Minho

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La nuit était maintenant tombé sur le bloc. La fête battait son plein. Les garçons avaient fait un feu de camps, certains tapaient sur des sortes de tambours pour faire de la musique, d'autres dansaient, faisaient des acrobaties. Tout le monde mangeaient, buvaient, s'amusaient, rigolaient...

J'étaient assise sur un tron d'arbre qui faisait office de banc, regardant la foule qui s'aglutinait autour du feu, criant "Blocards! Blocard! Blocards!". Je n'était pas vraiment d'humeur à faire la fête. J'étais encore perdue. J'avais du mal à me faire à cette nouvelle vie qui commençait.

Au loin, j'aperçus Minho qui était également assis sur un tron d'arbre, seul, éloigné du feu et des cris. J'eux une pointe de remord par rapport à ce que je lui avais fait un peu plus tôt dans ma journée. Je me leva et me dirigea vers lui. Arrivée à sa hauteur, je m'assis à côté de lui, en tailleur. Il fit mine de pas me voir.

Je soupira et me lança.

- Je voulais te dire que j'étais désolé pour tout à l'heure, avouais-je en gardant la tête baissé.

Il tourna enfin la tête vers moi. Je ne vis ni trace de colére, ni trace de rancune dans son regard.

- Tu sais, j'ai déjà connu pire. Je ne peux pas t'en vouloir. Tu as eu peur et on est tous passés par là, m'expliqua-t-il.

Je put reprendre une réspiration normale, sachant qu'il ne m'en voulait pas. Puis mes yeux furent attirés par ce qui se passait au loin. Des garçons étaient en train de se battre mais ça avait plus l'air d'un jeu.

- Que font-ils? demandais-je en pointant mon menton en fonction du petit groupe.

Minho regarda ce que je lui montrais et reporta son attention sur moi.

- Ce sont les bâtisseurs. C'est un jeu pour eux de se foutre sur la gueule.

Il n'avait pas vraiment l'air d'apprécier ce "jeu". Il m'apprit que c'était Gally qui l'avait inventé. Il n'avait pas vraiment l'air de l'apprécier non plus, ce qui nous faisait un point en commun.

- Ils sont peut-être habile de leur main il leur manque une case là-haut, dit-il en pointant sa tête de son doigts.

Je rigola à sa blague et reprit bien vite mon serieux.

- Je... j'ai l'impression que... commençais-je en triturant mes mains, cherchant mes mots. J'ai l'impression que tout le monde me regarde de travers depuis que je suis arrivée, comme si j'avais une maladie contagieuse.

Cela me faisait du bien de parler de mon mal-être et de ce que je ressentais à quelqu'un. Et j'avais l'impression de pouvoir trouver une oreille attentive en la personne de Minho. Celui-ci soupira et déposa son assiette, qu'il avait dans les mains depuis le début de notre conversation, à terre et se tourna vers moi.

- Tu sais, pendant deux ans, il y a toujours eu que des garçons au blocs. Donc l'arrivée d'une fille à de quoi en perturber certains. Quand je suis revenu du labyrinthe et que je t'ais vu, j'ai moi-même été surpris. Je ne m'attendais pas du tout à l'arrivée d'une fille aujourd'hui. Quand Gally m'a demandé de t'attraper, j'ai eu un temps d'hésitation tellement j'étais surpris. Certains doivent se dire qu'il va se passer quelque chose de grave, étant donné ce changement, avoua-t-il. Mais ça leur passera, ne t'inquiètes pas.

Je l'écoutais attentivement. De ce point de vu là, c'était vrai qu'il y avait de quoi être surpris.

- Mais tu devrais faire attention, me prévint-il.

Je le regarda en fronçant les sourcils. Voyant que je ne comprenais pas, il continua son explication.

- Tu es la seule fille que l'on connaisse, ou que l'on croit se souvenir et disons que... hésita-t-il, tu es seule au milieu d'une vingtaine de garçons avec les hormones qui les travaillent.

J'ouvris la bouche de stupeur, voyant où il voulait en venir.

- Je n'avais pas pensé à ça, murmurais-je pour moi-même mais il entendit.

- Fais surtout attention à lui, me chuchota-t-il en me montrant Gally qui mettait un petit brun à terre.

J'hocha la tête. Ce qu'il venait de me dire ne me rassurait guère. Mais il avait raison. J'étais seule avec vingts garçons au tour de moi. Seule, fragile et vulnérable.

***

J'avais passé la soirée à discuter avec Minho qui s'était avérer très sympas, à l'écoute et compréhensif. Il m'avait avoué qu'il ne se mélangeait pas trop aux autres et qu'il était plutôt du genre discret, ce que j'avais remarqué. Il m'avait également éxpliqué toutes les fonctions d'un coureur. Cela m'avait l'air très fatigant et éprouvant physiquement. Minho était le garçon qui courait le plus vite de tout le bloc, ce qui lui avait valu le rôle de chef des coureurs par Alby.

- Tiens, me dit-il en me tendant quelque chose que je ne ditingua pas vraiment dans la pénombre.

La fête était maintenant terminée. La plupart des garçons dormaient déjà à points fermés. Winston, qui était dans le hamas à côté du mien, ronflait déjà. Minho était dans l'autre hamac qui se situait à ma droite.

Je pris l'objet qu'il me tendit et découvrit un petit morceau de miroire. Je l'interrogea du regard.

- C'est à Alby et il me l'a chargé de te le prêter.

- Pour quoi faire? demandais-je.

- Eh bien, je suppose que tu ne te souviens plus de ton apparence, répondit-il.

Je tilta. Avec cette journée mouvementée, j'avais complétement oubliée de me demander à quoi est-ce que je pouvais bien ressemblée. Je souffla un bon coup pour me donner du courage et me regarda dans ce fameux miroir.

J'y découvris une jeune fille d'à peu près dix-huit ans. J'avais les cheveux bruns descendant en cascades de boucles brunes dans mon dos, encadrant un visage à la peau laiteuse, sans aucunes imperfections. Mes yeux étaient d'un bleu-gris magnifique. Mon petit arrondi me donnait un air enfantin et ma bouche pulpeuse était d'un rose naturelle. Mes sourcils bruns étaient bien dessinés et j'avais de longs cils. Je me trouvais plutôt jolie mais j'avais besoin de l'avis d'un garçon. Je reposa le miroir et regarda Minho droit dans les yeux.

- Tu me trouve comment? demandais-je en brisant le silence qui s'était installé lors de ma contempation.

Minho faillit s'étouffer sous la question. Il me regarda en ouvrant grand les yeux, la bouche ouverte.

- Co...comment ça? bégaya-t-il.

Je leva les yeux aux ciels et reformula ma question.

- Comment tu me trouves... physiquement?

Comprenant le sens de ma question, il baissa les yeux et je put même voir une petite couleur rouge lui teinté les joues.

- Eh bien... commença-t-il en bafouillant, tu... tu es très... très jolie.

Il releva les yeux vers moi et je vis qu'il était sincère, qu'il ne mentait pas. Je rougis à mon tour, contente de sa réponse.

- Eh bin... merci! répondis-je en le prenant dans mes bras.

Je le sentis se tendre. Il ne devait pas avoir l'habitude des câlins. En y réflechissant bien, cela m'étonnait que les garçons se fassent des câlins entre eux et ayant plus sa mémoire, il ne devait pas se souvenir de sa mère lui faisant des câlins. Je me recula en souriant. Il me sourit à son tour.

- Bon! s'exclama-t-il en se levant pour se diriger vers son hamac. Alby et Newt sont en train de faire la ronde du soir. On ferait mieux de se coucher.

J'approuva son idée et me glissa dans mon hamac, fermant les yeux pour laisser venir le sommeil m'emmener dans le payx des rêves, voyant à peine la lampe de Newt se poser sur nous pour vérifier que l'on dormait.








Tome 1: La nouvelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant