Partie 6 : BILL

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Je suis comme paralysée, j'ai beau envoyer des messages, des ordres à travers les synapses mais rien ne semble vouloir bouger

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Je suis comme paralysée, j'ai beau envoyer des messages, des ordres à travers les synapses mais rien ne semble vouloir bouger.

- Annie,

- ...

Je peux tout au plus, bouger la tête ; il me fait un sourire, je vois son visage se rapprocher, je sens son souffle chaud sur ma figure lorsqu'il s'arrête à quelques millimètres de moi avant de se pencher légèrement et me faire un baiser dans le cou.

C'est électrique ou grisant, je ne sais exactement comment qualifier ce que je ressens ; je sais juste que pour la première fois de ma vie qu'un homme arrive à me couper le sifflet ou si vous voulez, à court-circuiter mon fonctionnement et mettre mon cerveau en mode veille.


- Restons-nous à la porte ? Demanda-t-il en faisant mine de balancer ses bras chargés.

- Euh...non. Dis-je en m'effaçant.

Il rentre avec un trolley et plusieurs paquets, je suis littéralement envahie par son parfum musqué et doux. Avez-vous déjà été soufflées par la beauté d'un homme, sa prestance, son élégance et tout le tralala ? C'est ce que je ressens en ce moment, je ne sais comment nous allons faire pour rester plus d'un quart d'heure tous les deux dans cet appartement qui s'annonce, exiguë. Je ferme la porte à la vitesse d'un escargot, retardant le moment de nous retrouver face à face.

- Annie, entendis-je appeler.

- ...

- Tu viens ?

- Euh..oui, oui...

Mon cœur bat à une vitesse, un rythme effréné ; mes pieds me portent à peine, je ne sais d'ailleurs pas comment j'ai fait pour mettre un pied devant l'autre et arriver dans le séjour où il s'est assis après avoir enlevé le manteau et l'avoir négligemment posé sur le canapé.

- Pas mal, ton appartement, dit-il balayant la pièce du regard.

- Merci, dis-je sobrement.

- Tu as vraiment du goût, toi, continua-t-il sur un ton neutre ; je ne sais quoi dire, je suis à l'ouest.

- ...

- Tu ne m'avais pas dit que tu étais amatrice d'art, fit-il remarquer.

- Je ne t'ai dit que ce que je voulais que tu saches, dis-je irritée par son commentaire ; j'ai l'impression d'être une menteuse.

Il se tourne vers moi, me regarde dans les yeux ; ce qui me met mal à l'aise et m'oblige à prendre son manteau et aller la mettre sur le porte-manteau.


- C'est un masque Bamiléké n'est-ce pas ?

Question bête, ai-je envie de rétorquer mais les mots viennent mourir dans ma gorge.

SI PRES ET SI LOIN DE MES RACINESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant