Chapitre 2: La mort ou la vie

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Une tape sur sa tête réveilla le Bêta.
Une tape infantile.
Il releva vite la tête et vit que le petit Metias se tenait devant lui, un sourire aux lèvres.
-Je peux avoir à manger monsieur?
Il rit devant son surnom et, tout en laissant Ethan glisser sur le siège qu'il occupait, se leva pour aller lui chercher à manger.
Il en trouva dans la pièce a côté, qui était l'immense cuisine de la base.
Il rapporta un plein plateau de nourriture à l'enfant et l'observa manger en silence. 
Après avoir finit de manger, le petit lui offrit un sourire fabuleux et lui demanda si il pouvait réveiller son ami.
Il concèda se disant qu'il serait heureux de le voir éveillé après une journée d'attente.
Il avait vu juste.
Il leur expliqua qu'il devait partir, après quelques minutes passées à parler avec eux.
Il salua les deux amis en un sourire et s'en alla, donc.
Il retrouva ensuite l'Alpha, se trouvant une fois de plus dans le bureau de Earth, attendant les ordres pour la prochaine mission.
-Alpha, numéro 5306, vous partez d'ici dès aujourd'hui. À pied. Vous devez tuer tout ce qui bouge là où nous vous l'indiqueront.
Ils hochèrent de la tête et filèrent vers leur chambre pour récupérer leur affaires.
Tuer tout ce qui bouge...
À lui, cela lui paraissait horrible.
À elle, normal voire habituel.
Pourquoi devaient-ils partir aussi tôt?
Un hurlement douloureux parvint à l'oreille fine de l'Alpha, si violent qu'elle s'effondra à terre.
- Tu as entendu ce hurlement? demanda le matricule 5306 sans la regarder.
Elle se releva péniblement, son partenaire n'ayant rien remarquer.
-Metias... souffla-t-elle.
Un deuxième cri déchirant retentit.
Elle tomba de tout son poids sur le sol, la douleur du bruit l'anéantissant.
La modification lui avait offert une ouïe fine.
Trop fine.
Il l'aida à se relever, l'ayant vu et entendu tomber à terre, cette fois-ci.
-Et maintenant Ethan. Partons vite, je n'en supporterai pas plus.
-Qu'est-ce qu'il se passe?! s'énerva le Bêta.
Elle garda son calme et le regarda droit dans les yeux.
-Peut-on partir s'il-te plaît?
-Pas sans explication, décida-t-il, prêt à défendre ses convictions.
-Demande à Earth et rejoint moi là-haut, je n'ai rien le droit de dire,moi.
Elle lui sourit, faussement, tourna les talons, prit ses affaires et partit.
Les gémissements de douleurs qu'elle entendait en traversant les couloirs lui donnaient la nausée.
À son plus grand malheur, elle croisa un brancard sur lequel était installé un enfant, endormi. Ses traits étaient tirés et il semblait mal à l'aise.
Malgré les cheveux bleu océan que l'enfant avait, elle n'eu pas de mal à comprendre qu'il s'agissait de Metias, ayant survécu à la transformation.
Elle frissonna de dégoût et continua son chemin vers les escaliers qui menaient à la surface.
Une fois sur la terre ferme et naturelle, elle tomba sur le sol, à genoux.
Elle se prit la tête entre les mains et soupira.
Earth allait-elle révélé la tragique vérité au numéro 5306?
Allait-elle vraiment lui raconter par quelles horreurs il était passé pour devenir ce qu'il était?
Cela était fort peu probable.
Pas le bon moment.
Elle allait lui mentir.
Nauséeuse, voilà comment l'avait laissé la vue de Metias, elle, l'Alpha.
Un bruit léger et fin la fit se relever.
Au dernier moment, elle évita une balle qui avait bien faillit se loger dans son pied.
Au sommet d'une des maisons de la ville, se cachait un sniper.
Elle le savait au bruit qu'il faisait.
Elle allait devoir rivaliser avec lui, seule.
Mais, lui n'était pas seul.
Des pas venant dans sa direction le lui avait confirmé.
Elle posa toute ses affaires sur le sol et attacha sa ceinture de combat.
D'un pas lent sur le côté, elle évita ce qui aurait put lui être fatal.
Une immense hache était plantée à quelques centimètres de son pied, enfoncée dans le sol.
Une jeune fille aux longs cheveux roses tentait de la sortir de là.
Une micro expression de joie traversa le visage de la fille et, ainsi, l'Alpha évita un coup de faux.
Grâce à la modification de l'expression faciale de la jeune fille et son ouïe développée, elle avait à nouveau évité la mort.
La faux ne s'étant pas plantée dans le sol, le jeune homme qui l'avait en main la donna à la fille qui lui laissa sa hache géante.
Une balle déchira l'espace et se logea dans le sol, à moins d'un centimètre du pied de l'Alpha, une fois de plus.
Cette fois-ci, elle décida de contre-attaquer, lassé d'être la cible et non l'assaillante.
L'homme retira la hache du sol.
Elle sortit son sabre du fourreau qui était accroché à sa taille par la ceinture.
Il était temps de donner une petite leçon au trois suicidaire qui avaient voulu s'en prendre à elle.
Une leçon à ces humains envoyés pour la liquidée.
Une autre balle arrivait à plus de cent kilomètre heure droit sur elle.
Elle le savait au bruit du vent déchiré.
Elle savait même que le sniper se trouvait en haut d'un toit, à une centaine de mètres.
Elle toisa du regard les deux personnes qui lui faisaient face, augmentant sa prise sur son arme.
Le vent avait soufflé sa capuche et sa longue chevelure lavande était à découvert.
Les ennemis pourraient la retrouvée, vu qu'elle les laisseraient vivant, mais plutôt blessés.
Peut-être tuerait-elle le sniper...
Elle pencha la tête à droite et le sifflement de la balle qui passait sur sa gauche lui donna mal à la tête.
Elle murmura un "Vous aussi" quand elle remarqua que la fille avait des cheveux roses.
Même si elle l'avait déjà vu et remarqué, elle venait seulement de faire le rapprochement.
Eux aussi avaient subit une transformation, mais, à la manière des Humains.
Un sifflement rapide arriva aux oreilles de l'Alpha qui manqua de se faire trancher le cou.
Elle avait encore, oui encore, évité la mort.
Elle jouait clairement avec.
Et la ligne sanguine qui était dessinée sur son cou montrait que la mort n'était pas prête d'abandonner la partie.
L'Alpha prit donc la décision de montrer à son adversaire qu'elle aussi, elle n'était pas prête de perdre.
En un geste vif et précis, elle tailla la jambe du garçon qui tomba à terre.
Une tâche de sang apparut sur le pantalon tranché du jeune homme.
Un pincement au coeur de l'Alpha se fit ressentir quand elle vit que celui qu'elle attaquait avait la même chevelure charbon que Metias, avant la Torture.
Une lueur de rage traversa les yeux de la jeune femme qui était face à elle quand le jeune garçon tomba à terre.
Il grimaçait de douleur mais réussit tout de même à hurler à son amie:
-Attention, Malaury !!!!!
Trop tard...
Le bruit de la chair tranchée résonna dans les cieux.
La fille poussa un hurlement perçant.
Elle s'écroula à terre, la respiration hachée.
Bon nombre de larmes roulaient sur ses joues.
Une flaque de sang s'était formée sous elle.
Sang qui était aussi sur la lame de l'arme appartenant à l'Alpha.
Alpha qui sentit sa nausée revenir avec la vision du liquide écarlate.
Elle rangea promptement son arme dans son fourreau et, évitant une énième balle d'un mouvement de bras, récupéra le peu d'affaires qu'elle avait laissées au sol.
Le vent était devenu glacial, pénible.
Vraisemblablement, elle avait gagné sa partie face à la mort.
"Face à la faucheuse" pensa-t-elle en souriant.
Elle se demanda si quelqu'un  de la base allait sortir, voir les deux jeunes écroulés et les tuer.
Elle se dit que, quoi qu'il arrive, elle ne le ferait pas.
Toute son attention fut portée aux deux partenaires qui agonisaient à terre.
Elle se contenta d'éviter les balles qui lui étaient destinées.
Le brun avait rampé jusqu'à Ladite Malaury qui respirait bruyamment.
La rose se vidait littéralement de son sang.
L'Alpha soupira quand elle se sentit déglutir.
Elle devait supporter la vue du sang, en grande quantité.
Les blessures, les membres arrachés, les personnes brûlées vives; elle avait tout vu.
Alors pourquoi le sang lui faisait cet effet lorsqu'il était en grande quantité?
Peut-être avait-elle eu un traumatisme inconscient lorsqu'elle était encore un peu humaine.
Elle n'en avait aucune idée et personne ne lui donnerait la réponse à ses questions.
Des pas pressés, lointains, résonnèrent dans l'esprit de la jeune femme.
Un hurlement brusque lui parvint à son tour.
- ALPHA!!!!!
Elle se tourna vers la silhouette qui se dessinait au loin, semblant sortit du sol.
Inconsciemment, elle s'était éloignée, bien éloignée, de la base en se battant.
Elle comprit, à la voix familière, que la personne qui la hêlait n'était autre que Numéro 5306.
Elle l'attendit donc, les mains sur les hanches comme lorsqu'ils s' étaient rencontrés, à la capitale brûlée.
Là où ils devaient retourner.
Paris.
Capitale française.
Rayée de la carte.
Il la rejoignit finalement, après une petite course, tout sourire.
-Alors? questionna la jeune fille, ne prêtant plus attention à ses anciens adversaires.
-Elle n'a rien voulut me dire! répondit-il en souriant.
Elle se retint de rire en comprenant que le sourire cachait une colère plutôt forte.
-Tu finiras par le savoir. Tôt ou tard.
-Tôt, espéra-t-il.
Elle le vit lancer un regard vers les deux jeunes gens qui agonisaient et lui fit signe de la suivre pour détourner son attention.
- On rentre au bercail, expliqua-t-elle.
- On va retrouver Water et Fire alors?
-Sûrement.
Il lui emboîta le pas et sembla décidé de lui parler comme si il n'avait rien vu.
Ainsi, sans avoir grand chose avec eux, ils partirent pour une longue marche vers Paris, suivant les instructions qui les forçaient à utiliser leur endurance.

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