- Merci, dis-je du bout des lèvres.
- Mais de rien, dit-il en poussant la porte de la salle à manger.
- Je t'en prie, fis-je d'un geste théâtral.
- C'est beau, chez toi, dit-il en regardant de gauche à droite ; il m'énerve, une maison qui devait être sienne, il m'énerve.
- Merci.
- Allez mon fils, ta mère a toujours eu du goût
- Areu...Areu...Fait l'autre en souriant.
- Merci, il est magnifique ; j'aurais pu affirmer les yeux fermés qu'il est ému mais il n'en est rien puisqu'il n'a pas de cœur.
- Heureusement qu'il n'est pas dans un cabinet, dis-je sèchement.
Il se rembrunit, ne dit rien et baisse la tête en s'asseyant lourdement sur le canapé.
- Annie, commença-t-il.
- Le porte-manteau, c'est ici, le coupai-je en le lui montrant du doigt.
- Ok, dit-il en enlevant son manteau.
Il cale bien son fils, puis va accrocher son manteau sur le portant en jouant avec notre fils, qui est aux anges.
- Passe-le-moi, il a besoin d'être changé, dis-je l'air renfrogné.
- Non, laisse, je vais le faire ; que veut-il celui-là ? Un emmerdeur de première.
- Tu ne t'es jamais occupé d'un enfant, fis-je cassante.
- Faudrait-il vraiment en débattre ? Ce n'est pas un enfant, c'est le mien, il y a nuance.
- Ok. Suis-moi, je vais te montrer la salle de bain et où tout le matériel est rangé.
- Ok, dit-il tout doucement.
Je fais couler l'eau dans la baignoire du bébé, adaptable à la grande baignoire et y mets le thermomètre qui clignote lorsque l'eau atteint la bonne température. Je lui prends le petit des mains, le déshabille et lui montre comment faire ; il le fait sans rechigner et tout sourire. Lorsqu'il a terminé, il l'oint et lui passe la crème avant de l'habiller en jouant avec lui, puis vient l'heure du biberon.
J'en profite pour faire à manger et prendre la douche dans la foulée, puis réviser mes cours car oui, je n'avais pas oublié que j'avais un défi : réussir ma vie même en étant une mère-seule. En étudiant, j'entendis le bruit des marmites, Pietro se servait à manger et malgré moi, je me mis à sourire.
Deux heures plus tard, je trouvai les deux hommes couchés, l'un près de l'autre dans l'immense canapé-lit du salon, je pris le petit et le mis dans son lit en le berçant et vins couvrir Pietro avec une couverture épaisse, l'hiver était rude par ici ; la discussion, nous l'aurions le lendemain.
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SI PRES ET SI LOIN DE MES RACINES
Roman d'amourSI PRES ET SI LOIN DE MES RACINES ou Mémoires d'une incomprise..déracinée Annie est une jeune camerounaise en proie aux affres de la vie...De retour dans son pays natal, elle fait face aux chocs des cultures, au "rejet", du moins désamour des "s...