7. Les habitants

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Je ne sais plus combien de fois j'ai lu la lettre. Tout ce que je sais, c'est que ma tête est posée sur le papier archi mouillé baveu, que ma nuque est raide, et qu'un soleil de midi me frappe le visage. Et aussi que mon estomac implore ma pitié. L'évoquation de mon deuxième prénom, Amélie, le prénom de mon arrière arrière grand-mère, m'avait coupé le souffle. C'est comme si elle était toujours là.

Plus que 9 jours. 8 et demi.

Moins 3 pour le trajet, 5 et demi.

Je me lève, la lettre reste collée à ma joue. Je la remet dans l'enveloppe et l'emporte. Je retrouve mon sac dans l'entrée, y glisse la lettre, et, après avoir respiré une dernière fois l'odeur de Grand-mère, ouvre la porte en grand. Le soleil me lèche le visage et l'air de la forêt me picaute le nez. Je marche d'un pas rapide vers la maison.

Dans le hall, je prend la première porte qui me vient. Elle donne sur ce que j'avais pris pour la salle de danse. A présent, des mannequins en bois, des rings et des sacs de boxe sont disposés dans la salle. Il y a même des cordes qui pendent à des rails au plafond. Une salle d'entrainement.

Je referme la porte et me dirige vers ce qui me semble être la cuisine. Je m'attend à la même simplicité que dans la maison de jardinier que j'occupais, mais lorsque j'ouvre, c'est une véritable bordel. Et je pèse mes mots. Des garçons et des filles se chamaillent, des aliments volent en tous sens. Soudain, une omelette m'arrive en plein visage. Saisi d'un réflexe inattendu je me baisse pour l'éviter et la rattraper avant qu'elle ne touche le sol. On ne gâche pas la nourriture.

En me relevant, je réalise que tout le monde me regarde. Et se tait.

- Eum.. bonjour ? Je fais.

- Tu es une nouvelle ? Demande une jeune brune, plutôt jolie.

- Et bien, on peut dire ça, oui. Je suis la par rapport à Grand-mère.

- Ho oui, on est tous la pour elle. C'est un grand blond à la carrure de surfer qui me répond en souriant.

Un brun, que je n'avais pas remarqué jusque là, se leve alors et me bouscule en sortant.

Je m'aprete à l'engueuler lorsque la brune se poste devant moi.

- Laisse le, il est très touché par sa mort. Comme nous tous. Tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ?

Elle place sa main dans mon dos, de façon à ce que je ne puisse plus me retourner.

- Eum, oui, mais ça fera l'affaire, merci.

Je lui montre l'omelette que j'ai toujours dans les mains. Elle sourit et me sort une assiette. Finalement, la cuisine s'est vidée, laissant place à une grande place moderne, jonché de détritus.

- Et qu'es ce que vous faites.. ici ? Je demande. La question sonne bizarrement.

- On s'entraîne.

Elle souris et s'assoit en face de moi.

- Grand-mère nous a beaucoup apporté à tous, certains même considère qu'elle les a plus ou moins sauvé. Et certain sont là simplement pour la recherche.

Ça façon de parlé m'irrite, comme si tous ces gens s'était approprié Grand-mère.

- Et toi, tu..?

Son regard s'assombri.

- Je suis là pour elle. Peut être que je t'en parlerai plus tard, si nous devenons amies.

Je souris, un peu vexée. Elle parle comme si ça ne risquait pas d'arriver.

- OK, tant fais pas. Tu sais où est Albert ? Il faut qu'on parle.



Le début de la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant