Nous sommes partis aux alentours de 18 heure. Justine devait rester pour éviter que Julian ne fracasse tout ce qui lui tombait sous la main. Nos efforts pour le convaincre que je n'y étais pour rien dans cette histoire n'avaient pas abouties.
A 23 heure, je pousse donc la porte de chez moi le plus doucement possible. Alors que je monte l'escalier, mon père sort de sa chambre et allume la lumière du couloir. Il sursaute en me remarquant.
- Mais tu ne devais pas être chez Florian toi ?
Je réalise que je lui ai dis rentrer demain.
- Hmm, on s'est disputé, sa sœur m'a ramené.
- Ho...
- Mais rien de grave, t'en fais pas. Bonne nuit Papa !
Je l'embrasse sur la joue et pars sans lui laisser le temps de poser plus de question.
Albert m'avait presque supplié de faire oublier l'histoire à mon père. Dès demain, je chercherais les fameuses lettres.
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Le chant des oiseaux et l'air encore frais de la campagne me fait un bien fou. Je me suis levée tôt, avec le soleil, pour aller marcher.
Lorsque je reviens, la piscine d'un bleu azur m'appelle, et l'eau fraiche apaise mes blessures.
Avant que mon père ne se lève, j'ai fouillé de vieux cartons que l'on stocke dans un boxe à chevaux. Pas une trace de lettre.
- Bonjour ma fille.
Propre et rasé, l'intéressé descend les escaliers alors que je finis de préparer le petit déjeuner.
Je lui souris.
- Salut. Je n'arrivais plus à dormir. Tu veux du pain ?
- Avec plaisir !
Il fait abstraction de mon manque de sommeil, mange un peu et part travailler.
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Je n'ai aucune idée d'où chercher les lettres. Il doit être 10 heure du matin, le soleil chauffe déjà les dalles de la terrasses et toutes les fenêtres de la maison sont fermées. Je suis assise sur le lit de mon père. J'ai déjà vérifié ses placards, ses tiroirs, ses papiers personnels, même la salle de bain. Il les aurait jeté ? Ou brûlé ?
Je descend et vérifie les cendres de la cheminée, les papiers qui sont à brûler, je sors même vérifier le barbecue, sait-on jamais.
Et je me retrouve encore une fois sur son lit.
Tout ça me rappelle le cambriolage. Ils avaient cassé une fenêtre du salon, retiré de ses gonds puis remis en place. Dans la salle de bain, ils ont vidé la poubelle, mon père m'expliquait qu'on pouvait cacher des bijoux dans le fond. Il me disait aussi qu'on ne regarde jamais dans les affaires d'un homme, seulement celles des femmes. Manque de pot, ils ont fait toute la maison, et la seule chose qu'ils aient pris est un bracelet en or de mon arrière demi grand-mère que l'on prévoyait de vendre.
Les affaires des femmes.
Les cachettes les plus évidentes. Bien sûr !
Donc, si j'étais vraiment idiote, où cacherais-je environ 72 lettres ? Dans une boîte pour commencer, type boîte à chaussures.
Je regarde sous le lit que mon père partage avec ma belle mère. Quelques moletons de poussière.
Dans les affaires de celui à qui je veux les cacher ?
Je vais dans ma chambre, ouvre les placards. Rien. Mon regard se pose sur ma bibliothèque. Puis sur ma collection de boîte à chaussure.
Evidemment que c'est là.
Je collectionne les boîtes, je trouve ça jolie, et utile, et je sais exactement ce que chacune d'entres elles contient, ce n'est donc pas compliqué de sortir celles qui sont censé être vide.
Et bingo, elles sont là, toujours dans leurs enveloppes, bien fermées.
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Le début de la fin
General FictionC'est l'été des 18 ans de Lucie. Alors qu'elle profitait du soleil avec son père, sa mère lui annonce que sa grand-mère, qu'elle chérie plus que tout, entre en soin palliatif. Après 3 ans d'un combat courageux contre le cancer, elle laisse à Lucie u...