Chapitre 7

602 15 0
                                    

Le cœur du sanctuaire n'était plus que débris. Il n'y avait plus rien de la splendeur royale qui peuplait le lieu un an et demi auparavant. Les dalles de marbres avait fait place à des gravillons dû à la destruction, les plantes étaient mortes, en souffrant selon les échos de pleurs que transporter le vent de la pièce. La statue était couché sur le sol, moitié défiguré, moitié grimmé. Un relent de souffre me fit froncer le nez. Les dalles avaient été trainé pour former une allée. Et les ruines étaient ici, maintenant. Comment des ruines passent de l'extérieur de la ville à l'intérieur d'un temple ? Je m'approchais, flèches encochées, prête à tirer et faisait le tour de la chapelle, porte vers des souterrains encore inexplorés, et formellement interdit par notre déesse au travers d'un songe. Il n'y avait rien. Retenant mon souffle, je m'efforçais d'être aussi discrète qu'une anguille dans une rivière. Je me retournais brutalement, le souffle accéléré, le cœur battant, le sang bouillonant sous l'effet de l'adrénaline. J'avais perçu que l'on me touchait les cheveux. Un roulement de pierre me fit contourner la chapelle, tout les sens aux aguets. Personne, encore. Un peu agacée d'être roulée dans la farine par un parfait inconnu, j'encochais une seconde flèche et marmonnais, le regard noir :

« Feu et souffrance, douleur de l'esprit et du corps, détruisez l'once de raison que la nature a insufflé ». Prête jusqu'au bout de la flèche, j'armais mon arc et lançais ma flèche au moindre bruit. La rune s'enclencha brutalement, noire, malsaine, douloureuse et violente tandis que je voyais mon beau père roulait au sol, le regard effaré. Ma flèche percuta un arbre et se ficha dans le tronc du dit arbre. La douleur lanscinante me fit craindre le pire. Et le pire arriva. La peur irraisonnée de l'arbre vivant, ses pires cauchemars transposaient au mien, la souffrance que l'on pense éternelle, la haine contre moi même, la haine de l'arbre... ce maelstrom de sensation me fit tomber à genoux, mains sur les oreilles, tentant vainement de retenir le hurlement de pure terreur. Et prise dans une totale confusion, je crus voir mon corps se désagréger aussi sûrement que l'arbre tombait en poussière, rongeait de l'intérieur par les miasmes de la peur et du mal. Ce n'est que lorsque l'arbre ne fut qu'un vague souvenir que je réalisais l'assimilation. Tremblante, je repoussais la main secourable de l'humain tendre face à moi, et me relevais en prenant appui sur mon arc, ami de tout temps, autant que mon épée, restait au palais... étonnament, je m'attache à cet arc.

-C'est donc ça le triple retour ?

-Non. C'est une simple assimilation, un lien naturel de l'essence de la terre envers ses gardiens. Une destruction entraine une souffrance, une catharsis.

-Ta mère n'a jamais ça. Pourtant elle se venge souvent sur son jardin.

-Je suis une rare elfe à posséder une essence de mort et non de vie. Rectification, la mort est plus présente que la vie, pour être exacte. C'est le prix à payer pour avoir déséquilibré le rythme de la nature. Une mort injustifiée entraine la souffrance pour dissuader, c'est le principe d'une catharsis.

-ravi de l'apprendre.

Il m'interrogea ensuite sur la raison de mon attaque. Tentant toujours d'apaiser les tremblements dû à la douleur, je lui expliquais rapidement le pourquoi du comment.

-Oui, j'ai vu aussi le déplacement de ses ruines. Ces ruines semblent vivantes, elles ne s'en sont prises qu'au lieu de rite de votre déesse.

-C'est la tienne maintenant, le réprimandais je.

-J'ai du mal, pardon. Mais comment se présente ton triple retour ?

-je ne suis jamais affectée. Il est toujours détourné sur quelqu'un, mais il faut que mon sort est vraiment raté, pas ici. Donc, il n'y a pas de triple retour. Je peux t'avouer quelque chose, beau papa ?

vers un nouveau mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant