Guerre sainte tome 1 Apocalypse ( deuxième jet )

Chapitre 38 Fin

Chapitre 38 :

Zac est juste devant moi, attaché à une chaise. Pas avec des liens, mais des chaines. Ils ont sorti l'artillerie lourde.

Il me sourit derrière des mèches ébènes. Bon sang, il a exactement le même sourire que celui d'Adonis. Je fronce les sourcils. Par-dessus son visage, je suppose celui de l'archidémon. Leurs traits se ressemblent. Je ne l'ai jamais remarqué.

-Tu t'es fait attraper, commençai-je.

-Il semblerait bien.

Il n'est pas très coopératif.

Je m'approche de lui. Il hausse les sourcils.

-Relax Raoul. Cela ne devrait pas faire mal.

Je plisse les yeux et m'imagine rentrer dans sa tête par son regard. On dit que c'est le reflet de l'âme.

Je me sens aspiré. Tout est noir. Il n'y a aucune toile d'araignée. Juste rien. L'indignation, la colère, et l'étonnement me submergent. Mais je comprends vite que ce ne sont pas mes émotions.

Bon, je ne suis pas dans la bonne section. Je visualise un mur qui s'effondre. A nouveau, je suis tirée en avant.

Quand j'ouvre les yeux, je suis au pied d'un lac. Le soleil se lève sur ses berges. Zac regarde ses eaux azur.

Eh bien maintenant je suis dans un souvenir ! Je n'ai pas trop envie de m'attarder mais ma curiosité se ravive en voyant Adonis. Il est couvert de sang. Et Zac pleure.

Je recule. L'ambiance est malsaine. Les eaux deviennent rouges. Le regard horrifié de Zac fait écho au mien. L'archidémon semble possédé.

-Tu les as tués, dit l'archange d'une voix blanche.

-Ils n'auraient jamais dû s'aimer. C'est contraire à la nature.

-Et c'est pour cela que tu les as massacrés. Ma mère...

Il y a un profond désespoir dans sa voix. Pour la première fois de ma vie, j'ai envie de le serrer dans mes bras. Moi aussi, j'ai vu mes parents tués sous mes yeux impuissants. Bon sang...

-C'était nos parents, continua-t-il en vrillant son regard dans celui d'Adonis. Tu es mon frère jumeau !

-Faux jumeau, grogna Adonis. Et donc ? Que veux-tu ? Je suis un archidémon et toi un archange. Pourquoi crois-tu qu'ils nous aient séparés ? Oublie-moi.

-Adonis ! hurla Tsakiel.

Trop tard. Il était déjà parti.

Zac plonge dans le lac en sang. Et tout disparait dans une lumière blanche.

A l'instant où je reprends conscience, je ne pense plus qu'à une chose. Je ne peux pas le forcer, le priver de sa volonté, comme une garce froide et manipulatrice. Avant d'être le salaud d'aujourd'hui, il était comme moi. Il était doté d'une humanité, de sentiments et les événements l'ont brisé. Tout le monde fait des erreurs. Moi la première. Mais il n'est jamais trop tard pour se racheter.

-Je ne peux pas, dis-je en retrouvant mon corps.

Zac semble crispé.

-Tu as vu.

-Oui. Il te déteste ?

-Peut-être.

Je me passe la main dans les cheveux.

-Il m'a violé. Je comprends mieux pourquoi. C'était pour te faire souffrir.

Un silence s'ensuit. Zac est tendu. Il fixe le sol.