Chapitre XIV

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Vendredi soir. Je sors de la réunion du mois. Réunion de travail. Géniale. Ma nouvelle montre - que j'ai acheté aujourd'hui même et dont je suis très fière - m'annonce 23h07. Il est tant de rentrer. Je n'ai rien écouté de tout ce que mon supérieur a dit. Ce travail me déprime complètement. Il est tant que je change de boulot. Cette histoire de cours particuliers de mathématiques me travaille d'ailleurs. Bref, il est tant que je fasse quelque chose, ça devient urgent. Sinon, je vais finir en arrêt maladie pour cause de dépression.

Je passe les clefs dans la serrure de ma porte d'entrée. Comme à mon habitude, je m'attends à ce que Cha vienne me voir, dès l'ouverture de la porte. Je n'y eus pas le droit cette fois si. Non. J'eus une toute autre surprise.

En effet, un homme se tenait, là, devant moi, en plein milieu de ma cuisine. Nu. Comme un ver. La seule chose qui ressortait sur son corps tout sal, était sa grosse barbe toute noire. Ma première pensée, fut la peur. J'eus même carrément la frousse de ma vie. L'horreur elle même. Ma deuxième pensée fut complètement différente. Mon cerveau bouillait. Mes yeux me piquaient.

- Ne baisse pas les yeux, me disais-je. Ne regarde pas. Regarde tout droit Poka. Ne baisse pas les yeux.

C'était assez perturbant. Il ne serrait pas nu, je me serrais sûrement jeter sur lui. Je lui aurais bien fait comprendre que ici, c'était chez Moi. Et qu'il avait plutôt intérêt a dégagé. Et oui, l'adrénaline peut faire des miracles parfois. Mais, il était nu. Alors, je resta planté là, comme une conne. Mais vraiment. Je resta là, à me retenir à ne pas baisser les yeux.

Depuis mon apparition dans mon appartement, l'homme n'a pas arrêté de me regarder. Tout comme moi d'ailleurs. Les yeux dans les yeux. Mes yeux marrons clairs dans ses yeux noirs vifs. Il y avait dans son regard, de la compassion. Presque de la tristesse. Ou de la peur ? Il sembla aussi un peu timide. Il retourna alors le regard pour se concentrer sur son activité, qu'il semble avoir commencer il y a déjà quelques temps. De dos, je pus constater qu'il n'était pas si grand que ça. Il restait tout de même assez costaud. Et ces cheveux étaient dans le même état que sa barbe.

Je me concentra alors sur son activité. Il était tourné en direction du plant de travail de ma cuisine. Je réalisa soudain, que mon squatteur était en train de cuisiner. Il coupait des oignons et les lançait dans une poêle déjà chaude. Au contacte avec l'huile bouillante, les rondelles crépissaient.

- Si tu veux, je peux aller m'habiller, m'annonça l'inconnu. C'est comme tu veux.

Sa voix me fit sursauter. Puis frémir. J'eus du mal à lui répondre.

- Ce ... heu ... oui ce serrait bien, réussis-je à bafouiller.
- Mais je n'ai pas de vêtement, m'avoua- t-il. Si tu veux que je m'habille, il va falloir que tu m'en prêtes.

Je ne sais pas pourquoi je ne l'éjecte pas. Après tout, je ne le connais pas. C'est un inconnu, nu, qui est rentré chez moi par infraction. Mais il ne me fait plus vraiment peur. Et il n'a pas l'air méchant. Même si je sais que ça ne peut être qu'un masque. Mais je le laisse faire. Il cuisine et je n'ai pas envie de l'arrêter dans son élan. Ça a l'air très bon.

Je pars dans ma chambre pour aller chercher un vieux short, que j'utilise mais qui était à mon frère avant, et un t-shirt simple et beaucoup trop grand pour moi. Je n'ai pas de caleçons. Tant pis pour lui. Je lui lance les vêtements pour garder une distance de sécurité suffisante.

- Où est mon chat ? Lui demandais-je.
- Tu n'as donc pas compris, me coupa-il déçu. Ton chat est toujours là, seulement ... sous une autre forme.

Poka et son chat qui était autant un chat qu'un rat est un porcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant