Wanna play a game ? {Kai Parker} (Terminée)

« Ce n'est pas moi qui t'ai mise dans mon lit tu t'y es mise toute seule. »

                  

Les premiers rayons du soleil franchirent les fins rideaux de la chambre d'enfant de Kai, effleurant lentement ses paupières qui se mirent à frémir. Il ouvrit lentement les yeux, bougonnant contre ce réveil matinal et fastidieux. Mais quelque chose semblait louche, différent. Sa main ne reposait pas sur le matelas mais sur un corps chaud et étrangement familier. Il n'était pas allongé près d'elle qui se trouvait à l'autre bout du lit, mais seule sa main la touchait, posée dans le creux formé entre ses hanches et ses côtes. Et elle y semblait étrangement à sa place, comme si c'était le seul endroit où sa paume pouvait se caler confortablement. Le sentiment de chaleur qui naquit en lui était inédit, inconnu mais agréable. Il retira doucement ses doigts de sa peau découverte, le teeshirt qu'elle portait s'étant surement relevé pendant la nuit, dévoilant ses sous-vêtements et ses longues jambes. Elle semblait si paisible, ses traits étaient relâchés et il se surprit à la regarder dormir. Seule une longue mèche brune barrait son visage et il la retira lentement, la remettant à sa place dans sa crinière. Se rendant compte de son geste, Kai secoua la tête comme pour reprendre ses esprits et redevenir lui-même. Il voulut se reprendre en la faisant tomber du lit pour la réveiller avant de lui faire peur mais la maigreur de ses jambes et le creux accentué de ses joues le frappa soudain. Il n'avait pas remarqué à quel point elle avait maigri depuis qu'elle était ici. La vie semblait peu à peu quitter son être même s'il ne l'avait pas blessée depuis quelques temps. Elle n'était pas non plus malade et le plateau qu'il récupérait toujours vide lui prouvait qu'elle ne s'affamait pas. Mais alors pourquoi semblait-elle aller si mal ?

Il décida de la laisser dormir pour une fois. Si il voulait qu'elle continue à jouer avec lui elle devait être en forme. Mais avait-il vraiment envie de jouer ? Pourquoi la maintenait-il toujours ici ? Le jeu avait assez duré, il n'avait qu'à envoyer son corps sans vie aux Salvatore pour qu'ils lui donnent finalement ce qu'il souhaite. Cependant il n'était plus certain d'être capable de lui faire une telle chose. Depuis quand Kai Parker n'était-il plus capable de tuer ? Cette fille semblait le rendre dingue.

Le jeune homme se dirigea vers la salle de bain où il prit une douche bien chaude. Bien qu'il eût fini  de se savonner depuis longtemps, il restait sous le jet à réfléchir. Il ne savait plus quoi faire d'Inès. Ses sentiments semblaient de plus en plus fort au fil du temps, comme-ci la personnalité de Luke s'enroulait autour de la sienne au fur et à mesure que les grains coulaient dans le sablier.

Inès se réveilla. Cette nuit fut la première qu'elle passa sans cauchemars ni même rêves. Une nuit d'un sommeil réparateur et profond. Ses paupières étaient lourdes et elle eut du mal à ouvrir les yeux. La lumière était forte, bien trop pour qu'il fasse encore nuit, bien trop pour qu'elle ne reste encore dans le lit de Kai avant qu'il ne se réveille. Mais elle fut surprise de trouver les draps vides. Elle regarda alors autour d'elle, cherchant un quelconque piège, puis vérifia son corps. Aucun de ses membres n'était attaché ni ne portait marque de torture ou de blessure. La jeune femme poussa un soupir de soulagement alors qu'elle s'apprêtait à regagner sa chambre pour éviter de pousser la chance trop loin. Elle sortit un pied du lit à l'instant même où son geôlier franchit la porte, une serviette autour de la taille et les cheveux gouttant sur le parquet.

« Bien dormi princesse au bois dormant ? Ironisa-t-il en se tournant vers l'armoire pour choisir ses vêtements sous le regard abasourdi d'Inès.

-Qu'est-ce que tu vas me faire ? Demanda celle-ci, incapable de croire que sa présence serait anodine.

-La confiance règne à ce que je peux voir. Ricana-t-il en se tournant à nouveau vers elle.

-Je commence à te connaitre. Marmonna-t-elle en cachant son corps du drap, le remontant jusque sous son menton comme pour se protéger.