Aveux

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Je fus réveillé par la lumière du jour qui filtrait à travers mes paupières et par des voix lointaines. Je sentais quelqu'un qui avait pris ma main dans la sienne. J'ouvris un oeil et le referma aussitôt après avoir été éblouie par la lumière du soleil. Après un effort considérable de ma part, je réussis à ouvrir les deux yeux. Je distingua tout d'abord des silhouettes floues. Lorsque mes yeux se furent habitués à la luminosité ambiente, je remarqua que j'étais à l'infirmerie. Clint et Jeff venait de sortir et j'aperçut alors Newt. C'était lui qui me tenait la main, assis sur une chaise à côté de mon lit.

Lorsqu'il vit que je le regardais, il se redressa vivement.

- Aly !!! s'écria-t-il. Comment vas-tu?

Voyant que je voulais me relever, il m'aida à me redresser, jusqu'à que je sois assise sur mon lit.

- Euh... eh bin.... sa va à peu près, bafouillais-je en jetant un rapide coup d'oeil à la piéce.

En vérité, j'avais peur de faire face au regard de Newt. Je me souvenais très bien de ce qui s'était passé et de ce que j'avais fait. Comment avais-je pu vouloir abandonner si vite? Cela ne me ressemblais pas... enfin je pensais.

Une douleur au bras me fit grimacer et je remarqua alors qu'un bandage me couvrait entièrement l'avant-bras. Newt me pris la main, ce qui me força à le regarder. Ses traits s'étaient durcis et je pouvais parfaitement comprendre sa colère. Si un de mes amis avait décidé d'en finir avec la vie et qu'il survivait, moi aussi je serais en colère contre lui.

- Pourquoi as-tu fais ça? me demanda-t-il froidement.

Sa froideur me fit de la peine et la culpabilité m'envahit.

- Je....je....tu ne peux pas comprendre! bégayais-je en baissant la tête.

Il me releva la tête d'un mouvement sec.

- Je ne peux pas comprendre?? répéta-t-il durement. Tu crois vraiment cela?? Je suis tellement bête que je ne peux pas comprendre? c'est ça??

Il était très remonté contre moi. Remonté et en colère. Mais je voyais aussi de la tristesse et de la peur dans ses yeux bruns. Il me fixais avec incompréhension et devant son regard, je ne tins plus. Une larme coula sur ma jour, puis une deuxième et ainsi de suite. Un flot de larmes dévalèrent mes joues. J'avais du mal à respirer, je hoquetais. Newt me regarda, perdu, ne comprenant pas mon soudain changement d'humeur. Il me pris alors mes deux mains dans les siennes en me regardant dans les yeux.

- Que se passe-t-il Aly? me demanda-t-il d'une voix douce.

Toute colère avait disparu de son visage. Je réspirais un grand coup, tentant de calmer ma crise de larme.

- Je.... je suis... tellement.... faible, avouais-je entre deux hoquet dûs aux larmes. Je... je suis une fille et vous.... vous êtes tous des gar...garçons, continais-je. Je me sens.... tellement seule... Et puis.... il y a Gally qui... qui me déteste.... Il est tellement.... tellement horrible avec moi.... et .... et ce garçon à l'infirmerie qui a essayé de.... de....

En repensant à ce moment, mes larmes redoublèrent. Newt me prit immédiatement dans ses bras en me berçant. C'était un vrai ami. Avec Minho, c'était les deux seuls personnes en qui j'avais pleinement confiance. Après quelques minutes dans ses bras où il me chuchotais des "chut! Calme toi! Je suis là!", je me calma enfin. Mes larmes cessèrent et Newt se recula en essuyant les dernières larmes présentes sur mes joues avec ses pouces.

- Tout d'abord, commença-t-il en reprenant mes mains, c'est quoi cette histoire de garçon et d'infirmerie??

Je me mordis la lèvre. Avec mon flot de parole, j'avais oublié qu'il n'était pas au courant de toute l'histoire. Je soupira. De toute façon, il aurait bien fallut le lui dire un jour ou l'autre. Je pris une grande inspiration et commença mon expliquation.

- Après que Gally m'ait laissé seule sur le toi, j'ai passé ma fin de journée à l'infirmerie, tu te souviens?

Après un bref hochement de la tête de sa part, je continua.

- Et bien un gars qui travaille avec lui est venu me rendre visite... mais ce n'étais pas une visite de courtoisie, hésitais-je. Il a d'abord essayé de m'embrassé mais je l'ai repoussé. Il m'a gifflé et m'a poussé sur le lit en essayant de me déshabiller. J'ai réussi à lui échapper en lui donnant un coup de genoux.

Je sentis Newt se crisper. Lorsque je le regarda, je découvris son visage fermé, ses lèvres pincés. Il était en colère. Ses mains serraient si fort les miennes que j'eus mal.

- Qui c'était? demanda-t-il durement.

Je baissa de nouveau la tête.

- Je... je ne préfère pas le dire. C'est déjà assez pénible d'en parler. Si je te le dis, c'est parce que j'ai confiance en toi. Si tu le punis, il va encore s'en prendre à moi.

- Mais comment veux-tu que je laisse passer ça? s'éxkama-t-il en se levant et en commençant à faire les cent pas.

- Ce n'est pas tout, murmurais-je.

Newt se stoppa et revint vivement vers moi en se rasseyant sur mon lit.

- Hier, Gally est venu se faire soigner à l'infirmerie et il... il m'a menacé. Il m'a dit que si je t'en parlais, il me ferait vivre un enfer. Et c'est à ce moment là que t'es arrivé. Et puis après, tu connais la suite, je suis faible et j'ai craqué.

Newt me prit le menton avec son doigts et me le releva afin que je le regarde dans les yeux.

- Si cela ne tenais qu'à moi, je bannirais tout de suite ceux deux pourritures.... mais, continua-t-il en voyant mon regard s'alarmer, si tu ne veux pas que je le fasse, je ne le ferais pas. Par contre, je veux qu'au moindre problème à partir de maintenant, tu me prévienne, c'est compris?

J'hocha la tête, soulagé de lui avoir tout révélé et qu'il n'en parle à personne. Il soupira et repris la parole.

- Deuxièmement, tu es loin d'être faible. Je... je connais quelqu'un qui est encore plus faible que toi.

J'haussa un sourcils, ne sachant pas de qui il parlait. Il soupira à nouveau et vint s'asseoir près de moi, dos contre le mur, mettant mes jambes par-dessus les siennes, comme si il s'apprêtait à me raconter une longue histoire.

- Je suis arriver il y a deux ans ici, dans les premiers. Je pense que tu as remarqué que je boîtais?

Après un acquièçement de ma part, il continua.

- Au début, j'étais coureur. Seulement voilà, ce qu'il y a derrière le mur... est pire que tout ce que tu peux imaginé. J'avais très peur. Tous les matins, j'allais dans le labyrinthe sans vraiment en avoir envie. Ne trouvant pas de sortie, j'ai commencer à baisser les bras, à perdre espoir. Je ne suis pas bien fièr de cette époque là et de ce que j'ai fait. Toujours est-il qu'il n'y avait pas encore nos règles, la communauté n'était pas ce qu'elle est maintenant, on était tous perdu, sans repères, moins confiants les uns envers les autres. Alors un jour, lorsque le labyrinthe s'est ouvers le matin, j'y suis entré comme à mon habitude. Sauf que ce jour là, je suis monté que l'un des murs, aussi haut que je le pouvais... et j'ai sauté.

J'ouvris de grands yeux sous la surprise. Je ne m'attendais pas à cet aveu.

- C'est Alby qui m'a retrouvé et qui m'a ramené au bloc. Depuis ce jour là, je ne suis plus coureur et je boîte. On a aussi instauré nos règles. On a bâti notre communauté et au fil des mois, elle s'est agrandit. On a aussi eu des jours sombres, on a perdu des camarades mais on essaie d'avancer, de rester optimiste. Et maintenant, ça va mieux.

Je compris qu'il avait fini son récit. A mon tour, je pris ses mains dans les miennes, l'obligeant à me regarder.

- Toi non plus tu n'es pas faible. C'est humain d'avoir peur et d'être perdu en arrivant dans cet endroit. Mais sache que... je suis là et... tu n'est pas seul.

Je lui souris chaleureusement et il me le rendit. Pendant quelques minutes, on ne cessait de se regarder dans les yeux. Les miens descendirent jusqu'à ses lèvres, que je mourrais d'envie d'embrasser. Je me mordis la lèvres, ce qu'il remarqua. Saleté de tic nerveux! Son sourire s'agrandit et sans que je ne sache comment ni pourqoi, nos têtes se rapprochèrent, ainsi que nos lèvres.



Tome 1: La nouvelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant