Je ne parviens pas à me rendormir. J'angoisse que Housni ne vienne pas, et j'ai peur de faire un autre cauchemar si je me rendors. Le lendemain matin, je me change et prends une douche puisque je n'avais pas pris la peine de me changer en allant me coucher la veille. J'ai dormis avec les vêtements que j'ai porté la journée et je n'ai pas non plus fais les deux dernières prières du soir. D'ailleurs je ne me sens pas non plus de cœur à les faire aujourd'hui. Je traîne, je rêvasse pour passer le temps. Je saute le repas, pas la tête à manger. A une heure et demi, je tiens plus ici enfermée. Je prends mon iPod et me décide à aller au parc où je dois rejoindre Housni à pied. Ça fait loin, mais j'ai besoin de marcher, de me changer les idées. Musique à fond dans les oreilles, j'avance et je cogite. J'arrive en avance mais épuisée d'avoir tant marché. Il ne me reste plus qu'à attendre que Housni arrive. Je ne suis même pas certaine qu'il vienne. Cette situation me lacère le cœur. Je sens mon fort intérieur changer, la haine remplacer l'amour, la violence remplacer la douceur. Je me sens tiraillée entre bien et mal, entre me relever et tourner la page ou me renfermer et ne plus devenir qu'un bloc de granite incapable de ressentir de la tendresse.
Le temps défile. A 15 heures 30, il n'est toujours pas arrivé. Ma haine se renforce lorsque 17 heures arrive et que je n'ai toujours pas signe de vie de qui que ce soit. Une heure et demi qu'il aurait dû être là. J'envoi mon poing se fracasser dans l'arbre. Cet arbre contre lequel Housni et moi on s'embrassait, aujourd'hui il m'assaille de souvenirs qui me meurtrissent de l'intérieur. J'ai besoin de me calmer, il faut que je trouve un moyen. Sans réfléchir, je me dirige vers le centre ville, là j'achète un paquet de cigarettes. En allumant ma première cigarette depuis plus d'un an, je fais taire cette voix qui me dis que fumer est contre ma religion, contre mes principes. J'en fume une première, une deuxième, puis une cinquième. Ma haine n'est toujours pas apaisée, je crois même qu'elle en est dupliquée. Il faut que je trouve un autre moyen d'apaiser cette douleur en moi. Il le faut ! Que cette souffrance se taise... En relevant la tête, je vois un magasin où ils vendent de l'alcool.
Sans écouter ma conscience qui me somme de ne pas faire ça, je me dirige vers le magasin et m'achète une bouteille de Vodka. C'est vrai que j'aurais pu prendre quelque chose de moins chère, mais je n'y connais pas grand chose en alcool, à part pour la Vodka, et le Whisky. En sortant je la dissimule sous mon manteau et je retourne au parc. Une fois de retour au parc, je m'assoie sur un banc et commence à avaler de grosse gorgées. Ma tête commence à tourner, et la chaleur à monter. Je sais que je tien très mal l'alcool, je n'ai pas l'habitude de boire et vu ma corpulence, mon corps ne doit pas non plus être vraiment capable de le supporter. En plus, je ne me rappelle plus quand est-ce que j'ai mangé la dernière fois... Petit à petit, la haine s'apaise. Je me sens juste vidée, j'ai l'impression de flotter sur un petit nuage. Bientôt, je suis incapable de réfléchir et je m'allonge sur le banc. Je suis allongée là à comater sans plus trop avoir conscience du temps qui passe ni de quoi que ce soit d'autre.
Housni : Manon ?
Je sursaute et manque de tomber. Je m'empresse de me redresser et avance vers lui. Ce n'est pas un rêve, ni le fruit de mon imagination, Housni est bel et bien venu finalement. Mes jambes ne parviennent pas totalement à me soulever et je trébuche. Housni m'attrape doucement et me remet sur pieds.
Housni : Mais ... T'as bu ?
Mon haleine doit empester l'alcool et la bouteille presque vide d'alcool pur, qui gisait à coté de moi, n'est pas passée inaperçue. Alors que je croyais en une fraction de seconde avoir retrouvé l'homme que j'aime, je vois de nouveau l'expression de son visage se déformer par la haine. Ce n'est même plus de la colère, mais de la haine. Je sais à quel point il a horreur de me voir toucher à l'alcool ou même la cigarette. Ce n'est pas la première fois qu'il me passe un savon pour cette raison. Avant de devenir musulmane, il m'arrivait de boire parfois un peu trop et de fumer régulièrement. Il me tient encore les bras mais les serres désormais si fort qu'il me fait mal.
Moi : Housni, arrête, tu me fais mal.
Je retire mes bras d'un coup sec.
Housni : SALE PUTE JE T'AVAIS DIT DE PLUS TOUCHER A CA !!!
Il me gifle d'une telle force que j'en perd l'équilibre et me retrouve au sol.
Housni : Relèves - toi sale chienne ! MAINTENANT !!
Je tente de me relever, mais n'en ai plus la force... Lorsque j'arrive à me soulever de quelques centimètres, je retombe lourdement sur le sol. Exaspéré, Housni décide d'accélérer les choses. Il m'empoigne par le bras, si fort que j'ai peur qu'il me le brise. Son visage emplie de haine, l'homme que j'aime pourtant si fort m'envoie heurter le banc. Mon dos fait un craquement et la douleur me coupe le souffle. Voyant que je ne me relève pas, Housni s'énerve de plus belle et me martèle de coups.
J'ai mal et la douleur n'est pas plus terrible physiquement que moralement. J'encaisse les coups en silence, mais ne peut m'empêcher quelques plaintes de douleur. Les coups ne s'arrêtent pas, inlassablement il me cogne, cogne encore plus fort. Il m'insulte de tout les noms, me lance que je fais honte à son honneur, comme s'il en avait encore aujourd'hui... J'aimerai répliquer, l'assommer de coups à mon tour, mais l'alcool m'embrume l'esprit. Je suis incapable de réagir ni physiquement, ni de hurler qu'il est dégueulasse de se comporter comme ça avec moi alors que c'est lui qui m'a abandonnée et laissée sans nouvelles pendants plusieurs jours. L'alcool m'empêche malgré tout de ne pas paniquer et ni de devenir hystérique. Ce qui me rend passive, inerte. Après un moment, je sens un liquide chaud perler sur mon visage et m'aperçoit que c'est du sang mêlé de larmes. Ma tête devient de plus en plus douloureuse à l'image de mon corps entier et ma vision commence à se troubler. Puis d'un coup plus rien, trou noir.
~ Partie courte, mais y a pas mal d'action, donc j'espère elle plaira, dîtes le moi ! Mouaaah ! ~
Chronique · 12 avril 2014 ·
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Chronique, Le Combat D'une Convertie À L'islam
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