4 | Indépendante

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Cela faisait maintenant plus d'une semaine que je vivais au dessus de chez Ethan et Matt et travaillais avec Ethan. J'ai appris à les connaitre au cours de ces semaines, même si Matt est plutôt réticent.
Ethan est quelqu'un de très gentil et de très aimable, joyeux et discret. Matt, c'est évidemment tout son contraire. Cet idiot est du genre a mettre les pieds dans le plat et à ronchonner pour rien. On s'habitue, à force. Sous ses airs d'idiot se cache... Un idiot. Bon.

Je soupirais en entendant mon maudit réveil sonner. Depuis la manifestations de mes dons, je ne sais toujours pas en quoi consiste le rôle d'une perce-rêve. Je ne sais pas à quoi servent précisément mes dons. J'ai eu l'impression plusieurs fois, d'entendre Matt ou Ethan parler, alors que ces derniers n'avaient pas ouvert la bouche (ce qui était rare dans le cas de Matt).

Je me rendais dans mon petit salon et avisait l'heure. 7h30. Aujourd'hui, la boutique ouvrait à 8h30, en semaine. Je ne m'étais pas encore totalement faite au rythme de la boutique, mais ça n'allait pas tarder. Je m'habillais avec un simple t-shirt noir et un jean un peu trop troué au goût de ma mère, mais il n'empêche que c'était mon favori. Je passais dans ma mini salle de bain et me brossais les dents, tandis que je regardais un peu mes messages. Je n'avais que ma mère qui m'envoyait des "es-tu vivante ???" "tu as besoin que je fasse les courses pour toi ????" "Matt n'a pas essayé de te violer ????"

Autant dire que ma mère s'inquiétait de tout et rien.

Je soupirais en souriant et finissait de me brosser les dents, puis me fit une simple tresse, dont quelques mèches folles se détachaient.

Décontractée-attitude, comme dirait Ethan.

Je m'étire en revenant dans le salon et me prend un simple verre de lait. Je regarde encore l'heure : 8h. Je devais y aller. Je sortais du petit appartement et le fermait a clef, pour rejoindre Ethan à la boutique, en bas. Matt lui aussi sortait et aller rejoindre son hôtel. Lorsque je descendais les derniers escaliers, il était devant la boite aux lettres en train de regarder le courrier.

"Salut l'allumette.
- Au revoir le chinois."

C'était habituel. Je souriais et lui aussi, et il me mit une petite tape derrière la tête.

"D'abord, je suis pas chinois, je suis d'origine coréenne.
- Ah vraiment ? Ai-je rigolé.
- Et oui très chère !"

Il s'énervait, ça se voyait. C'était trop drôle. Une petite clef vint taper mon front, je su que c'était Matt qui avait fait ça quand ladite clef retourna dans sa poche bien gentiment.

"Crâneur.
- Mauviette.
- Dit-il.
- Vous avez fini oui ?"

C'était Ethan, visiblement agacé de nous voir nous chamailler de si bon matin. J'ai appris à mes dépends qu'Ethan n'était pas du matin, et visiblement Matt le savait aussi, vu qu'il s'écarta de moi, salua Ethan et sortit sans rien dire de plus.
Le lâcheur !
J'étais outrée.

Ethan sortit sans mot dire aussi, et je le suivais donc, résignée à ne rien dire de travers au cas où il lancerait une malédiction sur toute ma descendance prochaine.

Il en était capable.

Il entra dans la boutique, moi sur ses pas, et je refermais derrière moi. Il se mit derrière le comptoir et regarda ses élixirs, qui m'avaient tant intéressée la première fois que j'ai mis les pieds ici.

"Lindsay, tu veux bien tenir le mini bar à élixir aujourd'hui ?"

Je hoche la tête. Aucun problème. Je le rejoins derrière le comptoir, et ce dernier me lance un sourire dont il a le secret. Je lui souris aussi, mais me sent minable à côté du rayon de soleil que je viens de me prendre dans la face.

"Au fait, Matt passera ce midi. Il est assez occupé a l'hôtel, alors il faut que j'aille aider les employés."

Je hoche encore une fois la tête. Oui, je ne suis pas très loquace, mais qu'y a-t-il de mal à ça ?

Il sort du comptoir et me laisse gérer les élixirs. Il y en a de toutes sortes : des élixirs de mémoire, de beauté, d'amour, de joie, de tristesse aussi. Les sorciers en mal de sensations viennent en boire régulièrement. La boutique ouvre, et la matinée passe trop lentement à mon goût. Je suis derrière ce comptoir et je vois les clients (assez rares quand même) défiler, n'achetant que des babioles pour leur bon plaisir.

Le midi vient, et Ethan sort en me laissant la clef du magasin. Je regarde autour de moi et m'étire, lasse. Je décide de faire un petit tour dans la boutique que je connais maintenant presque par cœur. J'entends la clochette de l'entrée sonner, mais n'y fait pas attention, tant je suis absorbée par la lecture d'un gros ouvrage portant sur l'art et la manière de fabriquer des philtres d'amour puissants.

Niaiserie totale.

Je me relève quand j'entends quelqu'un arriver dans ma direction.

"Alors, on profite de la marchandise ?"

Matt, et son sourire goguenard, fier d'avoir trouvé quelque chose à me reprocher.
Je soupire.

"Je ne faisais rien de mal, idiot.
- Si Ethan apprend que tu lis les bouquins de ce genre il va te renvoyer, dit-il très sérieusement.
- Et mon cul ?"

Il se mit à rire. Ethan n'était pas de ce genre, c'est tout.

"Il est très joli.
- Laisse le où il est."

Son fou rire redoubla et il se calma après 5 bonnes minutes. Je suis contente pour lui si sa propre idiotie le rend heureux, mais il y a des limites...

"Bon, c'est pas que j'aime pas ta compagnie, mais en fait si." dis-je en rebroussant chemin et retournant au comptoir, un peu agacée par son comportement d'idiot.
Le pire là dedans, c'est qu'il m'a suivie.

"Et bah, Lindsay-chou ? On me fait défaut ?"

Je lui lançais un regard mauvais, en arquant un sourcil. Lindsay-chou ? Il aurait pu trouver mieux.

"J'ai pas envie de rester avec toi, l'air s'imprègne bizarrement de conneries à ta hauteur."

Il ria et fit tourner autour de lui un petit carnet, puis un stylo, et ce dernier se mit à écrire tout seul sur le carnet. Matt avait son sourire de gamin, je sentais d'ici la bêtise venir.
Lorsqu'il eut fini, le carnet se retourna vers moi.

La petite nonne est en rogne ? Je peux la décoincer.

Je lui lançais encore un regard assassin, dont il avait l'habitude.

"T'es qu'un crâneur le fabriquant de chaussures.
- Oh toi..."

La sonnerie interrompit ses charmantes insultes fleuries, tandis qu'un homme de grande taille avec un bonnet entrait dans la boutique. Il avait les yeux ambrés lui aussi, et regarda autour de lui. Matt se retourna et regarda le nouveau venu avec une pointe d'exaspération, tandis que l'homme s'approchait du comptoir. Je le regardais sans rien dire, et il me regardait aussi, mais froidement, ce qui me fit un peu (un tout petit peu) paniquer.

"J'ai besoin d'amulettes de protection, de deux pierres d'incantations et d'un livre vierge."

Matt faisait des grimaces dans son dos, ce qui me détendit un peu. Pour ce coup là, je lui étais redevable. J'allais chercher tout ce dont j'avais besoin, et le posait sur le comptoir, totalisant la somme qu'il me devait. Lorsque je lui tendis le ticket, il toucha ma main, ce qui la fit reculer aussitôt.

Quelque chose m'avait brûlée.

Il me lâcha un sourire froid, et de sa voix grave, il me remercia.

"On se reverra sans doute." a-t-il ajouté en sortant.

Je regardais mon doigt qui m'avait brûlée, et ce que j'y vis me glaça le sang.

Une étoile, toute petite, sur la première phalange de mon index.

J'avais été marquée.




BOUDAWAH 8D
Le suspens de malade. Rendez vous je ne sais quand pour la suite ! ♡

SorceressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant