Partie 9 : Le départ...

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- Oui, Marielle.

- Alors ? Insista-t-elle, souriante.

- Je crois que je vais rester là, dis-je en compulsant le dossier sur la table.

- Mais pourquoi te tuer à la tache ?

- Je n'ai pas vraiment faim, me contentai-je de répondre.

- Tu dois avoir déjà perdu une dizaine de kilogrammes.

- Je sais mais bon, ce n'est pas grave ; tout au contraire, cela fera moins de cholestérol.

- Ha ha ha ha sérieux, même un sandwich ?

- Va pour le sandwich, décidai-je finalement.

- Je sais ce que tu aimes bien. A tout à l'heure, Annie.

- Attends, attends, dis-je en attrapant mon sac à main au passage.

- Oui,

- Tiens, dis-je en lui tendant un billet de 10 euros.

- Non, je n'en ai pas besoin, protesta-t-elle.

- J'insiste, dis-je en le lui mettant sous le nez.

- Ok. Accepta-t-elle de guerre lasse.

Elle s'en va, je ferme la porte à double-tour et veux plonger dans le dossier de l'heure lorsque je décide de consulter mes mails. Je les parcours rapidement et m'apprête à refermer la boite d'e-mail lorsque mon attention est attirée par celui portant « Attribution des bourses ».

Je suis fébrile en cliquant dessus, mes yeux deviennent gros à mesure que je parcours ledit mail. A la fin, j'ai des larmes pleines les yeux et souris en même temps ; je remercie le ciel pour tout ce qu'il fait pour moi. Je peux enfin respirer, la bourse tant attendue a été accordée à mes enfants, c'était tout ce qui me retenait encore en France.

Je me mets à rêvasser à la vie que je pourrais avoir au Cameroun, je ne me fais aucune illusion sur le fait que l'on soit encore plus exigeant avec les « Mbenguistes ». On croit souvent et à tort que tout est facilité à ceux venant de l'extérieur mais non, je vais devoir travailler deux fois plus durement que les autres. Quelle ironie ! Lorsque nous sommes en France, du fait d'être trop mates, nous devons travailler deux à trois fois plus que les autres et en rentrant chez nous, c'est pareil parce que nous sommes des semi-étrangers, c'est à ne rien y comprendre.

Je me mets à travailler avec plus d'entrain et ai terminé trois quarts d'heure plus tard, j'en profite pour envoyer des mails, appeler mes parents, avancer mon CV et ma lettre de motivation avec tous les papiers permettant mon intégration ; je vais enfin pouvoir rentrer chez moi.

Au retour, Marielle me trouve de très bonne humeur. Nous faisons la causette et une heure plus tard, je vais voir mon patron et lui expliquer la situation. Nous devons trouver un consensus afin que je puisse toucher les Assedics ne serait-ce que durant les premiers mois, il est très compréhensif sachant que je suis l'une des employées à tout le temps rester au bureau, faisant des heures supplémentaires gratuitement.

Le soir après avoir récupéré les enfants, après le manger, nous prenons place autour de la table et je leur explique que dès le mois d'Aout, nous vivrons désormais au Cameroun. Ils n'exultent pas de joie, je les comprends et prends le temps de leur expliquer le pourquoi et le comment. Avec les nouvelles technologies, ils auront la possibilité de rester en contact avec leurs camarades et amis.

Je vois des larmes perler, je les prends dans mes bras et essaie de les rassurer du mieux que je peux ; je vais devoir rencontrer la directrice de leur école et lui expliquer la situation afin qu'elle prépare leur dossier pour la transmission au Cameroun.

Le moment d'émotions passé, nous allons sur des sites de mode et choisissons des vêtements pour l'année suivante, ils y mettent tellement de cœur que nous sommes assez avancés et arrêtons lorsque nous sommes tous exténués. Je les borde et fais un dernier tour sur internet. Par curiosité, je vais voir sur la page de Bill. En profil, il a mis la photo d'une jeune fille avec un petit commentaire : Elle, c'est mon tout. J'ai un pincement au cœur et éteins rapidement, me promettant de ne plus jamais m'y aventurer.

Ma vie sentimentale est un désert total depuis deux ans, je n'ai pas d'homme dans ma vie et n'en veux pas. J'ai été courtisée par des hommes mais à chaque fois, j'ai envie de leur demander de tout go : on couche et après ? Je me retiens à la dernière minute, préférant vaquer à d'autres occupations. Le plus drôle étant d'avoir été approchée plusieurs fois par des africains. Seulement, je ne partage pas les « kaolos », non, non, l'on n'est pas avec moi par intérêt.

The show must go on...

*****A Des milliers de Kilomètres *****

Deux jeunes filles sont assises dans un bistrot, à siroter leur jus lorsqu'elles sont rejointes par une troisième plus âgée. Elle s'assied, fait appel au serveur avant de s'enquérir des deux autres. Elles parlent de tout et de de rien avant d'observer un silence, annonçant le sérieux de tout ce qui suivrait.

SI PRES ET SI LOIN DE MES RACINESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant