Je n'ai pas tenté de courir après Aura, ça n'aurait servi à rien de la brusquer. L'après midi à passé, j'ai pu préparer quelques broutilles pour lundi, mais sa réaction n'a pas cessé de me hanter.
Je prépare du thé lorsqu'Aura entre timidement dans la cuisine. Je lui souris.
- Tu veux une tasse ?
- Volontiers, bella.
Elle s'approche de moi et s'assoit à la table.
- Y'e suis désolé, bella.
Je la regarde du coin de l'œil.
- Ce n'est pas grave, Aura..
Je lui tend une tasse rempli de glaçon et y verse le liquide brûlant.
- Bien sour què c'est grave ! Tou n'est qu'oune pitite fille, muchacha, ma y'è tord de vouloir tè protéger autant.
Je m'assois en face d'elle.
- Tu veux bien me raconter ce que tu sais ?
Elle acquise vivement de la tête.
- Y'è connou ta Grand-Mère au Mexique, nous étions des amies très proche, tou sais. Lorsque son padre a décidé dè rentrer en France, on s'est promis dè s'y envoyer dè courriers. C'est dans oune dè ces lettres qu'elle m'a parlé dè cè què tou a découvert.
Plein de questions me traversent l'esprit, mais je ne veux pas l'interrompre.
- Elle m'y disait toutes ces pensées, et y'è peut te dire qu'elle en a bavé. Comè crois tou què y'è devais réagir, mi mejor amiga qui sì prend pour la hija del diablo ! Y'è pris mes clics et mes clacs, ciao Mexico et y'è souis venou en France. La première et la dernière fois què y'è voyagé, y'è nè souis jamais retourné au Mexique. Ma, bella, quelle erreur j'ai fais ... La pauvre enfant, elle était persouadé qu'elle avait oune problème, ma madré de dios ! elle en avait pas ! J'ai tenté dè loui dire dè mille façons, ma elle nè voulait rien entendre. Et c'est comme ça què son état s'est empiré. Y'è nè la voyait presque plous, elle perdait dou poids, elle prenait moins soin d'elle. Et pouis elle s'est enfermé dans un gigantesque manoir en pleine forêt, jamais voue quelque chose dè plus grand ! Et pouis elle a fini par mè dire dè partir, certainement qu'elle en avait marre dè m'entendre loui rabâcher la vérité. Et c'est par hasard què y'è mè souis fais embaucher par ta belle-mère, oune chance inespérée.
Elle me caresse la joue et je souris à son contact.
- Ma bella... Y'è t'en prie, nè tombe pas la dedans... No te, todavìa no...
J'attrape sa main resté contre ma joue et l'embrasse.
- Ne t'en fais pas, Aura, ce sont des fous là-bas. Maintenant, je sais, merci de m'avoir dit.
J'embrasse de nouveau sa main. Elle a l'air rassuré, plus détendu, un sourire étire doucement ses lèvres.
- Gracias, bella.
Elle retire sa main et attrape sa mug pour boire une gorgé de thé.
- Hé, bella, tou a préparé ta rentrée à l'Ouniversité ?
Elle me pose la question en me jetant un regard discret par dessus sa tasse.
Je souris.
- Plus ou moins, oui.
Elle pose sa tasse vivement sur la table.
- Comè, plous ou moins ?! Mais c'est dans deux jours, tout de même ! Allé, nè discoute pas, y'e t'emmène demain faire les magasins !
Je souris de nouveau. Elle n'a pas pu aller ni au lycée, encore moins à l'université, et je sais combien c'est important pour elle.
La soirée se passe joyeusement, Aura me répète sans arrêt la chance que j'ai et fais une check-list de tous ce qu'il me faut.
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L'esprit vide et apaisé, je pose enfin la tête sur l'oreiller et m'endors aussitôt.
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Le début de la fin
Ficțiune generalăC'est l'été des 18 ans de Lucie. Alors qu'elle profitait du soleil avec son père, sa mère lui annonce que sa grand-mère, qu'elle chérie plus que tout, entre en soin palliatif. Après 3 ans d'un combat courageux contre le cancer, elle laisse à Lucie u...