Mal-être grandissant

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La tête dans la main, le coude sur la table, je touillais distrènement mon chocolat chaud, qui devant être froid maintenant, depuis une dizaine de minutes.

- Salut ma belle! s'exclama quelqu'un en s'installant face à moi.

Je tourna mon regard vide vers Minho, qui engloutissait son petit-déjeuner à une vitesse incroyable.

- Tu as l'air fatiguée, remarqua-t-il en s'arrêtant de manger.

- J'ai très mal dormit cette nuit, expliquais-je en me redressant.

La journée de la veille me revenait sans cesse en mémoire et je n'avais pur fermer l'oeil de toute la nuit. Je n'avais même plus la force d'en vouloir à Minho d'avoir été parler à Newt de ce qui s'était passé avec Gally.

- Tu vas faire quoi aujourd'hui? demanda-t-il en se levant.

- Il y a la réunion du conseil pour savoir à quel métier je conviens le mieux, répondis-je en le suivant dans son mouvement.

Il hocha la tête et se mit à courir en direction du labyrinthe.

- A ce soir alors, s'écria-t-il avant de s'y engouffrer.

Je soupira et me ressis lourdement, laissant ma tête tombé entre mes bras.

- On dirait que tu as passé une sale journée hier.

Cette voix... Je la reconnaitrais entre milles. Je releva brusquement la tête en direction de Gally. Celui-ci avait un sourire sarcastique que j'avais envie d'arracher. Je lui lança un regard meurtrier et il partit en ricanant.

***

- Si nous sommes là, c'est pour trouver un métier qui correspond bien à Alyson, commença Alby de sa voix forte.

Nous étions en ce moment même dans la cabane qui servait de salle du conseil. J'étais assise sur une chaise, au milieu, alors que tous les blocards étaient installés sur des banc en face de moi. Je me sentais bien seule. Il y avait juste les matons qui étaient derrière moi, sur des chaises, disposés l'un à côté de l'autre. Alby et Newt restaient debout afin de présider le conseil. Il manquait évidemment Minho et tous les coureurs, étant donné qu'ils étaient partis dans le labyrinthe et qu'aucun nouveau ne pouvait être coureur.

- Je vais commencer par interroger un à un les matons sur ses capacités, continua Alby.

Il se retourna ensuite vers le premier maton.

- Winston, c'est à toi.

Le chef des trancheurs se leva afin de faire face à Alby.

- Eh bien, je pense que le métier de trancheur n'est pas fait pour Alyson. Elle a à peine franchie le seuil de la grange qu'elle s'est sentie mal et on a dû l'amener à l'infirmerie, expliqua-t-il sous le ricanement des autres blocards.

J'esquissais moi-même un sourire. C'était vrai que cette journée avait été une véritable catastrophe, surtout en pensant à ce qui s'était passé à l'infirmerie. Je perdis directement mon sourire en repensant à cela. Lorsque je releva la tête, Newt me regardait en fronçant les sourcils, ayant vu mon changement de comportement. Je fis alors mine de m'intéresser à mes ongles.

- D'accord! Merci Winston! s'exclama Alby en lâchant un petit rire. Zart?

Winston se ressit afin de laisser la parole au chef des sarcleurs.

- Je pense qu'Alyson à sa place chez les sarcleurs. Elle est déterminée, dévouée, pas feignante et n'a pas peur de se salir les mains. Lors de la journée d'essai, elle a fait un excellent travail, dit-il avant de se rasseoir.

Je remerciais d'ailleurs celui-ci d'un signe de tête.

- Bien! Continuons! Jeff! ordonna Alby.

Le petit métisse se leva à son tour.

- Alyson a fait du très bon boulot lors de sa journée d'essai. Elle n'a pas peur des piqures ou de la vue du sang et elle aime soigner les autres.

Celui-ci se rassit après avoir donné son point de vie. Alby hocha la tête, tandis que Newt prenait des notes sur un calpin, et passa à quelqu'un d'autre.

Après avoir passé plusieurs matons, la parole vint à Gally. Je me crispa, m'attendant au pire venant de lui. Celui-ci se leva, regardant tout le monde de haut, comme à son habitude.

- Elle n'a pas se place chez les batisseurs. D'une, elle a le vertige et de deux, elle est trop fragile, pas assez forte et arrogante, expliqua-t-il.

Moi? Arrogante? Je n'en croyais pas mes oreilles et à la tête de Newt, lui non plus. Il lança un regard noir à Gally et je vis bien qu'il voulait répliqué quelque chose mais étant donné qu'Alby n'était pas au courant de notre désaccord, il ne le fit pas. Gally se rassit alors que des murmures se faisaient entendre de la part des blocards, créant un gros brouhaha.

- STOP! cria Alby. Taisez vous bande de tocards! ordonna-t-il.

Le silence revint instantanément.

- Bon, je vais vous demander de tous sortir et on va délibérer avec les matons.

Je me leva en même temps que tout le monde pour sortir. Je me sentais mal dans cette pière étouffante. J'avais besoin d'air. Un fois dehors, je souffla un bon coup et respira un bon bol d'air frais.

***

Au bout d'une dizaine de minutes, les matons sortirent, suivis d'Alby et de Newt. Celui-ci siffla pour réclamer le silence. On se tourna tous vers eux.

- Nous avons pu délibérer Newt et moi avec les matons et il a été décidé que, étant donné qu'il nous manque un medjack et des sarcleurs, elle serait à mi-temps dans les deux métiers. Un jour sur deux, elle sera medjack et l'autre jour, elle sera sarcleur.

Je fis un sourire de remerciement à Alby, étant donné que c'était les deux métiers que j'avais le plus apprécié. Les blocards vinrent me prendre dans leur bras pour me féliciter.

***

J'avais passé le reste de l'après-midi couché dans mon hamac. Je n'avais envie de voir personne et de rester seule. Je repensais sans cesse à mon arrivée ici et à tous les évènement qui s'étaient produits. Pourquoi Gally m'en voulait tant? Peut-être parce que j'étais une fille. Je n'en savais strictement rien mais je vivais de plus en plus mal cette situation. Je n'avais pas envie de rester enfermée toute ma vie dans un foutu labyrinthe, entourée de personnes qui ne m'aimaient pas et sans aucuns souvenirs. J'espérais tant que Minho trouve enfin une sortie à cet enfer. Mais c'était peine perdue. Il était encore revenu bredouille de sa journée. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Le métier de coureur était certainement le métier le plus dur et le plus dangereux du bloc. Et il ne pouvait pas trouvé une sortie en claquant des doigts.

Je m'endormis en espérant avoir une meilleure journée le lendemain.



Tome 1: La nouvelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant