Chapitre 3

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Je suis déjà réveillée qu'il dort encore. En plus d'être arrogant, les Kindreds sont de parfait fainéants, des fainéants qui ne songe qu'à s'amuser. Au moins, je pourrais me préparer en paix. Ma besace à l'épaule, je pars en recherche de baies pour moi et d'animaux à vider de leur sang pour mon pauvre compagnon qui dors. Et bien entendu, à part quelque troll infame, des scarabées venimeux impropre à la consommation, il n'y a rien du tout. Et encore moins de baies. Darlo avait raison. Cette région si proche de la leur, à la frontière de nos deux pays, est vraiment inhospitalière. Presque juste bonne à servir de charnier. Abandonnant au bout de deux heures de recherches infructueuses, je rejoins la grotte que nous allons quitter dans peu de temps maintenant. Ou peut être simplement maintenant rectifiais je en mon moi intérieur, en constatant que toutes nos affaires étaient empaquetées et qu'il commençait déjà à se charger comme un baudet.

-je peux en prendre, tu sais.

-Tu es une femme. C'est à moi de le porter.

-Et en plus vous êtes mysogines ! On fait moitié moitié, c'est comme ça.

-Non.

Et il partit comme si je n'avais rien dit, sans une plainte. C'est vrai. J'avais oublié que les Kindreds étaient plus fort que nous. Toutefois, si il ne connait pas la direction d'Aelbergue, il est mal.

-C'est de l'autre côté, lachais je, vaguement méprisante, en pointant la direction par dessus mon épaule de mon pouce.

Sans un mot, il se retourna et reprit le chemin, m'ignorant. Un peu déçue de mon comportement, je me précipite à ses côtés et lui demande :

-Tu as bien dormi ?

-Comme tu l'as souhaité si hardiment, non. Je crevais de chaud. Epargne ton souffle, dans six heures, tu prends le chargement.

-Dans six heures, nous serons en possession d'animaux.

-il est loin ce marché ?

-j'ai une pierre pour nous y emmener si tu le souhaites.

-Un artefact ?

-On nous le donne dès que l'on entre dans une forteresse. Nous gagnerons en plus une semaine de trajet.

Il s'arrête et hoche la tête. Nous allons donc employer la magie pour commencer. Je sors la dite pierre de jade pourpre et entonne l'incantation, frappant le sol de mon pieds pour marquer le rythme. Je me retiens de justesse de danser. Et dans une gerbe d'étincelle, nous disparûmes de cette atmosphère rocheuse et lourde de menace.

-En plein cœur d'une forêt, comme c'est original.

-Attention, Darlo, ou je te renvois d'où tu viens et tu débrouilles seul.

-tu as besoin de moi pour trouver des offrandes.

Il a gagné. D'un commun accord, nous nous sommes donc enfoncés dans les entrailles de ce marché raffinés, où les tentures faisaient concurrence aux armes les plus redoutables. Un univers féminin et masculins, tout à la fois, c'est le miracle de MON peuple. L'alliance redoutable de la beauté et de la rage. Et au vu du regard étincelant de mon compagnon de voyage, il est assez admiratif.

-C'est plus beau que ce que font nos meilleurs artisans. Mon frère aurait aimé ça, avant.

-Avant ?

-De devenir ce monstre assoiffé de sang et de pouvoir qui a tenté de comploter contre... contre notre famille, continue t il après un très léger sanglot. Il aimait tout ce qui était aérien, pur, beau. Maintenant, il n'aime plus que ce qui est sombre, dur et de préférence périssable. Laennic. Il est mort, en quelque sorte. Maintenant, il devra attendre la mort pour sortir de son donjon.

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