Le vendredi d'après, ce fut à 21h que ils devaient se rejoindre devant l'église Saint-François de Paule. Lorsqu'ils se retrouvèrent, une gêne s'installa chez nos deux amis, sachant tout deux comment cette rencontre Abel ouvrit la porte et entra, suivi de son compagnon. Il l'oublia presque en remontant la nef, fasciné par la beauté nocturne de cet édifice qu'il n'avait jamais connu que de jour, sublimé par les reflets de la lune pleine et haute traversant les vitraux de la vierge et son enfant auréolés. Arrivés devant l'autel, il se posta face au portait du Christ et entreprit génuflexion et signe de croix. Il était dans son élément, il s'y sentait bien et ne se souciait plus de rien d'autre que sa béatitude. Il s'en alla chercher du personnel derrière l'autel, laissant Arèn décontenancé et trépignant d'impatience, l'estomac noué. Abel lui revint, s'étonnant qu'il n'y est personne alors que les portes étaient encore ouvertes. Celui-ci se doutait qu'ils n'étaient pas venu ici pour quelconque raisons spirituelles et s'en trouvait terriblement nerveux ; il était néanmoins secrètement enthousiaste à l'idée d'exercer le profane dans un lieu à la fois sacré et familier. Il s'était fait à cette idée dès l'instant ou Arèn lui avait parler de cette visite de nuit dans son église et de cette allusion perverse à la confession. De plus, il avait pensé qu'il était trop tôt pour passer le cap dans leur relation, mais après trois jours de réflexion intense sur son identité et sa position par rapport à son culte, et des nuits blanches à se demandé s'il avait fait le bon choix en se lançant dans une telle relation, hésitant même à prier pour un signe qui approuverait cette acceptation de lui-même ; après toute cette longue gestation, il était résigné à tolérer son vice, considérant dès lors ce rendez-vous nocturne et proscrit comme un passage obligé de ce nouveau baptême. Il conduisit alors son ami par la main vers le confessionnal le plus proche, sentant son cœur battre la chamade jusque dans son poignet. Il y entra le premier, et ce fut avec surprise et presque une sorte de soulagement brusque qu'il y fut pousser jusqu'au fond. Il se retourna rapidement, faussement outré par la brutalité de l'action, le cœur battant jusqu'aux tempes et le souffle. Arèn ferma la prote boisée, mais l'obscurité de la petite pièce cachait ses mains tremblantes de nervosité et son visage rouge de honte et de résignation : il avait réalisé le manque de respect qu'il imposait à la fois à son amant, mais aussi à toute une communauté qui ne commettaient aucune faute autre que celle de se reposer sur une forme de vérité parmi une infinité d'autres, mais qu'importe, il fallait finir ce qui devait être entreprit. Il prit donc une grande respiration avant de se retourner, puis il s'avança vers Abel immobile contre la paroi attendant son heure comme un animal blessé le coup du chasseur. Lentement, il le prit par la taille d'une main et caressa ses cheveux de l'autre, le palpitant au bord de la rupture, et posa ses lèvres sur les siennes pour débuter leur ébat. Et Abel vit que ce fut bon.
plus tard, ils quittèrent les lieux sans bruit, sous le doux regard bleuté des anges.
Remerciements spéciaux à _crepuscule_
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Rester digne
General FictionBonjour chers amis ! Voici une histoire qu'on pourrait qualifiée de romantique entre deux hommes, un peu à la Roméo et Juliette, mais avec un seul protagoniste qui se retrouve face au dilemme du corps et de l'esprit. Pas mal de remise en question su...