Je monte au deuxième étages, prend à gauche dans le couloir, et compte la quatrième porte sur la droite. Je frappe 2 coups.
- Entrez ! Fais une voix joviale.
Je pousse la porte.
- Bonjour Albert.
Son visage s'assombri et son sourire retombe.
- Mademoiselle. Entrez.
Toutes ces manières l'ont quitté. Il porte une chemise à moitié boutonnée et est assis sur son lit défait. J'entre, ferme la porte et m'approche de la fenêtre.
- C'est jolie vu d'ici.
Sa chambre donne plein sud sur 9km de forêts.
- Je doute que votre venu soit uniquement motivée par la vue de ma chambre, mademoiselle.
Son ton me fait frissonner. Je me retourne sur les talons, les mains dans les poches de mon jean.
- En effet. Je suis venu.. vous demandez pardon. Je vous ai mal parlé, et mal traité, et je vous demande pardon. Je n'ai pas d'excuse, j'aurais du d'avantage faire confiance à Grand-mère.
Je m'assois sur le lit en face de lui et baisse les yeux. Je n'ose pas affronter sa réaction.
Il se lève alors, et s'assoit à côté de moi.
- Je peux vous comprendre. Ce n'es pas quelque chose de facile à accepter.
Je le regarde. Il est tourné vers la fenêtre et semble extrêmement sincère.
Le silence s'installe, et peu à peu, je réalise.
- Vous la connaissiez depuis longtemps ? Je veux dire.. vous vous connaissiez bien ?
Il souri.
- Ho, nous nous connaissions depuis le berceau. Enfin, nos mères étaient amie. Elle était plus âgée que moi, et parfois, elle venait me garder à la maison, lorsque ma mère travaillait tard. Je ne la considérait pas comme une nounou, mais comme une véritable amie, vous savez. Et je crois qu'elle aussi. Elle m'a consolé, m'a écouté, et m'a aidé dans bon nombres de mes projets de l'époque. C'est pour cela que je tente à présent de lui rendre la pareil. Comme un hommage.
- Ho, je vois..
Je me suis trompé sur toute la ligne, oui.
Il me prend la main.
- Vous n'êtes pas obligée de rester. Vous n'êtes pas non plus obligée de partir. Peut être que j'aurais aimé que vous compreniez les motivations de ces jeunes gens, et, pourquoi pas, prendre part à leurs actions. Mais tous cela est un peu égoïste, je le conçois. La valeur première de cette maison est de laisser le choix à ces habitants. Écouter votre coeur, mademoiselle.
Je ne me suis pas encore posé la question de rester. Pour moi, la réponse à toujours était claire : reprendre le cours de ma vie, attaquer la FAC et réussir ma licence.
Mais après ce discours, qu'es ce que je peux bien dire ?
- En combien de temps pouvez vous me ramener chez moi ?
La tristesse passa subtilement sur ses traits.
- 5 heures, si ça roule bien.
- Alors je reste. 5 jours. Vous me ramenerez mercredi matin, la semaine prochaine.
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Le début de la fin
Ficción GeneralC'est l'été des 18 ans de Lucie. Alors qu'elle profitait du soleil avec son père, sa mère lui annonce que sa grand-mère, qu'elle chérie plus que tout, entre en soin palliatif. Après 3 ans d'un combat courageux contre le cancer, elle laisse à Lucie u...