Chapitre 6

558 11 0
                                    

je déteste le regard qu'il m'a lancé et je ne doute pas que mon compagnon me déteste de faire attention à tout et n'importe quoi.

-j'aurais du t'avertir, affirme t il pour détendre l'atmosphère.

-Je m'en fiche. Tu n'aurais pas du m'avertir. Tu DEVAIS m'avertir. Tu te moques de moi. Depuis le départ.

-je n'ai pas forcément réfléchi, oreille pointue. Ce que j'ai vu, c'est que tu avais froid et que tu étais en état de choc.

Je suis obligée d'admettre qu'il a raison. Et c'est dans une atmosphère un peu plus détendue que l'on parcourt les rues de la magnifique capitale elfique. Des rues rustiques, au sol pavé, aux maisons mitoyennes et toit en tuiles, la ville surmontais par le palais de ma mère, les flèches du dit palais finement travaillées, le toit décoré de gravure de dentelle, incrustée d'or sur le toit blanc, les bannières flottant doucement au vents et se mélangeant au chuchotement de l'air, porteuse des secrets de tout poils. Il suffit de tendre l'oreille pour percevoir ceux que la vie nous destine. Mais je n'ai pas le cœur à prêter l'attention à ça. J'aurais dû. Car les éléments sont au delà des dieux et des déesses. Et celui ci recueille les soupirs de tous. Les déesses vengeresses en tête, qui soupire en leur puissance perdue. Je suis surtout pour le moment attiré par les robes de dentelles ajourées. Des dentelles qui laissaient beaucoup d'espace et qui recouvrait un voile délicat. Notre corps est une vraie fierté. Et nous aimons à l'arborer. Et je ne fais pas exception. Enthousiaste, j'essaye la robe, dans la rue même, sous l'oeil satisfait de nombreux hommes, de toutes les races et le regard haineux d'autre femme de races. Naines et pétranne surtout. Pétrannes notamment qui sont massives, taillée pour les durs travaux de mineurs et dont la peau rablée, bien que ne manquant pas de charme parfois, ne peut rivaliser avec notre douce et rayonnante peau blanche et nacrée. Et sans même songer à ce qui est :

-Darlo ! Qu'est ce que tu en penses ? Est ce qu'elle me va bien ?

-Oui, Tarja, très bien. Mais on a d'autre soucis.

-peut être mais je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que je n'ai pas le choix, je dois prendre quelques robes travaillées, mine de rien. On devrait voir pour toi, vampire royal.

-Non. Je n'en ai pas besoin. Et arrête de te mordiller les lêvres, oreilles pointues, ou c'est moi qui les mords !

Prenant la menace au sérieux, j'arrête tout de suite mon petit manège et ôte la robe pour réinvestir mon armure.

-Pourquoi tu ne les mordrait pas ?

-Fais pas l'innocente, Tarja.

Je hausse les épaules, un peu joueuse.

-Dites, altesse, m'interpelle une vendeuse, on dit que les goules sont de retour, c'est vrai ?

-Elles sont loins, plus dans les terres sauvages, mais oui, nous en avons vu.

-Votre mère n'a pas songé à offrir à Callisme ?

-Je ne doute pas qu'elle l'ait fait. Je lui en parlerais dès que je la verrais, promis.

-J'ai perdu mon fils ainé pour le massacre, je ne veux pas que mon fils cadet qui fait ses classes finissent aussi en viande.

-Donnez son nom au chambellan. Il est prévu que la perte d'un enfant ne doit entrainer celle d'un second. Nous veillerons à ne pas l'envoyer au front, promis.

-Merci, Altesse.

Et elle retourne à son marchandage. Pendant des heures, je fus obligé de répondre à nombre d'interrogation, les goules, les ennemis qui se réveillent, l'extension du clan Caçervan qui relevait plus du domaine du métamorphe, des plantes parasites à détruire et donc l'annonce des dispositions à prendre, les recherches sur les ruines dont je n'étais même pas avertie, et des rêves toujours plus sombre. La nuit tombait. Et le couvre feu aussi. Un couvre feu... il n'y en a jamais eu pourtant. Le bleu éclatant du ciel laissa la place à une obscurité profonde.

vers un nouveau mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant