Chapitre 3 partie 1 sur 4 (corrigé)

384 48 7
                                    


Le réveil indiquait enfin une heure décente, à savoir sept heures du matin. Je me levai donc du lit où j'étais assise depuis une éternité. Je m'étirai pour endiguer la fatigue, sans succès. Il me faudrait composer avec, aujourd'hui.

L'insomnie m'avait permise une chose, détailler la décoration de la chambre, chose que j'avais omise en y entrant. Décorée dans des tons bleu pastel, elle dégageait une atmosphère apaisante. Malgré cela, le sommeil m'avait fait défaut. La moquette crème et moelleuse seyait parfaitement au sol. Un ameublement minimaliste agrémentait les lieux. Une commode en pin blanc et un lit à baldaquin en composait l'ensemble.

Je filai aussitôt prendre une douche. La salle de bain attenante à la chambre, était de taille modeste et fonctionnelle. La grande douche italienne occupait tout un coin tandis qu'une baignoire ancienne trônait au centre. Une vasque et des rangements complétaient le tout. Je me déshabillai, laissant de la poussière sur le tapis de douche. Enfin à l'intérieur, je laissai couler l'eau un petit moment sur mes membres endoloris, constellés de croûtes de sang, vestiges des coups que je m'étais pris hier.

Plus nous nous éloignions et plus ces événements me paraissaient lointain.

Je réglai l'eau sur froid. L'eau glacée coula abondamment sur mon corps, me revigorant. Je me frottai avec le savon pour effacer toute trace de salissures. Je me lavai soigneusement les cheveux jusqu'aux pointes, histoire d'éliminer l'odeur de feu qui me collait aux basques. Enfin, je me sortis, m'habillai avec les seuls vêtements en ma possession, soit ceux que j'avais volés dans une chambre de chez Khamiel. Je démêlais ma longue chevelure, munie d'un peigne à grandes dents quand Davy entra.

—Bonjour, tu as bien dormi ? me lança-t-elle sur le seuil de la pièce.

—Non, insomnie, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

Je sortis et pénétrai dans la salon, à sa suite. Elle récupéra un plateau sur la table et sortis sur la terrasse. Le sol de bois blanc réfléchissait la lumière, nimbant la façade en colombage. Un jacuzzi bullait tranquillement dans un coin. Elle s'arrêta au milieu et déposa son fardeau sur le table basse. Je m'assis en face d'elle sur un fauteuil.

—Le petit déjeuner, me présenta-t-elle, œuf brouillés, bacon et pancakes au sirop d'érable. Thé vert ou café ?

—Thé, s'il te plait.

Elle nous servit deux tasses de thé et chacune un verre de jus d'orange que je devinais pressé, à l'odeur. Nous mangeâmes en silence et je savourai cette douce quiétude. Le doux roulement des vagues, les senteurs d'embruns et le délicat fumet du bacon.

—Comme tu le sais déjà, je m'appelle Davy, finit-elle par dire. Je suis comme toi, une déesse comme nous appelle les humains. Nous, nous nous prénommons sidhe. Unseelie pour notre cour et seelie pour la cour des lumières. Nous vivons dans un autre monde, un monde parallèle à celui-ci.

—D'accord, assimilai-je. Et... hier tu as dit que je ne pouvais pas mourir parce que...

—Tu es une déesse de la mort, me coupa-t-elle. La plus haute caste, celle qui règne sur notre peuple. Tu es la princesse héritière.

Une question me tracassait depuis mon réveil dans les flemmes. Qui étais-je avant ma perte de mémoire ? Pourquoi m'étais-je trouvée prisonnière de Khamiel ? Si les dieux ne vivaient pas sur Terre, pourquoi m'y trouvais-je ?

—Tu as aussi dit que nous ne nous connaissions pas ?

Elle sourit avant de se resservir une bonne portion d'œufs. Bon sang, ces créatures de glace cuisinaient drôlement bien. Cette nourriture était délicieuse, addictive ? Je m'en resservis aussi avec une part généreuse de bacon.

Guerre sainte tome 1 Apocalypse ( deuxième jet )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant