Assise dans ma chambre, j'ai passé toute la journée à sortir les lettres de leurs enveloppes, lorsque j'entends les cailloux de la cour crisser sous les pneus de la voiture de mon père.
Je jette un œil par la fenêtre et me dépêche de ranger les papiers.
Mon père frappe à la porte et me propose d'aller nager alors que je range les dernières boîtes.
______________ ______________ ______________ ______________ ______________Le diner est tendu, je ne supporte pas le poids du mensonge.
Finalement, rien ne me donne l'occasion d'entamer le sujet, et rien ne me prouve non plus qu'il me cache quelque chose. La confrontation ne sera pas pour ce soir.
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Le soleil chauffe mes pieds au dessus des draps, lorsque je me réveille, et les oiseaux piaille par la fenêtre ouverte. J'ai dormi jusqu'à 11 heure. Je m'étire et émerge lentement de mon sommeil.
On est vendredi. Je commence la fac lundi, et je n'ai toujours rien préparé. Je soupire. Mon esprit est complétement embrouillé.
Je finis pas me lever et tombe sur notre femme de ménage lorsque je descend dans la cuisine.
- Hòlà chicas ! Bien dormi ?
Je vais la prendre dans mes bras.
- Ca va. Ca fait longtemps que tu es là ?
- Oune pitite heure, no te preocupes. Y'allais monter, y'e te laisse.
Elle m'embrasse sur le front, attrape ses produits et monte à l'étage. Ma belle mère a engagé cette mexicaine il y a 2 ou 3 ans, et elle fait à présent partie intégrante de la famille.
Je me prépare un thé et le bois rapidement.
Lorsque je remonte, Aura est dans ma chambre. Elle me tourne le dos, mais je vois qu'elle baisse la tête. L'aspirateur fonctionne toujours à ses pieds.
- Aura, que ce passe-t-il ?
Je m'approche d'elle, lui pose une main sur l'épaule.
Elle s'écart brusquement et baragouine en espagnol.
- Tou lè a trouvé, hé, pàjaro de la desgracia..
Elle se retourne, la boîte où se trouve les lettres ouvertes entre les mains.
- Aura ...
- Ils t'ont contacté, hé ? Tou pô mè lè dire, y'e le sais, tenìa que suceder ...
- Aura, mais de ...
- No hace inocente, hé, y'é vou toutes lè marques qué tou a sour lè corps, tou è parti chez eux, hé, ils t'ont eu, tù también.
- Aura, bordel !
Je l'a retourne vers moi, et la saisi par les épaules.
- Je pige pas un mots de cette histoire. Tu veux bien qu'on en parle ?
Elle écarquille les yeux, lâche la boîte où toutes les lettres s'envolent, et part en jurant en espagnol.
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Le début de la fin
General FictionC'est l'été des 18 ans de Lucie. Alors qu'elle profitait du soleil avec son père, sa mère lui annonce que sa grand-mère, qu'elle chérie plus que tout, entre en soin palliatif. Après 3 ans d'un combat courageux contre le cancer, elle laisse à Lucie u...