Le rendez vous

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Je sautille dans le couloir. Je m'amuse à faire virevolter ma queue de cheval. Mes préparateurs ont été appelés d'urgence pour me préparer. Ils m'ont très peu maquillée car je suis sûre de transpirer. Kalem s'est occupé de ma coiffure pendant que Mélisandre partait à la recherche d'épingles à cheveux. J'ai compris que j'étais la première candidate qui aurait un rendez vous sportif. Toutes les autres étaient à leur avantages  alors que moi je serai toute transpirante mais je m'en fiche car je serai dans mon élément. Et puis je pourrais me rendre compte de la capacité physique de ce Prince.

Mélisandre semble m'avoir pardonnée pour mon attitude de hier soir. Elle a fredonné une chanson pendant que je changeais de tenue. Mon pantalon  a été remplacé par un leggings noir et ma chemise par un débardeur moulant noir lui aussi. J'ai demandé à ce que m'on m'amène une brassière. Si je peux enfin danser que je danse au moins véritablement et que je ne sois pas embêter dans mes mouvements.

Mon équipe n'a pas le droit de m'accompagner au rendez vous mais elle me suit jusqu'à la limite entre ma chambre et le couloir. Je leur fais un petit signe d'au revoir de la main et lorsque je suis arrivée dans le couloir j'ai détalé. Mélisandre aurait dû m'accompagner et me protéger des ardeurs du Prince. J'ai réussi à l'en dissuader lui disant que je ne pensais pas qu'il se jette sur une jeune femme toute luisante de sueur. Elle a levé les yeux au ciel et m'a promis de jurer que le Prince ne pourrait me toucher que lors de la danse. J'ai promis trop heureuse de me retrouver un court instant seule. Je déambule dans les couloirs. Je passe devant plusieurs glaces et je m'arrête devant chacune pour m'exerce aux révérences. Je ne sais pas à quel moment j'ai décidé d'arriver en retard mais cette idée me plait. Heureusement que je n'en n'ai soufflé mot à Melisandre.

La salle est entre ouverte et un rapide examen des lieux m'apprend que
j'y suis seule. Ainsi je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée. Je pensais que le Prince aurait eu la décence de venir ici en premier. Tant pis pour lui. Je me dirige devant une grande console noir qui me semble être une chaîne audio. Mais je me retrouve toute penaude devant cette technologie. C'est nous la musique provenait de vieux tourne disques mais qui avaient le mérite d'être simple d'utilisation. Je me met alors à toucher un peu à tout. Au bout d'un moment, un grésillement sort de ce qui me semble des baffles. Je tourne une molette plusieurs fois jusqu'à ce que j'entende une voix. Elle s'exprime dans la même langue mais a un accent tout à fait inédit pour moi. L'homme parle lentement heureusement mais néanmoins je ne comprends que quelques brindilles :
" Les forces.... Le règne .... La guerre ... "

Je sursaute. La porte de tout à l'heure vient de se refermer vivement. Le Prince est arrivé sans que je m'en aperçoive. Il semble fatigué, des cernes sont apparues au coin de ses yeux depuis hier. J'ai même l'impression qu'il ne s'est pas rasé car je vois une ombre nouvelle sur ses joues d'habitude imberbes. Il s'arrête un instant me regardant puis il entend les mots de l'étranger et soudainement reprend vie. Il court jusqu'à la chaîne et s'empresse de couper le son et tourner le bouton. Il se retourne me regarde et se dépêche d'inspecter les lieux. Il a une expression craintive comme un enfant pris sur le fait. Je le fixe et essaye de comprendre pourquoi il paraît si paniqué. Nos regards se croisent et en un claquement de doigts reprend son visage si froid et inexpressif. Tel qu'il a toujours été.

***

Je suis à bout de souffle lorsque le cinquième morceau s'achève. Je rompt le contact et part m'asseoir plus loin. La fraîcheur que m'offre le parquet me fait du bien. J'ai trop negligée le sport ces derniers temps. Je m'essuie le front qui est perlé de gouttes de sueur. Je jette un coup d'œil discrètement au Prince. Il marche de Long en large pour mieux récupérer. Lui aussi à bien de la peine à respirer. Tout son corps dégage une chaleur que je peux apercevoir. Ses cheveux sont retombés sur son front et lorsqu'il me rejoint il est obligé de les rabattre derrière ses oreilles pour que je puisse voir son visage. L'effort physique a permit à sa chevelure de retrouver de jolie ondulations voir quelques boucles. Cela me fait plaisir, lui aussi doit connaître la corvée de devoir tous les jours devoir laqués ses cheveux au bon plaisir de la Reine.

The REWARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant