Apprendre à vivre seule.

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Elle avait passé tout le reste de sa journée à s'entraîner, dans le noir, seule. De l'extérieur on aurait dit que c'était « une maison fantôme ». Seule sa musique se faisait entendre, il fallait qu'elle parte de ce monde, encore quelqu'un qui l'avait blessé. Cette fille était tel le symbole d'un soldat de guerre qui se retrouvait à terre, mais qui trouverai une force énorme pour se relever. Lorsqu'elle était sur son drap pour danser elle savait comment tomber, mais dans la vie elle n'avait jamais trouvé le moyen de tomber sans se faire mal. Et pourtant elle était si souvent confronté au sol.

Ce soir là elle avait regardé la télé jusqu'à tard dans la nuit,elle ne voulait pas penser. Ça lui faisait trop mal. Puis pendant le reste du temps elle avait dansé, encore et encore. Elle dansait jusqu'à épuisement. Elle dansait jusqu'à ce que son corps n'en puisse plus. Elle avait envie de le punir en quelque sorte. Elle se détestait, elle détestait son corps, elle détestait les gens, et elle détestait son don par dessus tout. Elle ne voulait pas de sa vie, et avait tendance à se répéter que personne n'aurait souhaité l'avoir. Elle se disait souvent que c'était un châtiment. Elle pensait qu'une quelconque force supérieure la haïssait. Elle aurait tellement voulu se faire pardonner, elle aurait tout fait pour, mais elle avait déjà tout essayé. Et par dessus tout à chaque fois qu'elle était face à la mort quelque chose la sauvait. C'était un supplice. Elle croyait avoir affaire à l'enfer. Elle n'avait plus aucune envie de rester. Non, elle n'était pas suicidaire, juste désespérée.

Le lendemain matin elle l'avait passé dans son bain avec la musique à fond pour continuer à se couper de ce monde dont elle ne voulait plus. Vers les onze heures elle était descendue de sa salle de bain pour aller prendre ses médicaments, tous ceux dont elle a besoin pour vivre sans manger. Elle se mit ensuite devant une série.

Au milieu d'après midi quelqu'un sonna à sa porte. Elle partit voir qui c'était, quand elle le vit elle se remit devant sa série. Il savait qu'elle était là, et passa donc une lettre sous la porte en espérant qu'elle la lira.

Il était environ dix sept heures et elle venait enfin de s'endormir, le son de la télé la rassurait. Elle se réveilla à vingt heures se fit un portion de pâte, elle avait envie d'avoir une vie normal.Alors pour une fois elle allait pas prendre ses médicaments, cette fois ci elle allait faire comme tout le monde. Alors elle remit sa série là où elle en était, apporta son assiette et mangea. Le plus important était qu'elle ne devait pas penser au fait qu'elle était entrain de manger. Une fois qu'elle eut finit elle reposa son assiette dans l'évier puis se prit une bière. Ce soir là il y avait un match de Rugby à vingt et une heure. Elle voulait absolument pas le rater. Si elle a commencé la danse c'était car sa mère trouvait le Rugby trop dangereux pour une fille. Par conséquent c'était son sport préféré. C'était son père qui l'avait fait aimer ce monde. Et comme aimait répéter sa mère « c'est un monde de brutes » mais à cela Émilie et son père rétorquaient« comme la vie. ». Ils n'avaient pas vraiment tord, la vie avait été cruelle avec eux. A l'âge de quinze ans leur fils était mort alors qu'il essayait de séparer deux personnes qui se bagarraient. L'une d'entre elles avait un flingue, il était sur la trajectoire de la balle. Il n'avait pas souffert, mais Émilie avait assistée à la scène alors qu'elle n'avait qu'une petite dizaine d'année. C'était un de ses plus gros traumatismes.

Son match allait commencer dans quelques minutes, quand elle entendit quelqu'un frapper à sa porte. Elle se doutait que c'était lui, mais cette fois ci elle allait lui ouvrir. Elle était habillé en survêtement, et tenait sa bière dans la main. Lui était habillé comme le jour de leurs première rencontre et avait un bouquet en main. Il lui demanda si il pouvait lui parler cinq minutes, elle lui dit qu'elle lui donnait que ce temps et pas une minute de plus. Ils'excusa, la prit dans ses bras et lui dit qu'il la croyait. Elle le regardait avec un visage différent de d'habitude, comme si elle ne croyait plus en ses mots. Elle avait définitivement réussi à se défaire du monde « réel », elle était ailleurs. Il lui tendit le bouquet, et elle le remercia sans grande conviction. Elle ferma la porte sans rien dire d'autre puis alla poser le bouquet dans  le vase qui trônait au milieu de la table de la salle. Elles'avachit sur son canapé et regarda le match.


C'était la mi-temps, pour le moments son équipe avait vingt points d'avance, elle était ravie. Elle reprit quelques bières dans le frigo, puis partit prendre la lettre qu'il avait glissé sous sa porte durant l'après midi. Il était écrit des choses réconfortantes.

Apprends moi à vivre. Apprends moi à voler.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant