UPPERCUT - H.S (MATURE)

ROUND 11

"SUGAR"

Harry avait fait ressortir quelque chose d'enfoui, quelque chose de prisée, quelque chose de profond :le désir.

Une délicieuse chaleur émana de mon bas-ventre me faisant me tortiller sur place. J'eus le souffle court, les joues rosies, et les mains moites. Désormais, je n'étais plus certaine que d'une chose, j'avais irrémédiablement envie de lui. Je passais une main moite à travers mes longs cheveux blonds histoire de prendre la température. Même si j'avais l'impression de dérailler, une infime partie de moi avait envie de me laisser aller, complètement aller.

Je fus ramenée à la réalité quand mon téléphone vibra entre mes mains. En m'assurant que j'étais hors de vue, je déverrouillais l'écran les doigts tremblants. Il était à des décennies de mon univers, il était carrément aux antipods de ce que je recherchais, et pourtant.

De : Harry

Quels genres de risques ? x H.

Mes pupilles analysèrent/relurent sans relâche les seuls mots qu'il m'avait accordé. Ce n'était que des pixels mais ils avaient une attention toute particulière. La pulpe de mes doigts tripotèrent les bords de mon téléphone ne sachant pas quoi lui répondre.

À : Harry

Le risque de te fréquenter. P

J'avais sans réfléchir appuyer sur le bouton 'envoyer' sans même me soucier de ce qu'il allait en penser. Puis ce que c'était clair qu'il n'était pas dans le jargon populaire : « fréquentable. » mais je m'en fichais. J'avais eu le choix et j'avais décidé qu'il devait faire parti de ma vie d'une certaine manière. Mon poitrail montait et descendait rapidement derrière les mailles de ma blouse. Ma main droite se crispa contre le plastique de mon téléphone quand il vibra à nouveau.

De : Harry

Je voudrais que ça reste un secret, et je n'ai jamais été aussi sérieux. Je ne veux pas qu'on nous voit ensemble, je ne veux pas que tu en parles, et je ne veux pas que tu t'attaches, c'est pour ton bien. x H

Mes sourcils se froncèrent instinctivement face à sa révélation, ma gorge se noua et j'affichai une petite mine boudeuse. J'essayais de comprendre mais je restais muette, incomprise. En réalité, cette révélation m'avait fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre. De petites étincelles de douleur mêlées de plaisir jaillirent en moi. Finalement, je soupirais et laissais mon téléphone retombait dans la poche en tissu de ma blouse.

J'avais terminé ma journée de travail me tiraillant l'esprit et en me demandant pourquoi tenait-t-il à garder notre ''relation'' secrète. Il était vrai que je ne savais pas à quoi je m'exposais réellement, mais j'étais déçue d'être considérée comme un secret d'état. La nuit était tombée surLondres, l'hôpital se désemplissait lentement, et je n'avais pas recroisé Liam, mais je savais que tôt ou tard, il remettrait le couvert.

Rosa, les traits tirés me fit un bref signe de main lorsqu'elle quitta l'hôpital. Rosa ne vivait pas dans le secret, elle. Elle avait une vie tout à fait banal, un mari(probablement) aimant et une petite fille de trois ans. Mais après tout, était-t-elle réellement heureuse et étais-ce réellement ce qu'elle cherchait. Je la regardais partir au loin, emmitouflée à travers les grosses mailles de son écharpe.

Je me déshabillais dans le petit vestiaire annexe et quittais ma blouse d'infirmière pour la journée.Mes muscles me lançaient et je me sentais d'humeur pantouflarde. Je me massais délicatement la nuque de ma main droite pour apaiser les tensions. Comme chaque soir, je m'emmitouflais à travers le tissu gris de ma veste et détachais mes cheveux. Je saluais brièvement quelques collègues avant de rejoindre l'extérieur. L'agitation londonienne était toujours présente quelque soit l'heure ou l'endroit, Londres ne dormait jamais.