Clés mortelles

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Marie n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Bien que méritant une bonne nuit de sommeil, le voyage, la guerre présente dans chaque recoins de l'Autre Monde l'avait empêché de dormir.
Toute cette histoire était bien trop ingérable pour elle, mais elle se gardait bien de le montrer.

- "Vous êtes ready?, lança Elisa d'un ton enjoué.

- Arrête le bilingue tout de suite ou je t'égorge, lui répondit Marie, de mauvaise humeur à cause du manque de sommeil mais aussi parce que selon elle, un mot anglais dans une phrase française, ça fait tâche.
- Moi, je suis prête!, précisa Estelle, suivie d'hochements de tête de la part de Gratiane et de Julian en signe d'approbation.

Dès lors, le petit groupe se mit en marche.

Après deux bonnes heures insupportables, dues à la chaleur intenable et au soleil aveuglant, Tris annonça l'heure de la pause "déjeuner".
Dans un soupir de fatigue commun, chacun se laissa glisser le long des murs de pierre et atteindre le sol avec satisfaction.
Tout en se demandant comment le soleil pouvait être aussi puissant, Marie sortit son maigre repas, constitué d'une bouteille d'eau et d'une miche de pain.
Cependant, elle ne se plaignit pas de pouvoir manger.
- "Pas trop fatiguée?
Elisa vint s'asseoir à ses côtés.
Marie la trouvait bien à l'aise, malgré la chaleur insoutenable. Mais peut-être n'était-ce qu'une question d'habitude.
- C'est normal, Tris et moi avons des tenues conçues pour résister à la chaleur. Cependant, t'as raison, c'est aussi une question d'habitude, dit Elisa, en réponse aux pensées de Marie.

Elle lit dans mes pensées, ou quoi?! Se demanda-t-elle mentalement.

- Oui, je lis dans les pensées des autres. C'est plutôt drôle.
- Arrête tout de suite, ou...
- ... Ou tu m'égorges? Tu me l'as déjà sorti, celle-là."
Accompagnant ses paroles, Elisa explosa de rire puis se releva.
Tris frappa dans ses mains, indiquant la fin de la minuscule pause, le regard sérieux.
Et tout le monde repartit, sans aucune determination.
                        
Si Elisa et Tris possédait des tenues pour repousser la chaleur, ce n'était pas le cas du reste du groupe.
La marche devenait de plus en plus dure.

Chacun pensait la même chose: Comment un seul soleil produisait-il autant de chaleur?
Tout en passant devant les portes des différents monde, Elisa entendait toutes ces pensées, tournant et retournant autour du même sujet.
Ça en devenait presque horrifiant.

- "Bon, vous voulez savoir pourquoi le soleil est aussi puissant? Tout simplement parce qu'il éclaire tout les mondes en même temps. Il doit produire assez de lumière et de chaleur pour chaque monde. C'est la même chose avec les tempêtes."

Chacun s'arrêta pour fixer Elisa, curieux et interrogateurs. Exceptée Marie, qui était déjà au courant du pouvoir de la Garde, mais qui ne se retint pas pour autant de lui dire:
- "Est-ce que ça te dérangerait d'arrêter de lire dans nos pensées? Ça en devient gênant.
- Tu lis dans les pensées des gens? Demanda Estelle, aussi calme et sereine qu'on puisse l'être.
Gratiane, elle, n'ajouta rien. Elle se contentait d'ouvrir grand la bouche en signe d'étonnement.
- Marie, je ne peux pas ne pas lire dans les pensées. Je les entends! Je peux pas le contrôler."
Et, sur ses paroles, Elisa se retourna et se remis en marche.

Enfin arrivés à l'entrepôt, chacun se réunit avec son partenaire "d'action", soit Estelle avec Julian, Marie avec Tris et Elisa avec Gratiane.
Les duos partirent dans des directions précisées par Elisa: Estelle et Julian, chargés d'éteindre le système d'alarme et de caméra, allaient vers une porte de métal gris sur le côté de l'entrepôt, Marie et Tris courraient pour rejoindre la cabine de M. Michut, à l'arrière du bâtiment, dans le but de lui voler ses clés et Gratiane tenait compagnie à Elisa en attendant la coupure des caméras pour ensuite entrer dans l'entrepôt sans encombre, grâce aux clés.

That's how you care, that's how you dareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant