulait sur le visage.

- Pourquoi m'obliges- tu à m'apprendre l'art du combat ? s'exclama-t-il, le souffle court. Nous sommes en temps de paix !

- Je te rappelle que j'ai fait la guerre, et j'étais bien content d'avoir appris à me battre quand je voyais mes camarades tomber comme des mouches pendant le Grand Conflit. Ce n'est pas parce que tu vis à Hoknan que tu seras épargné si jamais elle survient.

Il soupira :

- Suis moi, l'entraînement est terminé pour aujourd'hui, j'ai besoin de toi dans les écuries

Il obtempéra, la motivation à la hausse. Il préférait de loin les écuries au combat, et ce depuis son plus jeune âge. Âgé de treize ans, il était désormais suffisamment grand pour décider lui même de son futur métier et il savait que son père, même s'il ne le montrait pas, était fier d'avoir transmis sa passion des bêtes à son fils.

Son père deverouilla la porte de bois et ouvrit l'un des battants dans un grincement. Il entra dans l'étable et se retourna :

- Des commerçants se presenteront ce soir pour décider de l'achat d'éventuelles montures. Je veux que ces dernières soient brossés et nourris de façon à ce qu'elles aient l'air parfaitement traités et en bonne santé lorsqu'ils arriveront.

Saithan hocha la tête devant la mine grave et préoccupée de son père. Il s'activa aussitôt que son paternel fut sorti sans dire un mot. Il sortit les sac de graines tout en réfléchissant, inquiet. Il l'avait deviné, son père vendait mal ces temps-ci et les bêtes s'entassaient au fur et à mesure. Pourquoi il ne vendait pas, cela, il n'en avait pas la moindre idée. Toujours est-il qu'il fallait disposer de plus de nourritures et d'eau pour subvenir aux besoins des animaux et que l'argent ne rentrait pas, ce qui mettait toute sa famille dans une impasse ...

Il distribua distraitement les seaux aux différents Jafrons, les ayant au préalable rempli de graines. Il aimait bien ces montures, elles avaient des allures de rhinocéros mais étaient encore plus craintives que des vaches. Il avait entendu de sa mère que les marchands les utilisait pour leur incroyable résistance aux épreuves du désert et pour leur imposance qui leur permettait de supporter de lourdes charges. Il se rendit ensuite vers les Safyrs, des immenses lézards paresseux au regard bleuté, et répéta son geste. D'après ses connaissances, les Safyrs, qui étaient pourtant largement moins efficaces que les autres montures, étaient achetés car ils étaient abondants et donc peu chers.

Ceci fait, il reprit les seaux déjà distribués que les bêtes avaient vidé sans se faire prier et les remplit d'eau. Après avoir vérifié que chaque animal avait à sa disposition de l'eau et qu'il n' avait pas omis d'en nourrir quelques unes, il s'attela à la plus grande part du travail. Il prit brosses, seaux d'eau, savons, peignes et commença à laver les innombrables bêtes. Les jafrons n'étaient pas récalcitrants, ils semblaient au contraire apprécier cette rapide séance de toilettage et ne bougeaient pas d'un poil, posant leur regard empathique et dénué d'expression sur Saithan. Cependant, les Safyrs, craignant l'eau, posaient problème. Ils tentaient à chaque fois de se dérober à son pérsécuteur, emettaient un drôle de bruit affolé, et auraient été impossible à calmer s'il n'avaient pas eu un tempérament aussi mou.

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