9. Lendemain difficile

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Vrr vrrr vrrrrr *sonnerie de téléphone* vrr vrrr vrrrr

- Mmmh...

Un grognement rauque sort de ma gorge. Je me réveille difficilement. J'ai le cerveau en vrac et les idées qui déraillent. Mes yeux ont du mal à s'ouvrir et c'est avec peine que je met la main sur mon téléphone portable afin d'éteindre cette stupide sonnerie qui m'a tirée de mon sommeil de plomb. "Mais qu'est ce qu'il s'est passé ?" Peu à peu tout me revient sous forme de flash. Le concert. L'after chez les inconnus. Le rosé au pamplemousse. Raphaël. Mon crâne me fait un mal de chien et mes paupières sont lourdes. Je décide de me rendormir sans plus tarder.

Je me réveille quelques temps plus tard. Il est 11h. Impossible de savoir si je me suis rendormie pendant cinq minutes ou bien deux heures. Je ne me sens pas plus reposée que ça d'ailleurs. Les souvenirs de la veille refont peu à peu surface. Quelle soirée ! Une des meilleures de ma vie sans doute. Nous étions rentrées tellement tard ou plutôt tellement tôt étant donné qu'il faisait déjà jour.

J'émerge doucement en faisant un tour sur mes réseaux sociaux. Lasse je me dirige vers ma salle de bain. Je m'aperçois dans le miroir de la salle de bain. Je reste stupéfaite face à mon miroir. Mon reflet me renvoi l'image d'une poupée-zombie ! Mes yeux sont injectés de sang et mon maquillage a dégouliné sous mes yeux, d'immenses cernes s'étendent sous ceux ci, ma bouche est aussi sèche que le Sahara, et j'ai une mine atroce. Il faut vite y remédier ! Je me débarbouille à l'eau fraîche, pose un masque sur mon visage et le laisse reposer pendant que je me brosse les dents. J'enlève le masque, et me brosse les cheveux. Je m'applique du mascara, de l'anticerne et du baume. J'ai l'air beaucoup mieux. Satisfaite de ma face je sors de la salle de bain et m'affale sur mon lit avec mon ordinateur et une boîte de céréale.

TOC. TOC. TOC.

Je dépose mon ordinateur et ma boîte de céréale sur mon bureau et me dirige vers la porte. J'ouvre. Célia me regarde la tête posée sur le mur à côté de ma porte.

- On mange ensemble ce midi ? demanda elle avec une toute petite voix. Elle est toute mignonne en pyjama avec son chignon en bataille au dessus de sa tête.

J'acquiesce en souriant. Moi aussi je suis en pyjama. J'ignore d'ailleurs comment j'ai eu la force de me changer en rentrant.

- Tes amis sont partis ? Demandais-je.

- Ils sont en bas en train de mettre leur affaires dans la voiture et après ils s'en vont.

- Déjà ! Mais il est à peine midi ! M'exclamais-je choquée.

- Ils ont une longue route à faire. Me dit elle simplement. Tu viens on va voir Emma !

J'étais abasourdie qu'ils nous quittent si tôt. Ils étaient sur le point de partir comme des voleurs sans même un au revoir.

On se précipita vers la chambre d'Emma et on entra, évidemment elle n'avait pas fermée la porte à clé. Elle était dans son lit avec son portable en train de manger des bonbons. Une vraie loque.

- Où est Bulle ? Demanda Célia à Emma.

- Il est parti tôt ce matin, il avait un truc à faire. Répondit Emma.

C'est naturellement que le débrief du concert d'hier soir démarra. J'avais soif et je décida de me préparer une tasse de thé. Je pris une tasse et un sachet de thé de ma chambre et me dirigea en direction de la cuisine au bout du couloir. J'aperçois une silhouette devant la fenêtre. Sans y prêter attention et je déposa ma tasse remplie d'eau dans le micro onde. A peine après avoir tourné le bouton j'entendis une voix masculine et familière derrière moi. Je me raidis aussitôt.

- T'es toute mignonne en pyjama dis donc !

Je fis volteface. La voix masculine et familière qui m'avait adressée la parole était celle de Raphaël. Je le détailla de haut en bas et rougit malgré moi pendant qu'il avançait en ma direction.

- T'es pas censé être parti toi ? Rétorquais je

- Non. J'attends Marine qui est venue récupérer quelque chose qu'elle avait oublié chez Célia.

Il dit cela en s'approchant de moi. Je le dévorais des yeux. Il était encore plus beau qu'hier.

Je croisa les bras et je dis sur un ton faussement accusateur :

- Et tu pensais que tu pouvais partir comme ça sans dire au revoir ?

Son expression changea et devint soudain sérieuse : - Je n'aime pas les au revoir.


L'atmosphère se changea subitement. L'air était électrique.

Raphaël avança. Il s'approcha alors de mon visage doucement comme lorsqu'il essayait d'allumer sa cigarette avec la mienne.

Je regarda ses lèvres et soudain j'eu envie de l'embrasser. Vraiment. Une fièvre monta en moi et j'avais envie de me jeter à son cou.

Il se rapprocha. Je sentis son souffle sur mon visage. Mon cœur était en train de battre la chamade. Il s'approcha encore plus, me déposa délicatement un baiser chaste sur le coin de ma bouche et recula. Je le regarda ébahis, je n'en croyais pas mes yeux.

Il s'approcha doucement de mon oreille et me susurra deux mots qui résonnèrent dans ma tête jusqu'à ce que la sonnerie du micro-onde me ramène sur Terre.


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Affections égoïstesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant