Chapitre 5 partie 2 sur 3 (corrigé)

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Davy nous téléporta directement sur le lieu de notre rendez-vous. L'animation battait son plein dans le quartier démonique. Des lanternes remplaçaient les lampadaires cassés. Des échoppes comportant toutes sortes de produits dont de la nourriture, s'étendaient le long des trottoirs. Des hommes aux yeux d'ambres crachaient du feu, non loin de nous. D'autres dansaient. Des démons.

Soudain, les regards convergèrent vers un homme en particulier. Ses cheveux bruns cascadaient le long de sa taille, se répandaient autour de son visage et de sa mâchoire virile. Intégralement vêtu de cuir, il dégageait une forte aura de sensualité.

Il marchait dans la rue avec la nonchalance d'un seigneur en ses terres, sa démarche débordante d'arrogance. Son regard se posa un instant sur moi. Il me décocha un sourire ravageur. Il exsudait la puissance alors qu'il croquait dans une pomme ronde, juteuse et verte, ses iris rougeoyants toujours rivés sur moi.

—Je te présente le gigolo en chef des démons, murmura Mordred dans mon oreille.

Davy lui décocha un regard agacé qu'il ignora superbement. Je reportai mon attention sur l'archidémon qui s'avançait vers nous. Il dégageait une aura entêtante de pouvoir, comme un souffle ardent qui l'entourait constamment. Il en était parfaitement conscient et ne cessait de jouer avec son charme naturel.

Il ne tarda pas à arriver à notre hauteur.

—Princesse Sofia, ravi de faire enfin votre connaissance. J'ai été fort chagriné, croyez-moi, par le récit de vos mésaventures avec nos ennemis de longue date.

Il ne cessait de parler, se confondant en belles paroles. Cet homme se servait du langage comme d'une arme. Il avait utilisé pour qualifier les anges un adjectif possessif, une façon subtile de nous regrouper dans un même camp.

Je ne me souvenais toujours pas de ma captivité et des tortures qui m'avait manifestement été affligées. L'archidémon semblait en savoir suffisamment pour me déplaire. Il m'agaçait.

—J'ai du mal à croire que mon sort ait pu vous faire quoi que ce soit.

Les commissures de ses lèvres se relevèrent en une parodie de sourire.

—Cela a fort contrarié mes plans. Enfin, bon. Ce n'est pas l'endroit rêvé pour en discuter. Entrez donc.

Adonis s'étira, laissant apparaître une ligne de chair blanche et musclée quand son t-shirt se souleva. Ensuite, il entra dans son restaurant, Adonaï. Je me retins de secouer la tête et réprimai mon air désapprobateur avant de lui emboîter le pas.

Nous entrâmes dans ce qui semblait être un restaurant italien. Des pierres apparentes composaient les murs. Un feu de bois laissait deviner sa présence tout au fond. Des banquettes toutes simples parsemaient l'ensemble des lieux.

Une odeur d'origan et de parmesan flottaient dans l'air. La chaleur nous enveloppait, la chaleur des fours. Le personnel s'activait en tout sens. Des démons mangeaient. Ils étaient des centaines à occuper ce lieu.

Nous trouvâmes une place libre dans le coin le plus reculé. Certainement, la place que s'était réservé le propriétaire des lieux, Adonis. Ce lieu était fidèle au personnage, torride et faussement intimiste. Faux était le mot décrivant le mieux cet archidémon, sans que je ne comprenne d'où me venait cet impression. Peut-être de ces manières pompeuses ? Ou du narcissisme dont témoignait le nom de son restaurant, Adonaï ?

—Cet établissement vous convient-il ? Permettez que je vous présente ma compagne, Isa.

Une femme se tenait non loin. Elle s'avança à l'annonce de son nom. Des cheveux blonds s'échappaient élégamment de son chignon, venant encadrer son visage pointu. Ses yeux bleus nous fixaient. A l'intérieur, j'y lus de la noirceur. Elle esquissa un étrange sourire en me dévisageant. Puis son regard humain se tourna vers Davy.

—Sorcière, cracha ma compagne.

Isa vint s'asseoir à coté d'Adonis. Elle rajusta son tailleur blanc crème sans tenir compte de Davy. Ainsi donc n'était-elle pas humaine comme je l'avais cru de prime abord. Une sorcière, encore une espèce qui m'était inconnu.

—Passons aux choses sérieuses, décrétai-je d'un air ennuyé.

Tout ce cirque commençait à sérieusement me fatiguer. Le sourire d'Adonis frémit comme si je l'avais énervé. Il prit la main d'Isa dans la sienne et la porta à ses lèvres. Celle-ci lui coula un regard attendri avant de reporter son attention sur nous. Son expression devint glaciale.

—Les anges ne cessent de s'accroître et de prendre des villes aux démons, commenta-t-il. Ma femme commande les sorciers mais son peuple n'est rien face aux vôtres. Nous sommes sûrs de perdre la guerre sans votre soutien. Il en va de même pour vous. Vous êtes coincés sur un bout de terre, protégé par une barrière magique. Votre nombre est nettement inférieur aux leurs. Malgré votre puissance, vous ne pourrez pas survivre à une attaque d'envergure.

Il ne parlait qu'à moi, se contentant de traiter Davy et Mordred comme de simples sous-fifres. Je ne m'en formalisai pas. Il comprendrait bien assez tôt son erreur.

Je hochai la tête et fis mine d'inspecter le menu. Il était bientôt midi et je ne comptais pas faire semblant de manger. Je commandai une assiette de charcuterie, mes compagnons deux salades composés. Adonis et Isa s'abstinrent.

Quand nos assiettes arrivèrent, j'entamai mon repas, ne me souciant pas d'être la seule à manger. Quand j'eus avalé suffisamment de bouchées à mon goût, je daignai accorder un peu d'attention à mon interlocuteur. Je me comportai comme lui et n'adressai pas un regard à Isa. Après tout, il traitait mon fiancé de la même manière.

—Et que me proposez-vous ?

Mordred me passa gracieusement son assiette après que je lui eu décoché un regard insistant. Il avait l'air de se demander s'il s'agissait d'une technique pour décontenancer Adonis. C'aurait pu. Mais non, j'avais juste faim.

Auquel cas, Adonis était quand même troublé. Ainsi, il mit un moment à répondre.

—En vous conviant à ce repas, j'espérais retenir votre attention. Je vous propose une alliance.

Je dardai sur lui un regard polaire. Mordred ne le portait pas dans son cœur et semblait juger inutile de traiter avec lui. Je me fiai à son avis.

—Et pensez-vous que j'accepterais ?

Je finis mon assiette en écoutant d'une oreille distraite le bavardage d'Adonis. Rien qu'il ne me dirait ne changerait mon avis. Et puis, je n'étais pas seule à décider quoi qu'il pense. Davy avait répondu à son invitation de manière forcée, pour qu'il nous laisse tranquille. Mordred le détestait cordialement.

Il n'avait aucune chance de me convaincre.

—Certes. J'y réfléchirais.

Je pris congé de cette manière. Il nous raccompagna jusqu'à la porte. Isa ne fit pas cet effort et nous salua à l'intérieur où elle disparut par une porte, sans autre forme de procès.

—Avez-vous apprécié votre repas ?

—Fort bien.

—J'espère vous revoir très vite.

J'acquiesçai un peu sèchement quand il accompagna sa remarqua d'un frôlement de sa main sur ma hanche, léger mais incroyablement agaçant.

Mordred se rapprocha sensiblement de moi.

—Au revoir, archidémon, articula-t-il sur un ton rempli de colère contenue.

Adonis disparut à l'intérieur de son restaurant.

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L'image provient du recueil Favole de Victoria Frances :)

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