Chapitre 12

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C'est dans une chambre du palais que je me réveille, dans les bras de Darlo qui me caresse délicatement les cheveux. Il me sourit et m'embrasse le crâne en voyant que je suis réveillée, avant de me taquiner. Peu encline à la plaisanterie, je râle et proteste vigoureusement. Ce qui a pour effet de le faire rire de nouveau. On pourrait croire à un couple qui se chamaille.

-J'ai la tête qui tourne.

-Tu perds trop de sang en trop de temps, et je compense trop avec le mien. Il faut que tu te ménages pour les trois mois à venir, le temps que ton organisme élimine les toxines.

-Je ne suis pas en sucre.

-Mais presque morte ce soir. Alors, pour une fois, écoute moi. Nous sommes d'accord, Dulceata ?

-Ca veut dire quoi ?

-Mystère pour une elfe sensible.

-j'ai encore parlé tout haut ?

-Non, tes pensées se sont répercutées. Un avantage et un inconvénient.

-Ah bon ?

-On nous respecte. Avantage. On veut ta tête, inconvénient.

-Pourquoi ? Je n'ai fait que me défendre.

-Ma mère défends ta position. Tu l'as débarassé d'une intriguante qui tentait de prendre sa place auprès de son époux. Mais ses conseillers ont peur. Tu n'es plus un simple danger. Tu es une menace. Redoutable. Tu as fait comprendre à tout ceux qui était présent que ta rage pouvait t'amener à un tempérament sanguin sans limites et sans que quiconque puisse t'arrêter. Il faut vraiment que l'on se mette le monde entier à dos avec toi ?

-Oui, sinon ce n'est plus drôle !

-Tu vas devoir défendre ta position dans les arènes. Après le spectacle, je ne peux plus qu'accepter ta volonté. Et nous avons le bijoux. Luacella est ravie. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi. Il ouvre et ferme les portes des ruines. Soit, mais que compte t elle en faire après ? Des textes affirment que les bijoux changent en fonction des portes. Il n'y a donc qu'un trio par porte. Elle ne permet d'ouvrir que SA porte, pas celle de ses troupes.

-Peut être un cérémonial de remplacement ? tentai-je.

-Non, ce ne sont pas les bonnes portes pour y procéder. En fait, je ne sais pas ce qui pourrait la faire sortir. J 'y ai jeté un œil mais rien ne me permet de dire ce qui vaut en mécanisme d'ouverture. Pas d'enclave où situer les pierres, pas de réceptacle, rien.

-Quand est le premier combat ? Demandai-je, désireuse d'oublier le mal de tête qui pointe.

-Dans trois jours. Les paris sont haut. Tu pourrais devenir riche en un clin d'oeil. Mon propre père a parié une chevelure naine sur ta victoire, avoue-t-il, une lueur de fierté non dissimulé dans le regard.

-Ouah !

Il éclata de rire et approuva. Oui, c'est une somme astronomique qui peut nous permettre aisément d'acheter une dizaine de petit royaume de l'empire elfique. Il joua à nouveau avec mes cheveux avant de plonger de nouveau son visage dans mon cou et de respirait profondément. Cette attitude a toujours le don de me mettre mal à l'aise, même si lui de son côté m'a l'air on ne peut plus heureux. C'est en tout cas ce que laisse supposer l'atmosphère. Le hurlement du vent, comme Luacella le nomme avec un sourire mauvais, me revient en tête et me trouble encore plus.

-Arrête de paniquer et de t'interroger, Tarja. Il n'y a plus beaucoup de nécessaire pour achever, alors si tu me compliques la tâche ... Ou non, simplifions, ne bouge que pour respirer.

Je comprends brutalement ce qui me gêne. Allongée entre ses bras et le cou découvert, c'est une véritable invitation que je lance. Forte de ma conclusion, je me reléve et ignorant le sang qui coule encore un peu le long d'un de mes bras, me dirige vers la source, déjà exploité par les vampires de la cour qui me salue, à mi chemin entre la convivialité et la crainte. Ils ont un don pour associer l'insociable. Je fais fi des petits rires qui salue le sang qui continue de couler et reste dehors à respirer tranquillement, le vent ondulant les mèches folles et l'eau me frippant légérement la peau. Je perçois d'ici la voix de Laennyc et de sa mère. Je suis bavarde en un et en deux, j'aurais beaucoup à raconter le jour où je retournerais bavarder avec Aeglé.

vers un nouveau mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant