17 | Pleine lune

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Un long couloir sombre. Avec une porte au fond, et beaucoup de pièce sur le côté. Toutes sont fermées. Une seule échappatoire, cette porte noire et froide. Tu tournes la poignée. Et quand tu entre dedans, c'est le noir complet : tu deviens aveugle, sourde, muette. Tout tes sens sont diminués.
Et quand tu sors de cette pièce, tu vois le pire : tes amis, ta famille, te quitter, morts, ou bien blessés. C'est un vrai cauchemar. Tu essaye de réanimer untel, mais l'autre meurt avant que tu aies pu le sauver. Tu es perdue et triste. La frousse te gagne et les frissons ne tardent pas à venir. Tu ravales tes sanglots pour avancer. Une autre porte, rouge cette fois ci. Tu entres, et tu entends une musique lancinante, jouée au piano, mais avec des fausses notes. Tu vois cette foutue colorée violet jouer avec un rictus de gloire plaqué au visage. Elle joue mal. Et elle te lance un regard lourd de sens.

"Alors, tu te décides Lindsay-chou ?"

Le sursaut, l'appel d'air. Je suis dans mon lit, en transe, trempée de sueur. Maudit rêve. Je soupire de soulagement et d'énervement ; d'abord, parce que je me rend compte que ce n'est qu'un rêve. Ensuite, parce que je le fais beaucoup trop souvent. J'ouvre la fenêtre dans un réflexe devenu presque mécanique et repose ma tête contre le montant rafraîchissant. Moon ne tarde pas à me rejoindre sur le lit et monte sur le rebord de la fenêtre pour s'y asseoir et regarder la lune avec moi.

Plusieurs mois ont passés depuis que j'ai rencontré Éva. Nous ne nous sommes pas revues, mais quelque chose me dit que moins je la vois, plus mon espérance de vie se porte mieux, bizarrement.
Nous sommes maintenant en juin, et la chaleur se fait étouffante par moments.

Lindsay, tu gigotes dans ton sommeil.

J'ai sourit.

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