Chapitre 31

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Chapitre 31 :

Il fait courir ses doigts sur l'accoudoir de son sofa. Il en a un dans sa chambre, en velours rouge. Ils glissent sur le tissu, le frottement se répercute dans mes oreilles, lentement, savamment. J'ai la désagréable impression qu'il le fait exprès.

Ils amorcent une brusque pente, remontent tout aussi rapidement. Et vice-versa. Tandis que sa main continue son petit manège, il m'observe, et un de ses sourires mesurés se dessine sur ses lèvres. Comment n'ais-je pas fais pour le remarquer plus tôt ? Tout en lui est calcul. Il ne respire que pour tromper. Doll a raison, encore.

Son bras stoppe le mouvement. Je l'observe muette. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Il retire son blouson et me laisse apercevoir ses muscles, ses épaules carrés, sa taille, ses hanches étroites. Je détourne le regard. Maintenant, je sais ce qu'il a l'intention de faire. Et je ne joue pas à ça. J'ai pris ma décision. La partie est terminée avant d'avoir commencée.

C'est Mordred que je veux. C'est lui que j'aime. Adonis ne m'a jamais attiré que pour ses belles paroles. J'étais faible. Il en a profité.

-Non, dis-je simplement.

Et ce petit mot contient toute la résolution du monde. Son sourire se renforce. Son regard se voile. Je sens presque ses muscles se contracter. Tout en lui expire le sexe. Il ressemble à un incube.

-Tu es déjà à moi.

Il rêve. Je n'appartiens à personne. Je dispose de mon corps comme je le souhaite. Et s'il croit pouvoir me contrôler...Bon, il l'a déjà fait. Mais cela ne se reproduira plus.

Adonis se rapproche. En fait, il se place d'une certaine manière qu'il envahit mon champ de vision. De la sueur perle sur ses pectoraux. Il fait si chaud dans cette chambre.

Un jeu d'ombre et de lumière met en valeur son torse. Il orient le regard vers le bas. Je grince des dents.

-Pourquoi ? demandais-je.

Il me regarde, toujours avec son expression séductrice, le serpent qui corrompt, le pêché qui détruit. Il s'amuse. Et j'ai tellement envie de savoir ce qu'il pense vraiment.

-Je n'énonce qu'une vérité, répondit-il.

-Tu pars du postulat que c'est du tout cuit. Tu as tellement foi en tes capacités. Dis-moi si je me trompe même si tu préféreras me laisser croire ce que je veux. Tu ne vis que pour la drague. Tu es imbu de toi-même. Tu adores dominer. Tu es aveuglé. Si tu crois que je suis à tes pieds, c'est faux. Oui, tu as réussi à me manipuler. Mais c'est fini.

Peut-être pas. J'ai quelques réserves. Contrairement à lui, je ne suis pas sûre de ce que je suis capable de faire. Il se peut que je me fourvoie. Il se peut qu'il jubile à l'intérieur de sa tête, que je fasse exactement ce qu'il a prévu.

-Qu'as-tu l'intention de faire, Adonis ? Que veux-tu que je fasse ? Parviens-tu à tes fins ? Ou bien je t'ai acculé.

Toujours paraitre sûr de soi, c'est la meilleure méthode pour ne pas céder du terrain.

Il ne me répond pas et se contente de me fixer, d'attendre. Quelles sont ses attentions ? Qu'est-ce qui l'intéresse chez moi ? Quelles sont ses putains de motivations ? Quelque chose cloche. Et je ne le sais pas. Je n'arrive pas à trouver.

Pourquoi ais-je réussi à ressentir les émotions de mes parents et pas celles d'autres personnes ? Ne puis-je pas approfondir ce pouvoir ? C'est censé être de l'empathie. Et pourquoi ne pas tenter la télépathie ? Il suffirait de m'introduire dans sa tête.

Guerre sainte tome 1 Apocalypse ( deuxième jet )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant