Partie 5 : LES PREMICES

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- Oui, papa.

- Je suis déçu parce que je me disais qu'avec le Master, puis un concours dans une école d'ingénieurs, tu trouverais facilement du travail.

- ....

- Mais avec des enfants, comment feras-tu ?

- ...

- Si tu es appelée pour un stage, pourras-tu bouger avec des enfants ?

- ...

- Peut-être n'aurais-je pas du t'envoyer en France ; j'ai un pincement au cœur, la douleur est intense.

- ...

- Tu m'as d'écu !!

Pour une personne qui a passé sa vie à idéaliser son père, s'entendre dire que l'on a déçu est pire que la bastonnade ; c'est si difficile de parfois être l'aînée. C'est si difficile de parfois être un phare dans la nuit, c'est si difficile continuer à être parfaite sachant que l'on a toujours su porter le flambeau, l'on a toujours été celle qui fait la fierté de la famille et atteste de l'éducation quasi-parfaite donnée par les parents. 



Des larmes s'échappent de mes yeux et finissent par mouiller mon drap, je m'évade comme toujours pendant que mon père fait son laïus, non pas parce que je ne le respecte pas mais surtout pour me protéger, peur d'entendre certaines vérités qui finiraient par blesser un peu plus mon âme déjà morcelée.


J'ai toujours caché cette peine à mes parents, je n'ai jamais réussi à m'ouvrir parce qu'en partant du pays, je m'étais dite que je me battrais, je ferais tout pour rendre mes parents fiers et m'occuperais de mes sœurs quoiqu'il m'en coûte afin qu'ils puissent se reposer à l'heure de la retraite.

Je n'ai d'ailleurs pas failli puisque la même année, j'ai travaillé dans des restaurants comme commis de cuisine et gagné des sous que j'envoyais pour une partie, à mes sœurs. J'ai ensuite participé à une réunion de camerounaises où j'ai environs eu 1 500 000 fcfa que j'ai envoyé au Cameroun sans me poser plus de questions. J'ai aussi pu économiser des sous et m'acheter un hectare de terrain, suite aux conseils avisés de ma mère ; je ne suis pas riche mais je pense aux miens, je pense à ceux qui sont restés derrière.

- J'ai pensé qu'en t'envoyant en France, tu terminerais les études et pourrais t'occuper de tes sœurs si jamais, je fermais les yeux.

Je reviens à moi et pleure en silence, je sens beaucoup de tristesse dans la voix de mon père ; j'essuie les larmes et mes yeux se posent sur le réveil de la table de chevet, 2 du matin. C'est à cette heure que généralement papa m'appelle pour s'épancher, dire ce qu'il pense, je n'ai qu'à écouter, je n'ai qu'à me faire petite. Peut-il en être autrement ? Non, je ne crois pas. 

SI PRES ET SI LOIN DE MES RACINESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant