CINQUIÈME PARTIE

299 22 2
                                    

En voyant que je suis à deux doigts de craquer, il me lâche. Hakim sait très bien que je ne pleur jamais. Pas même devant lui, alors il sait que quelque chose se passe. Sans hésiter il prend tout de suite mon visage dans ses mains et se radoucit.

Hakim : Hbiba je suis désolé, j'ai pété un plomb. Je m'inquiète de fou aussi. Dis moi ce qui se passe hobi ?

Moi : C'est ... H.

Je n'ai même pas la force de prononcer son prénom, mais je sais que Hakim comprendra immédiatement de qui je veux parler, même avec une lettre.

Hakim : J'vais le BAIS** il t'a fait quoi ce fils de p*** ????

Moi : Starfa'Allah, dis pas des trucs comme ça ! En insultant ses parents tu insultes aussi les tiens ! Le prophète 'alayhi salât wa salâm a dit que...

Hakim : Je sais starfa'Allah ! Mais qu'est ce qu'il t'a fait putain je deviens barge là !!

Je suis incapable de lui expliquer sans faire une crise de nerfs.

Moi : Regarde mon phone.

Hakim me lâche, et je profite qu'il ne me regarde plus pour laisser s'échapper les larmes qui menaçaient de couler et les essuie aussitôt pour pas qu'il les voit. La page est restée affichée sur mon téléphone, j'attend qu'il finisse de lire.
Je tremble, j'ai le cœur qui va exploser. Mon frère laisse tomber le téléphone sur le lit et revient vers moi.

Hakim : Viens là princesse de mon Guelb.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse sur le front. Hakim n'a pas besoin de parler, il sait que je connais les discours par cœur. On m'a tellement répété ces phrases "Oublies-le il n'en vaut pas la peine" , "tu mérites mieux" , "te prends pas la tête il sait pas ce qu'il perd" , "tu trouveras quelqu'un qui te mérite". Ce genre de discours m'énerve plus qu'autre chose et Hakim le sait. On reste donc un moment enlacés sans parler jusqu'à ce que ma respiration se calme, ainsi que le tremblement de mes mains. Maintenant que je suis sûre de ne pas éclater en sanglot devant lui, je m'écarte un peu pour le regarder.

Moi : Merci beaucoup Akhy.

Hakim : Chut, c'est normal.

Il embrasse mon front.

Hakim : Tu veux manger un truc ? Tu veux que je te fasse un tajine ? Un couscous ?

Hakim sait faire à manger, c'est sa mère qui lui a apprit. Il insiste tout particulièrement sur le couscous car il sait que c'est un des plats que je préfère. Mais je n'ai vraiment pas envie de manger.

Moi : Non.

Hakim : Alors file te reposer, je veille sur toi. T'as presque pas dormi hier, j'veux que tu te reposes.

Moi : Nan faut que ...

Hakim : Aller !

Il a prit son ton autoritaire auquel on évite en général de répliquer. Alors je me tais et m'exécute. J'enlève mes chaussures avant de m'installer sous ma couette douillette. Il vient s'allonger près de moi. Comme on est pas frère et sœur de par notre sang, il garde ses distances et ne rentre pas sous la couette à côté de moi. (Un peu de pudeur quand même oh! )

Moi : Tu comptes faire quoi ce weekend ? Tu remontes sur Paris voir tes potes ?

Ma voix est encore faible, on peut ressentir à travers elle toutes ces larmes refoulées.

Hakim : Nan, ils peuvent se débrouiller sans moi. Je vais voir la Yemmah

Moi : Oh ! J'peux venir avec toi ?

Chronique, Le Combat D'une Convertie À L'islamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant