Défaillance

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Tout commença lors d'une soirée entre amis à l'entrée d'un petit bois. Alcool, tabac et amuse-gueules annonçaient un ton festif. Abel, Arèn et Gabriel, comme d'autres, y étaient conviés. De la musique sortant d'une enceinte, des débats de tout genres, des rires, des danses. L'alcool montait rapidement aux têtes ; Gabriel, parmi d'autres, le teint mal et l'eut mauvais. Il s'introduisit dans un débat géopolitique - très poussé à cette heure et à cette dose d'alcool ingérée - et commença à développer des propos sans queue ni tête dont personne, et lui moins encore, ne saisissait le sens. Abel, l'esprit embrumé et les oreilles engourdies, pria ses congénères de faire moins de bruit (avec la politesse et le tact dus à son état). Gabriel, irrité d'avoir été interrompu dans sa réflexion, riposta :

- Mais tu vas fermer ta gueule, sale pédé ! Retourne sucer des bites , tu nous saoules, là !

Cette déclaration ne fit qu'agrémenter les rires et fit sombrer Abel dans une rage folle ; Arèn se redressa immédiatement, mais prit la peine d'attendre une quelconque réaction pour intervenir. Réaction de son âme-sœur qui fut instantanée : Abel se leva brusquement et, de son instance, surplomba son pauvre ami ivre, ce qui stoppa toute activité et créa une fixation sur l'évènement. 

- Ose répéter.

Sa gravité imposa un respect craintif . Leurs regards se croisèrent : Gabriel déconcerté, Abel menaçant.

- Vas-y mec, me regarde pas comme ça !

- Abel, enchérit l'assemblée incompréhensive face à son agressivité, calme-toi ; qu'est-ce qui te prend?

- Ouais grave, c'est bon, arrête de faire ton coincé du cul ; j'ai rien...

- Ferme ta gueule, putain ! D'où tu ...

- Abel !

Tout les yeux se tournèrent vers Arèn.

- Calmez-vous , on dirait des gamins, sérieux. Vous êtes bourrés tout les deux, ok ? Alors vous soufflez, vous vous excusez et vous arrêtez de boire. 

- Mais, rétorqua Abel comme un enfant capricieux, c'est lui qui m'a...

- Abel, tais-toi, ça suffit, insista Arèn d'un ton paternel ; viens faire un câlin.

Il n'hésita pas longtemps à rejoindre son amant parmi les rires joviaux et passa le reste de la soirée en position fœtale collé à Arèn pendant que celui-ci lui caressait sagement le dos pour le réchauffer. Dans les environs de deux heures du matin, la fatigue se fut sentir et avec elle le temps de rentrer chez soi ; Abel devait dormir chez son meilleur ami, avec lequel il avait, par ailleurs, à s'expliquer sur un certain nombre de choses. Ils se firent temporairement raccompagner par Arèn qui prenait le même chemin. Au moment de se quitter, il y eut une gène qui fut brisée par un Gabriel bougonnant : "Allez-y, je regarde pas". Les amants s'échangèrent un mince sourire puis s'approchèrent l'un de l'autre ; Abel qui s'attendait à un tendre contact des lèvres, fut surprit par l'entrée fracassante d'une langue dans sa bouche. Il lui fut offert un baiser langoureux, presque fiévreux. "Reste sage, mon ange ; je te préfère honteux qu'impulsif", lança Arèn dans un dernier élan de vivacité avant de s'en aller vacillant sans se retourner. 

Dans la chambre de Gabriel, des excuses de sa part rompirent un lourd silence ; des explications les suivirent.

- En fait, je pense que je suis jaloux d'Arèn.

- Jaloux ??

- Ouais... Mais t'inquiètes, pas dans ce sens-là. C'est que, depuis le début de l'année, tu me parles moins, tu m'appelles plus ; une fois, tu m'as même zappé dans les couloirs. C'est seulement quand tu m'as tout expliqué que je me suis dit " Merde, il m'a volé mon meilleur ami, ce salaud !"...Tu vois, ce qui me choques le plus dans tout ça, c'est pas que tu sois... enfin voilà quoi ; c'est que tu m'aies oublié à cause de lui. Maintenant, bien sûr que je comprends mieux, mais ça fait mal de se sentir remplacé en même pas trois mois... Je me suis senti trahi, genre ; je te dis ça cash, mais genre, j'en ai vraiment souffert, je te promets. 

Abel n'avait rien à répondre. Il avait, sur lui, le poids de la culpabilité, le choc de l'aveu.

- Gab... tu peux pas savoir à quel point je m'en veux. J'ai vraiment aucune excuse. Je me sens vraiment trop mal. J'ai agi comme un connard... Mais je savais vraiment pas quoi faire, il m'obsédait ;  vraiment, j'avais aucun contrôle sur mes sentiments...

- Mais je te parles pas de tes sentiments, là, je te parle des miens ! Et puis c'est pas parce que t'es obsédé par un gars que ça te donne le droit de me zapper.

- Ouais je sais, mais...

- Arrêtes de dire "mais".

- Ok, désolé, mais...

- Tu le fais exprès ?

- Mec, Gab, je suis désolé, j'aurai jamais dû faire ça... J'aurai dû t'en parler, je suis vraiment désolé...

- Hé bah voilà ! Tu vois quand tu veux, que tu peux t'excuser tranquillement ; là on arrive à quelque chose, conclut-il avec un large sourire plus perceptible dans sa voix que dans l'obscurité de la pièce.

Il changea immédiatement de sujet, comme pour rattraper ces mois d'absence de communication, pour les emmener dans une conversation qui les garda éveillés jusqu'à l'aurore.

Arèn, quant à lui, n'était pas rentré chez lui, mais avait préféré errer dans la froideur de la nuit.      Abel, se disait-il, Abel, mon Abel, pourquoi es-tu Abel ? Renie ton baptême, abdique tes dogmes; ou si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serais plus Arèn. Ta confession est ton ennemi ; tu n'es pas un catholique, tu es toi-même. Soyons deux anonymes dans une foule d'individus vainement égaux et aimons-nous le temps d'une seconde pour cette  pauvre Terre qui en a déjà trop vu. Si c'est à ton esprit qu'ils en veulent, alors c'est ton corps et ton âme que j'exige ; Abel, c'est toi, oui c'est toi tout entier, que je veux pour moi seul.


Bonjour bande de gens ! Joli petit chapitre 8 écrit pendant les cours - c'est mal. - j'espère que ça va vous plaire ! (Vous noterez la petite référence à Roméo et Juliette dans le dernier paragraphe ; je me suis aidée de google hein je la connais pas par cœur dsl^^') N'hésitez pas à voter si ça vous a plut et à me suggérer vos commentaires dans... dans les commentaires, et les fautes si vous en voyez. Voilà à une prochaine bien à vous cordialement gros poutous sur le coude gauche; Au revoir. (#VGDE)



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