Remonter le temps?

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PDV Elisa

Enfin arrivée à la fameuse porte qui renfermerait la machine, je me postais devant pour m'assurer que tout le monde serait bien arrivé à bon port. Je devais être la première arrivée étant donné l'absence de mouvement à l'intérieur de la pièce derrière moi.

Dans le vacarme de la guerre, je réussis à voir Thomas debout en plein combat, posté devant un corps; celui de Minho. Une envie irrésistible de m'approcher me prit. Cependant, je refusai tout mouvements et me contentai de contenir mes larmes.

Minho... le seul qui était réellement comme moi. Pour faire court, disons que nous étions plus que de simple amis. Beaucoup plus.

*Raclement de gorge intérieur*

Je lançai un court regard vers Thomas. Lui me rendit un regard tellement désolé que j'eus envie de le rassurer par quelque chose, n'importe quoi, bien qu'en vérité, ça m'ait entièrement détruite. Je ne fis qu'un simple sourire, aussi sincère que possible.

Elisa, je sais que tu entends mes pensées. Je suis désolé. Je n'ai rien pu... MERDE!

Effectivement, j'entendais bien les pensées de Thomas. Mais un fou rire, peut-être pas vraiment justifié, m'avait empêché d'écouter la suite. J'étais pliée en deux dans mon esprit car, au moment ou Thomas avait pensé 'MERDE', il s'était pris les pieds dans les lacets de ses chaussures et avait trébuché pour heurter le sol violemment. Heureusement, il avait eut le temps nécessaire pour se relever et contrer l'attaque d'une gorgone.

Elisa, ta gueule! t'es vraiment aussi chiante que Minho.

Sa pensée le rattrapa et il me lança un nouveau regard désolé. Je ne riait plus du tout.

Pardon, je suis désolé Elisa. C'était pas ce que je voulais dire... Enfin, tu vois, quoi.

Je souris une nouvelle fois pour lui assurer que tout allait bien, alors que c'était faux. Il ne parut pas me croire immédiatement.

Bon, pour en revenir au sujet de conversation initial... Putain, t'es vraiment qu'une pute, la gorgone!

Mon sourire dévoila mes dents. La gorgone venait d'arracher des mains de Thomas son baton en bois, qui était sa seule arme.

Arrête de rire! Je me défends comment, maintenant?

Ce qui était bien, avec Thomas, c'est qu'il connaissait la télépathie grâce à sa communication avec Teresa. Il savait donc très bien comment ne penser qu'à une seule phrase à la fois, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Surtout en plein combat.

Je lui indiquait du doigt mon pistolet, qui ne m'avait pas servi. Il hocha la tête.

Envoie-le, je rattrape.

Suivant son ordre, j'armai mon bras et balançai le pistolet par dessus les têtes. Comme Thomas n'était pas trop loin de moi, il le rattrapa sans encombre et tira en plein dans la tête de la gorgone.

Merci, Elisa. Je te revaudrai ça.

J'eus un petit mouvement de tête qui signifiait : oui, oui, c'est ça... Il rigola faiblement, et je pouvais voir son sourire de loin.

Au fait, qu'est-ce que tu fais ici?

Avant d'avoir eu le temps de lui répondre, Gratiane arriva en trombe devant moi, essoufflée, suivie de près par Marie. Elles n'avaient pas l'air blessées, mais je les fis immédiatement rentrer dans la pièce. Au même instant, Tris et Laura accoururent et s'engouffrèrent par la petite porte en bois. Il ne restait plus qu'Estelle.

- "Rentrez, je reste ici pour attendre Estelle!" criai-je aux filles par-dessus le vacarme.

Elles étaient visiblement d'accord sur ce point et refermèrent la porte précipitamment.

Elisa, si tu m'entends, fais gaffe à toi et fais en sorte de trouver Estelle, s 'il te plaît...

C'étaient les pensées de Marie. Une chose étrange avec elle, c'est que ses pensées reflétaient une certaine émotion. De l'inquiétude. D'habitude, les pensées sont fades, elles sont juste... des pensées. Là, c'était comme si Marie m'avait parlé en face.

Estelle n'arrivait pas. Je commençais également à m'inquiéter, quand quelque chose me frappa à l'épaule. Un fondu s'était jeté sur moi, mais avait raté sa cible. Comme il gisait maintenant au sol à cause de son échec, je ne pris pas une seconde et le poignardai immédiatement.

Je voyais toujours Thomas de loin. Il combattait un monstre assez imposant avec une barre de ferraille, et je me demandais si le fait de ne pas lui avoir répondu l'avait blessé. Ses yeux croisèrent les miens pendant une demi-seconde, assez de temps pour que je vois qu'il était anxieux. Je lui fis rapidement comprendre que j'étais désolée avant d'intercepter un couteau qui volait dans ma direction. Ensuite, après m'être assurée que personne ne menaçait ma vie, je tournais une nouvelle fois ma tête en direction de Thomas, mais il avait disparu de ma vue.

- "Elisa! Bouge! Où est Estelle? Demanda Tris dans l'entrebâillement de la porte, derrière moi.

- Pas encore arrivée!" Répondis-je assez fort pour qu'elle puisse m'entendre.

J'entendis le grincement caractéristique d'un fermement de porte. J'étais toujours postée à l'affut de toutes traces d'Estelle, mais rien.

Au bout d'environ un quart d'heure à me protéger des coups et à attendre mon amie, Tris m'interpella une nouvelle fois depuis la petite porte. Par dessus le bruit, je compris les mots "rentre", "tant pis", "dangereux" et "Estelle". J'avais à peu près compris l'idée.

Mais je ne pouvais pas abandonner Estelle ici...

Je sentis une pression sur mon bras, et je fus tirée vers l'arrière. Tris m'emmena de force dans la petite pièce, sans me laisser le temps d'exprimer mon avis. Je relevais lentement la tête pour voir Tris qui refermait rapidement la porte derrière elle.

- "Tris, qu'est-ce que tu fous?! C'est hors de question qu'on l'abandonne!

- Ah oui? Et que penses-tu qu'il lui est arrivé?! Tu crois vraiment qu'elle est sagement en train de boire un thé?

Du coin de l'oeil, je vis Marie, les poings serrés et les sourcils froncés. C'est elle qui parla à ma place.

- Et toi, tu crois vraiment qu'on va laisser Estelle? T'es conne à ce point?!"

Oui, bon. Marie y allait peut-être un peu fort...

Tris ne répondit même pas. Elle se contenta de faire un geste de la tête en direction de la machine, juste derrière moi. À mon tour, je la regardais. Étrange et assez grande, l'objet se dressait majestueusement sous la forme ovale d'un diamant vert et bleu. Sur le devant, un petit bouton d'un bleu plus foncé attendait d'être presser.

Laura et Tris se concertaient par regard. L'une haussait les sourcils, l'autre les fronçait. Et, avant même que quiconque puisse réagir, Laura attrapa la main de Gratiane à sa droite et celle de Marie à sa gauche. Tris s'accrocha à mon bras, rejoignit Laura en une micro seconde et s'approcha dangereusement de la machine à remonter le temps. En quelques pas, et sans que Marie ou moi puisse réagir, Laura et Tris pressèrent le bouton et actionnèrent le mécanisme.

On remontait le temps sans le vouloir, et la sensation désagréable de la téléportation se fit sentir.

On partait.

Sans Estelle.

That's how you care, that's how you dareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant