Le plaisantin

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Je me suis bel et bien perdue. En voulant éviter de croiser la route d'Elizabeth je me suis précipitée dans ce dédale de couloir. Un véritable labyrinthe. Je comprends vite que je ne suis pas dans la bonne aile du château. La notre est colorée, tapissée de luxueux tapis et de rideaux splendides. De plus nous pouvons nous assoir dans des petites corniches surplombant le jardin.

Ici tout est austère. Mes pas résonnent. Le couloir n'est éclaire que par de petites lumières espacées entre elles d'une dizaine de mètres. Il n'y a aucune fenêtre pouvant me renseigner sur ma localisation. Je me retourne souvent de peur d'être suivie. J'ai peur qu'une personne mal intentionnée se dissimule dans l'obscurité. Moi qui ne me considère pas comme une personne peureuse j'avoue qu'à cet instant je n'en mène pas très large.

Cette partie du palais me fait penser à la reine. Strict mais imposant. Sombre mais terrifiant. Peut être que c'est à cause d'elle que le prince ne m'a pas revue. Elle n'a pas du apprécier mon entrée dans le jeu et me considérer comme le bouffon de service. Un amusement pour le peuple mais une plaie pour elle et son fils.

Un bruit se fait entendre derrière moi. Je me fige de terreur. Je compte jusqu'à dix et fait demi tour sur moi. Rien.
"Tu deviens complètement parano ma pauvre. Ressaisis toi bon sang!"

Si je manque à l'appel au dîner sans doute le Prince enverra-t-il des personnes à ma recherche? En tout cas je l'espère.

Un craquement se fait entendre. Je suis plus vive et aperçoit un mouvement à ma droite. Je suis presque sûre d'avoir vu une main sortir de l'ombre. Je suis observée. Je décide alors de mettre fin à cette petite mascarade. Je continue d'avancer mais plus lentement. Il me faut attendre d'avoir tourner à l'angle.

Lorsque je suis sure d'être sortie du champ de vison du plaisantin, je me plaque contre le mur espérant être englouti par la noirceur. Une petite silhouette enfantine surgit. Elle me cherche un instant des yeux. Elle ne m'a pas encore vu. Je saisis ma chance et mon bras surgit de l'ombre pour l'attraper. Plus vif que l'éclair la personne s'écarte et se met à d'étaler.

" Attends !!"

Je m'élance à sa poursuite. C'est la première personne que je croise et je n'ai pas envie de croupir ne serait qu'un instant encore dans cette partie du palais dénudée de vie et de charme.

Mon farceur court très vite. Je pique un sprint pour ne pas me laisser distancer et le perdre de vue. Ils nous entraînent dans un couloir à notre droite que je n'avais pas vu. Soudain il bifurque à gauche. Dans ma précipition je m'élance à sa suite et m'étale de tout mon long. Mes pied ont buté contre quelque chose de froid et de dur.

Une vive douleur remonte ma cheville. Une foulure il ne manquait plus que ça. Prudente j'essaie de me relever sans m'appuyer sur ma blessure mais malgré tous mes efforts la douleur est insupportable. Je laisse échapper un gémissement de douleur et m'échoue par terre. Je m'autorise un répit de quelques instants.

Je glisse ma main vers l'obstacle qui m'a fait tomber. Haut de quelques centimètres, glacial et tout glisse je comprend vite de quoi il s'agit. Une marche et donc par conséquent un escalier. Une vague de découragement se déferle sur mon esprit. Il me sera impossible de le monter sans trop souffrir.

De toute façon, mon farceur a du poursuive sa route. Il ne m'a pas attendu. Si je ne m'étais pas amusée à le surprendre sans doute aurait il décliner son identité et bien vouloir me ramener au salon. Mais je me suis laissé griser par la montée d'adrénaline, ne constant mes erreurs que lorsque le mal est fait.

Je frisonne. Le mur en pierre est glacial et ma fine chemise blanche n'arrive pas assez à garder ma chaleur corporelle. Je me penche vers ma cheville et la tâte. Ça va, les muscles et les ligaments ne sont pas touchés. Si je marche doucement, je vais pouvoir avancer. Maintenant vient une question, monter les escaliers et déboucher dans une partie inconnue du palais ou bien revenir sur mes pas et continuer à tourner en rond.Après un temps d'hésitation, je me relève précautionement  et fais peser mon poids du corps sur mon côté gauche.

The REWARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant